Dans des véhicules parfaitement autonomes, les collaborateurs pourraient avoir intérêt à voyager sur de courtes ou de longues distances.
“[…] Une statistique nous montre que dans 90% des cas d’accident, c’est une erreur humaine qui est engagée” déclare Yves Pasquier-Desvignes, CEO de Volvo France en faisant référence à une étude du constructeur suédois datant de 2020. Le niveau d’autonomie du véhicule devrait donc augmenter la sécurité de celui-ci. Cela constitue un argument fort puisque selon l’Observatoire des Déplacements Professionnels mené par Opinion Way et Corporate Mobilities pour Axa France et Carbookr, la sécurité est une des premières préoccupations des voyageurs comme des entreprises lors d’un déplacement.
Un voyage plus sûr améliore naturellement la sérénité des voyageurs qui peut être bien mise à mal durant un voyage d’affaires. Soumis au stress et à la pression selon le temps, la distance et l’objet du déplacement, le business traveler, globalement intéressé à l’idée de tester les innovations autour de la location de voitures (Observatoire des Déplacements Professionnels 2023), pourrait y voir un avantage certain.
Faut-il voir dans le véhicule autonome, une alternative au train qui permet de travailler durant l’ensemble du trajet (parfois plusieurs heures), chose aujourd’hui impossible dans un véhicule traditionnel ? En quelques sortes oui ! Le véhicule autonome, sorte de “mini-wagon privatif” laisserait le voyageur travailler, offrirait des services de Wifi ou Spot 5G le tout dans un confort et un silence supérieur à celui du train. De plus, le véhicule emmènerait précisément là où le voyageur le souhaite. Le véhicule autonome se prêterait particulièrement aux déplacements de petites équipes de travail pour des rendez-vous clients ou des séminaires.
Le dernier avantage est celui de l’impact environnemental. Pour des véhicules autonomes de niveau 4 ou 5, on peut décemment penser que leurs motorisations seront exclusivement électriques. L’ensemble des constructeurs se sont déjà engagés à ne produire plus que des véhicules électriques d’ici 2023. L’objectif d’un voyage 0 émission pourrait alors être atteint pour un voyageur exclusivement passager.
Le choix de la voiture autonome semble donc être tout indiqué pour les business trips du futur. Pourtant, le chemin avant l’autonomie des véhicules de niveau 5 est encore long.
L’avenir incertain du véhicule autonome : législation et prix.
Depuis les législations en vigueur sur la transition énergétique qui imposent un réel tournant dans l’industrie automobile mondiale, la R&D a quelque peu ralenti sur le sujet de l’autonomie. Loin d’être délaissée, la priorité s’est portée sur l’électrification des modèles pour répondre aux normes écologiques à court terme. De gros investissements ont d’ailleurs été nécessaires pour transformer les lignes de production, former aux nouveaux métiers…
Que dit la législation sur les véhicules autonomes aujourd’hui ? Et bien elle est plutôt restrictive en Europe. La lumière doit être faite sur certains vides juridiques. Depuis le 1er janvier 2023, un véhicule de niveau 3 peut rouler jusqu’à 130 km/h. C’est d’une absolue nécessité si on veut parler d’autonomie sur les portions d’autoroute, largement empruntées par les voyageurs d’affaires lors de leurs déplacements. Des réponses devront être trouvées quand les véhicules seront prêts à circuler sur nos routes.
Il reste donc la question du prix. Le voyage d’affaires est notamment scruté pour son coût. Les politiques voyages sont nécessairement dirigées par la notion de R.O.I. lors des business trips. Le véhicule autonome sera naturellement comparé aux autres segments, notamment le train. Son impact carbone devrait être inférieur à celui du transport sur rails, mais quid de son prix ? On peut imaginer, dans les premières années un coût supérieur en raison de technologies nouvelles, peu éprouvées et rentabilisées sur le long terme. Pourtant, si l’engouement se fait sentir, le prix pourrait baisser en fonction des innovations apportées par le marché.
Le véhicule autonome pourrait donc prendre place dans les flottes des loueurs. Mais pas demain ! La route est encore longue avant de voir les collaborateurs voyager à bord de véhicules qui se déplacent sans interventions humaines. D’abord parce que les véhicules ne sont pas encore au point, ensuite parce que la législation utilise le principe de précaution pour chaque avancée technologique en matière de mobilité. L’idée du coût est encore incertaine mais le seul véhicule de niveau 3 commercialisé par Mercedes démarre à plus de 135 000 € prix public. Il faudra prendre en compte l’intérêt des loueurs à commercialiser ce type de véhicules, les propositions des assurances qui pèseront dans le prix et l’engouement des voyageurs pour ne plus conduire les voitures.
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