Comme dans les (mauvaises) comédies romantiques, l’histoire d’amour a commencé par de l’indifférence, voire de l’hostilité. Alors qu’il est ingénieur chez Renault, Marc Guyot partage les vues de certains milieux sur l’exploitation de l’énergie du vent : « Je pensais que l’éolien serait minoritaire dans la transition écologique, pas intégrable au réseau électrique… Puis j’ai lu un livre sur le sujet, fait des règles de trois et j’ai compris l’opportunité offerte par cette source d’énergie, notamment pour l’éolien offshore. » Mais certaines habitudes freinent le déploiement des aérogénérateurs marins, bien plus puissants que leurs homologues terrestres, et seuls capables de fournir de l’énergie propre à grande échelle.

Depuis la fondation du premier parc éolien offshore, en 1991 au Danemark, le secteur s’est schématiquement scindé en deux filières, le « posé » et le « flottant ». Les éoliennes posées sont, historiquement, la première technologie employée et restent les plus courantes aujourd’hui. Elles ne diffèrent guère des éoliennes terrestres dans leur principe : un mât planté dans la terre, en l’occurrence le sous-sol marin. « Il est difficile d’être plus compétitif que des éoliennes offshores plantées à 20 ou 30 mètres de profondeur, sur des sols de sable, reconnaît Marc Guyot. Mais les lieux où elles peuvent être installées sont très restreints car, bien souvent, le sous-sol marin plonge très vite à de grandes profondeurs, sauf en mer du Nord ou à l’Est de la Chine. »

Marc Guyot, fondateur d’Eolink.Margaux Thokagevistk/Photopqr / Ouest France / Maxppp

Pour augmenter le rayon d’action de ces éoliennes, certaines entreprises ont mis au point d’immenses flotteurs pour supporter le poids des mâts et ainsi ancrer ces géantes des mers plus loin au large. C’est en 2017, en Ecosse, que la première ferme d’aérogénérateurs flottants voit le jour. Si cette filière est aujourd’hui moins structurée que celle de l’éolien offshore posé, son potentiel est bien plus important à condition de lever les obstacles qui entravent son essor. C’est la mission que s’est donnée Marc Guyot en fondant, en 2016, la société Eolink à Brest.

45 % à 50 % d’économie d’acier
« Toutes les éoliennes reposent sur un mât, or ce mât n’a aucune raison d’être sur un support flottant, explique le fondateur de la start-up. C’est difficile de croire que personne n’y a pensé avant. Et pourtant ! » En effet, l’usage principal du mât est de permettre l’installation du système de rotation permettant à l’éolienne d’être toujours face au vent. Mais dans le cas d’un aérogénérateur flottant, cette machinerie complexe ne se justifie plus étant donné que l’engin suit naturellement le courant pour se placer face au vent. Et dans le cas rare mais toujours possible d’un découplage des zéphyrs et des courants en haute mer, Eolink a équipé ses flotteurs de ballasts activables à distance permettant de remettre, le cas échéant, l’éolienne dans le sens du vent.

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