La décarbonation de l’aviation a débuté comme avait commencé l’aviation, il y a plus de cent ans : par de petites machines volantes de frêle apparence. C’est le cas du Pipistrel Velis Electro. Comparé aux autres avions de tourisme, le Velis Electro ne paye pas de mine, avec ses 428 kg, son mini-cockpit biplace, ses 160 km/h en vitesse de croisière et sa petite heure d’autonomie. Mais ce petit avion n’en est pas moins révolutionnaire.
Le Velis Electro de l’avionneur slovène Pipistrel est non seulement le premier avion 100 % électrique certifié par l’Agence européenne de sécurité aérienne en 2020, mais il est encore le seul en service dans le monde. Et si Pipistrel a été racheté en 2022 par le géant américain Textron , la France est le pays qui compte le plus d’exemplaires en service à ce jour, grâce aux efforts concertés de la Fédération française aéronautique (FFA) et du loueur d’avions brestois Green Aerolease, avec le soutien appuyé de l’ancien ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Un tiers de la flotte en France
« Un tiers de la flotte mondiale de Velis Electro est en France, estime Jean-Luc Charon, président de la FFA. La Fédération en a acheté six et Green Aerolease en a loué une vingtaine à des aéroclubs. Le patron américain de Textron, que nous avons rencontré, nous a même demandé comment nous avions fait pour convaincre les aéroclubs, malgré les réticences culturelles. »
Le mérite principal en revient à Charles Cabillic, le fondateur de Green Aerolease , qui a pris le risque de passer commande de 50 Velis Electro à Pipistrel, à 260.000 euros la pièce, pour les louer aux aéroclubs.
« Aujourd’hui, nous avons 35 appareils déployés en France, aux Pays-Bas, en Espagne, au Danemark et bientôt en Allemagne, détaille Charles Cabillic. Nous avons déjà accumulé plus de 5.000 heures et plus de la moitié de nos clients sont des écoles de formation professionnelle, ce qui illustre la crédibilité acquise par l’appareil. »
Non polluant, discret et économique
Les atouts du Velis Electro ne se limitent pas à l’absence de gaz à effet de serre. A l’instar des voitures électriques, son moteur de 57 kW est aussi beaucoup plus discret que les moteurs thermiques. Ce qui devrait apaiser les relations entre les aéroclubs et le voisinage. Il est également beaucoup plus simple à entretenir et au final, moins coûteux à l’heure de vol.
« Le coût à l’heure de vol, assurance et électricité incluse, est d’environ 130 euros, contre 160 euros pour les avions thermiques les plus économiques, indique Jean-Luc Charon. Mais nous travaillons à différents moyens de faire baisser ce coût. »
Accessible à tous en coavionnage
La FFA a ainsi noué un partenariat avec la plateforme de coavionnage Wingly, qui met en relation des pilotes privés avec des particuliers, afin de partager le coût d’un vol. « Un vol partagé de 35 à 45 minutes sur Velis Electro coûte de 45 et 50 euros, indique son cofondateur, Emeric de Waziers. Nous avons déjà réalisé plus d’une trentaine de vols cet été, en France, mais aussi au Royaume-Uni, en Suisse et en Allemagne. »
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