The Treep a mis au point un outil qui permet de savoir si un voyage professionnel est nécessaire ou s’il peut être remplacé par une visioconférence. Un moyen de réduire l’empreinte carbone et d’éviter des dépenses inutiles, tout en préservant les liens sociaux. 

Dans le cadre de la Convention des Entreprises pour le Climat, the Treep a imaginé « Stay or Go », un outil d’aide à la décision basé sur un algorithme reposant sur le calcul d’un indicateur d’essentialité. Il indique la modalité optimale pour un rendez-vous donné, à savoir le présentiel, le distanciel (via la visioconférence) ou bien encore le format hybride. Il s’adresse aux voyageurs et aux organisateurs de réunion.

L’outil prend en compte plusieurs critères : le motif du déplacement, la durée du voyage, le mode de transport, le coût des billets, la valeur financière potentiellement générée par le déplacement, la date du dernier RDV en présentiel, le risque sanitaire, le risque sécuritaire et le degré de substituabilité par la visioconférence.

Chaque critère est noté sur une échelle de 1 à 5 par l’entreprise sur la base d’une grille d’évaluation. Cette grille peut être soit issue des données de mobilité de l’organisation ou de ressources documentaires externes, soit être basée sur une convention.

L’indicateur d’essentialité est ensuite calculé en faisant la moyenne des notes des différents critères, pondérée par l’importance donnée à chaque critère et multipliée par le taux de non-substituabilité par la visioconférence (faisabilité des différentes activités en distanciel). « Nous effectuons un diagnostic des déplacements professionnels sur un an pour comprendre les habitudes et identifier les réductions qu’il est possible de faire, que ce soit en termes d’émissions CO2 ou de dépenses. En fonction des résultats, nous évaluons les futurs déplacements », complète Nabila Iken, Responsable R&D de The Treep qui a travaillé sur l’outil.

L’outil indique in fine un « go » ou un « stay » après ce calcul.

Un premier test avec Pôle Emploi
« Stay or Go » s’adresse particulièrement aux grandes entreprises qui sont à la recherche de solutions pour réduire leur empreinte carbone, notamment issue du scope 3. The Treep propose un abonnement à l’utilisateur actif. Mais l’outil pourrait aussi être mis à disposition des plus petites entreprises gratuitement. « Nous réfléchissons à une version light avec une version plus rigide de l’algorithme qui permettrait aux petites et moyennes entreprises d’agir elle aussi », déclare Laurent de la Rocca,

The Treep est en phase de beta test avec Pôle Emploi. L’outil est paramétré selon ses spécificités : « Nous avons par exemple supprimé les critères financiers, car Pôle Emploi est un organisme public. En revanche, nous avons ajouté un critère concernant le nombre de réunions réalisées lors d’un déplacement », spécifie Nabila Iken.

L’outil sera commercialisé en 2024 et une version prototype sera présentée à l’IFTM cette semaine.

« Tous les voyages ne sont pas essentiels »
Cet outil s’inscrit dans la volonté de The Treep de réduire l’empreinte carbone des entreprises, quitte à avoir un impact sur son propre chiffre d’affaires. « Un outil de réservation qui cherche à identifier les voyages superflus, ce n’est pas une démarche ordinaire. Mais nous le faisons pour des raisons climatiques qui nous tiennent à cœur », assure Laurent de la Rocca.

« Tous les voyages ne sont pas essentiels. Il faut prioriser ceux qui apportent une réelle valeur ajoutée à l’entreprise. Si on réfléchit uniquement en termes d’impact carbone, il faudrait arrêter de voyager tout court. Mais d’autres dimensions rentrent en compte dans le déplacement professionnel. Notre objectif est donc de trouver un équilibre entre le coût, la durée, le lien social et la valeur financière », complète Nabila Iken.

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