Un record de profit chasse l’autre chez Air France-KLM. Après avoir réalisé le meilleur résultat de son histoire au premier semestre 2023, le groupe a dévoilé, vendredi, un bénéfice d’exploitation record de 1,342 milliard d’euros, au troisième trimestre, pour un chiffre d’affaires de 8,66 milliards. Soit une marge de 15,5 %. Du jamais vu chez Air France-KLM !

Le bénéfice net trimestriel a quasiment doublé sur un an, à 971 millions d’euros. Et sur les neuf premiers mois de l’année, les profits engrangés dépassent déjà largement ceux de l’exercice 2023 (728 millions d’euros), à 1,19 milliard. De quoi augurer d’un exercice 2023 sans précédent, le troisième trimestre étant généralement le pinacle de l’année.

KLM et Air France au même pas
Contrairement à la première partie de l’année, toutes les entités du groupe ont contribué aux bénéfices et fait le plein de profits cet été, y compris la filiale low cost Transavia, qui affiche une marge record de 18,5 %, avec 188 millions d’euros de bénéfice. Et ce, malgré le transfert à Transavia de lignes domestiques d’Air France qui restent, pour l’heure, déficitaires.
Les deux piliers Air France et KLM se sont également remis à avancer du même pas. Si Air France reste la principale source de cash, avec un résultat d’exploitation de 806 millions d’euros et 15 % de marge, KLM est redevenu l’entité la plus rentable, avec une marge de 15,7 % et 539 millions d’euros de résultat d’exploitation.
Air France-KLM continue de surfer sur le rebond de la demande, toujours très dynamique malgré la forte augmentation des tarifs. Bien que le trafic ne soit pas encore totalement revenu à son niveau d’avant Covid (à 94 %), le chiffre d’affaires de l’été est supérieur de 10 % au niveau de l’été 2019. Et cette tendance devrait se poursuivre au moins jusqu’à la fin de l’année, Air France-KLM espérant atteindre 95 % de son offre d’avant crise sur l’ensemble de l’exercice.

Une ombre sur le cargo
La seule contre-performance à signaler à ce stade est celle de la branche cargo, qui avait surperformé pendant le Covid, mais dont le trafic a piqué du nez depuis quelques mois. Le chiffre d’affaires trimestriel de la branche a chuté de 39 %, ce qui pourrait finir par remettre en cause les plans d’expansion de la flotte tout cargo avec CMA-CGM.
Mais jusqu’à présent, les performances du trafic passagers font plus que compenser la décrue du fret et la recette unitaire du fret reste encore supérieure à ce qu’elle était avant le Covid, a précisé le directeur financier, Steven Zaat. Au quatrième trimestre, il faudra toutefois vérifier que l’impact de la guerre entre Israël et le Hamas et les problèmes politiques en Afrique de l’Ouest n’entament pas trop la croissance du trafic passagers.

Au total, quatre destinations ont été suspendues pour des raisons géopolitiques (trois en Afrique et Tel Aviv). Cependant, les deux à trois avions concernés par ces suspensions devraient être aisément réemployés assure le directeur général, Ben Smith, notamment grâce à la reprise du trafic vers la Chine et l’Extrême-Orient en général, qui reste inférieur à son niveau antérieur en capacité, mais avec des tarifs beaucoup plus élevés.

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