Monthly Archives: October 2023

MVA, le master de l’ENS Paris-Saclay qui inonde les start-up de talents dans l’IA

Il faut beaucoup d'argent et des gros cerveaux pour briller dans l'intelligence artificielle. Dans le premier domaine, la France a du retard par rapport aux Etats-Unis, même si des start-up tricolores parviennent à lever des montants de plus en plus significatifs, à l'image de Mistral AI. Dans le second domaine, l'Hexagone dispose par contre d'un réservoir de talents d'une profondeur remarquable, grâce notamment à un master de recherche qui fait briller les yeux : le MVA (mathématiques, vision, apprentissage). Créé en 1996 par le département de mathématiques de l'Ecole normale supérieure Paris-Saclay, ce cursus expédie avec une extraordinaire régularité ses anciens élèves dans les laboratoires prestigieux, chez les géants de la tech et les grands groupes du CAC 40. La voie royale « Nous sommes très identifiés par les entreprises, et ce jusque dans la Silicon Valley », confirme Nicolas Vayatis, professeur de mathématiques à l'ENS Paris-Saclay et ancien directeur du MVA. La force du master réside dans sa multidisciplinarité et son ouverture au monde de l'entreprise, ce qui fait parfois défaut dans d'autres cursus tricolores. « C'est la voie royale dans l'IA, juge Ambroise Odonnat, qui vient d'y finir sa formation et va entamer une thèse chez Huawei. Il y a des cours très théoriques, mais aussi des cours appliqués directement aux industries. Cela fait de nous des profils très recherchés. » Le MVA séduit de plus en plus les matheux qui ont d'abord fait des grandes écoles d'ingénieur et auraient opté, dans le passé, pour la finance. « Nous sommes passés de 60 à 270 étudiants en près de 20 ans », indique Nicolas Vayatis. Le plus gros bataillon vient de Polytechnique, temple de l'élitisme républicain. LIRE AUSSI : Le Français Mistral AI lève 105 millions pour concurrencer OpenAI Comment Paris est devenue une place montante dans l'IA La demande est si forte que le MVA limite le nombre de personnes issues de l'X à 45 par an. « Nous avons fixé un quota afin de préserver une diversité dans le recrutement », justifie Nicolas Vayatis. L'excellence du master - et des travaux de recherche qui en découlent - fait partie des raisons pour lesquelles des entreprises comme Google ou Meta ont choisi d'ouvrir des laboratoires à Paris ces dernières années. Des nombreux talents tricolores y ont fait leurs armes. Mais, alors que la French Tech grandit, certains n'hésitent plus à quitter ces mastodontes pour se lancer à leur compte. C'est le cas par exemple de deux fondateurs de Mistral AI, qui sont passés par le MVA pendant leurs études, puis avaient rejoint ensuite Deepmind et Meta. Attractivité des start-up « L'attractivité des Big Tech a sensiblement diminué depuis cinq ans », observe Julien Chaumond, le cofondateur de Hugging Face , une start-up américaine dont la R&D est installée à Paris. Une entreprise comme Meta a été émaillée par plusieurs scandales. Plus globalement, les salariés des géants de la tech déplorent souvent un manque d'autonomie. LIRE AUSSI : Xavier Niel veut « créer un écosystème autour de l'IA » en France Les nouveaux légionnaires de l'IA en France A l'inverse, les start-up offrent de la souplesse, un niveau de rémunération de plus en plus attractif, mais aussi des BSPCE, des sortes de stock-option qui peuvent rapporter gros si la valorisation de la jeune pousse s'envole. Il y a aussi l'enjeu intellectuel : travailler dans une jeune pousse de l'IA est la promesse d'être au coeur d'une rupture technologique majeure, comme les pionniers de la conquête spatiale ou le début du Web dans les années 1990. Les pépites de la French Tech n'ont sans doute pas fini de faire leur marché au sein du MVA. Le 29 novembre, le célèbre master attend une trentaine de start-up (et 70 entreprises dans l'IA) lors d'un forum des stages. Mieux vaudra y venir avec un CV actualisé. > Levée de fonds, décryptages, chiffres clés… Pour ne rien rater de l'actu de la French Tech et des start-up, abonnez-vous à notre newsletter> S'inscrire Adrien Lelièvre

By |2023-10-08T15:06:34+00:00October 8th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Tesco chief: ‘I don’t see marketing as a cost. I see it as an investment’

Tesco has released its interim results for the first half of 2023, revealing strong performance in sales and market penetration. The supermarket chain has reported retail like-for-like sales up 7.8%, with much of that driven by the UK and Republic of Ireland. As a result, it is adjusting forecasts for its operating profit to be between £2.6-£2.7bn. It had previously forecast £2.5bn. And while Tesco is aggressively pursuing its ‘Save to Invest’ programme of cost-saving methods, its chief executive Ken Murphy said its marketing strategy is not impacted: “I don’t see marketing as a cost. I see it as an investment. We obviously challenge ourselves to optimise our marketing and make sure we get the best bang for our buck, but we don’t see it as a cost line to save money from.” Its retail operating profit is up 13.5% on a constant basis, reaching £1,417m, despite a significant decline in the performance of its Central European branches as a result of price pressures and inflation in Hungary. In the call accompanying the results, Murphy cited the chain’s focus on price matching and value via its Clubcard scheme as being at the heart of its success. “We know how challenging it is for many households across the country as they continue to grapple with the ongoing cost of living pressures,” he said. “We’ve worked hard to make sure our offer is as competitive as possible, and during the half we cut prices on around 2,500 products with an average cost saving for customers of around 12%.”

By |2023-10-08T14:46:24+00:00October 8th, 2023|Scoop.it|0 Comments

IFTM2023 : Costa Croisières crée un accord entre réalité virtuelle et gastronomie

Pour inspirer les agents de voyage présents à l’IFTM Top Resa, Costa Croisières propose une expérience en réalité virtuelle accompagnée d’une dégustation de saveurs imaginées par la chef Hélène Darroze. Les utilisateurs s’équipent d’un casque de réalité virtuelle et découvrent le restaurant Archipelago à 360 degrés pendant quelques minutes. Le restaurant, présent à bord Costa Smeralda depuis 2021, propose 3 menus signés par 3 chefs internationaux : Hélène Darroze, Bruno Barbieri et Ángel León. Dans leurs plats, les 3 chefs réinterprètent les ingrédients, les traditions et les recettes des destinations de la croisière. L’expérience en réalité virtuelle est suivie d’une dégustation d’un met conçu par un membre de l’équipe d’Hélène Darroze en charge du partenariat avec Costa Croisières, accompagné d’un vin accordé. « Notre volonté est de donner des arguments aux agents de voyage pour convaincre leurs clients de partir en croisière Costa », explique Aurélie Soulat, Directrice Commerciale France de Costa Croisières.

By |2023-10-05T17:59:44+00:00October 5th, 2023|Scoop.it|0 Comments

En Afrique, où s’arrêtera la valse des coups d’Etat ?

Les putschistes au Mali, au Niger, au Burkina Faso ont en effet invoqué l'échec des régimes civils face aux djihadistes pour les remplacer. On ne peut pourtant pas dire qu'ils aient fait ensuite feu de tout bois sur ce terrain. La junte malienne lutte sans conviction contre Daech qui a tué récemment une cinquantaine de civils, mis la ville de Tombouctou sous blocus il y a deux mois et doublé son territoire en un an, selon une mission de l'ONU. L'armée malienne a perdu ces derniers jours des centaines de soldats et trois bases, à Dioura, Leré et Acharane des mains des djihadistes et touaregs. Au Niger, le nombre d'embuscades et de victimes des djihadistes explose depuis l'arrivée au pouvoir des militaires, alors qu'il était au plus bas depuis cinq ans au premier semestre de l'année. Il n'y a guère qu' au Burkina Faso que ce prétexte paraît fondé : en novembre 2021, des djihadistes avaient attaqué une garnison et tué 53 soldats, qui n'étaient plus approvisionnés depuis deux semaines en nourriture et munitions pour cause de détournement de fonds et incurie. La main de Moscou Les putschs sont-ils le fruit de l'activisme du Kremlin, qui s'avérerait paradoxalement plus efficace pour renverser un régime à 8.500 km de lui que pour s'emparer d'une bourgade ukrainienne ? La thèse paraît excessive, même si Moscou attise les braises d'un ressentiment envers la France, à grand renfort de trolls, relais d'influence et manifestants, souvent payés, brandissant des drapeaux russes et hurlant : « A bas la France ! » Cette dernière est, certes, accusée, parfois à raison, de relations inéquitables, ou de condescendance envers ses ex-colonies, même si son soutien militaire s'est avéré vital jadis face à divers groupes rebelles, ou aujourd'hui les djihadistes. Gagner les coeurs s'avère plus difficile que gagner les batailles. Mais le Kremlin, ou son bras armé, le groupe de mercenaires Wagner, n'ont pas, à ce qu'on sache, participé de manière opérationnelle aux putschs qui ont renversé les présidents malien, Ibrahim Boubacar Keita, en août 2020, burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, début 2022, guinéen, Alpha Condé, en septembre 2021, nigérien, Mohamed Bazoum, fin juillet dernier, ou gabonais, Ali Bongo, fin août. Si Wagner a ensuite passé des accords avec deux juntes dont il constitue la garde prétorienne, à Bamako et Ouagadougou, sur le modèle de « protection contre rapines » en vigueur depuis 2018 en République centrafricaine, il s'agit de contrats après coup entre mafias politico-militaires. Echecs politiques et sociaux Corruption et incurie qui renvoient donc à la troisième explication : les putschistes exploiteraient les graves manquements des dirigeants déchus en matière d'inclusion politique, transparence des scrutins et prospérité. Les militaires agiraient parce qu'ils savent que la population estime très peu bénéficier de la démocratie, souvent cosmétique, de l'état de droit, très aléatoire, et des ressources du pays. « Des conditions politiques, sécuritaires économiques et sociales dégradées expliquent que des militaires anticipent une certaine approbation de la population en cas de coup de force », résume Gilles Yabi. LIRE AUSSI : CHRONIQUE - L'Afrique, le défi français CHRONIQUE - L'Afrique au bord du suicide Ainsi, en Guinée, Alpha Condé avait clairement fait le « mandat de trop » à 82 ans, après avoir trafiqué la limite constitutionnelle de deux mandats, et virait à l'autoritarisme. Au Mali, Ibrahim Boubacar Keita était totalement inerte face à la pauvreté, l'insécurité et la corruption, et s'était livré à quelques manipulations lors des législatives quelques mois auparavant. Personne ne l'a soutenu quand il a été renversé. Quant au Niger, certes les chefs de la junte ont simplement pris de vitesse le président Bazoum, qui s'apprêtait à les limoger. Mais il faut aussi admettre que les conditions de son élection en 2020 n'étaient pas irréprochables et que ses réformes économiques et sociales peinaient à montrer leurs effets positifs. Au Gabon, la partie de la richesse pétrolière qui n'était pas accaparée par le clan Bongo profitait à tout juste la moitié de la population et la réélection d'Ali Bongo, il y a cinq ans, avait été une farce sanglante. Il s'apprêtait clairement à voler le scrutin une nouvelle fois quand l'armée l'a renversé. Tout le monde a acquiescé. Quelles conséquences ? Cette série inhabituelle de putschs a trois résultats manifestes. La réduction drastique de l'influence de la France, dont les soldats sont déclarés indésirables au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où la posture du président Macron - « nous ne partirons pas » - a fini piteusement dimanche. Paris conserve toutefois encore des petites bases militaires en Afrique au Sénégal, au Gabon, à Djibouti, en Côte d'Ivoire et au Tchad. Ce départ laisse surtout un vide sécuritaire dont les djihadistes profitent déjà, comme on l'a vu. Vide qui ne sera pas comblé par d'autres pays occidentaux, même si à Washington certains se croient plus malins que les Français. Les petits contingents militaires européens, ou de l'ONU, sont aussi sur le départ dans les pays où les juntes veulent être seules maîtresses à bord. La Russie n'a ni les moyens, ni l'envie de lutter efficacement contre les djihadistes. Et si la Chine s'implante fortement en Afrique sur le plan économique, elle a pour principe de ne jamais mettre de « boots on the ground » loin de chez elle. LIRE AUSSI : La junte nigérienne s'organise face aux risques militaires CHRONIQUE - L'Afrique, un passé qui ne passe pas Enfin, ces coups d'Etat créent des précédents qui font douter que le décompte s'arrête à sept, ce qui a poussé d'ailleurs la Communauté économique d'Afrique occidentale à menacer d'intervenir militairement au Niger… avant de reculer devant les difficultés opérationnelles. Une bonne partie de l'Afrique centrale et orientale risque donc d'être dotée à terme de régimes militaires, peut être de l'Atlantique à la mer Rouge, et longtemps infestée de djihadistes trafiquants d'armes, drogue et êtres humains. Le pire n'est toutefois pas certains, avertit le patron de Wathi : « Un putsch ne débouche pas forcément à terme sur régime militaire. Toutes les juntes ont annoncé des élections à la fin de périodes de transition à durée incertaine ». D'ici là, le dilemme reste redoutable pour les pays occidentaux : accepter le fait accompli, soutenir les régimes civils quels que soient leurs défauts ou réserver le soutien diplomatique et financier aux seuls régimes pratiquant une politique inclusive sur le plan politique, social et économique, autant dire pas grand monde.

By |2023-10-02T07:10:04+00:00October 2nd, 2023|Scoop.it|0 Comments