Niché à la lisière du périphérique parisien, CAP 18 est une zone industrielle défraîchie qui abrite des PME, des artisans et des entrepôts logistiques. C’est là que Cargonautes (ex-Olvo) a élu domicile dans un site de 750 mètres carrés. Ce dernier abrite un espace de déchargement, une zone de stockage avec des chambres froides et une autre consacrée à la préparation de commandes, dernière étape avant l’expédition des marchandises chez les clients.

Lorsqu’ils entament leur tournée dans la capitale et en petite couronne, les livreurs de Cargonautes peuvent croiser sur leur chemin leurs confrères de DHL, l’un des géants mondiaux de la logistique, implanté lui aussi à CAP 18. La seule différence est que les employés de Cargonautes font exclusivement des livraisons avec des vélos-cargos alors que le véhicule par défaut de DHL est la camionnette.
La capacité des engins de Cargonautes est loin d’être négligeable : ils peuvent transporter 400 litres de charge utile, voire 1.100 litres avec une grande remorque attachée à l’arrière du vélo. « Lors de nos plus grosses journées, nous faisons entre 600 à 700 livraisons », explique Paul Roudaut, le gérant de Cargonautes et président de la Fédération professionnelle de cyclologistique, lors de la visite des lieux.
L’entreprise, qui a la forme d’une coopérative, livre principalement des boissons et des produits alimentaires et d’épicerie. Mais pas seulement. Mercredi 27 septembre, des matelas de 160 × 200 cm étaient stockés à l’entrepôt en prévision d’une livraison.
En moyenne, un salarié de Cargonautes réalise entre « 3 à 5 tournées » par jour pour une distance d’environ 80 kilomètres. Il est aidé par Cyke, un logiciel développé en interne qui lui donne des informations sur les points de livraison. L’objectif est d’optimiser au mieux la tournée et de garantir le respect de la chaîne du froid.

Une renaissance
La cyclologistique est une histoire presque aussi ancienne que celle de la petite reine. A la fin du XIXe siècle, les rues de Paris grouillaient déjà de vélos munis d’une caisse à l’avant. Des courses annuelles étaient même organisées, à l’image du critérium des porteurs de journaux qui débuta en 1926 et se déroulait sur un circuit de 27 kilomètres autour de Paris. L’événement suscitait un vif engouement du public et de la presse sportive.

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