Quelles seraient les conséquences pour l’économie française de ne rien faire face au réchauffement climatique ? La question a été soulevée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans une étude publiée ce mercredi et que « Les Echos » ont pu consulter en exclusivité.
La conclusion de l’organisme public est sans appel : il faut agir dès à présent car le coût de l’inaction serait colossal et dans tous les cas bien supérieur aux efforts financiers que doit consentir le pays pour assurer sa transition écologique.
« Une prime à l’action »
En prenant pour hypothèse une élévation des températures mondiales de près de +3,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, les experts évaluent à 10 points de PIB annuel de la France le coût des dommages qu’il faudrait assumer d’ici à la fin du siècle comparé à un « scénario fictif » sans changement climatique. Soit une facture de 260 milliards d’euros annuels – en retenant pour base de calcul le PIB de l’an dernier. A comparer aux 66 milliards d’euros par an à l’horizon 2030 que devrait consacrer la France pour assurer la décarbonation de son économie, selon le rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz.
« Il y a une prime à l’action », soutient Patrick Jolivet, directeur des études socio-économiques de l’Ademe, qui a coordonné les travaux. Et ce d’autant que « cette évaluation est probablement très sous-estimée », selon lui.
Baisse des rendements agricoles
De fait, les chercheurs de l’Agence n’ont pas intégré dans leur modélisation une partie des effets attendus du réchauffement climatique : par exemple, le coût économique de la perte de la biodiversité ou encore les conséquences d’un emballement du climat, avec des épisodes extrêmes (canicules, inondations, etc.) plus fréquents et plus violents.
L’Ademe a, en revanche, cherché à détailler l’impact des différentes catégories de dommages auxquels la France serait exposée sans action climatique. « Il s’agit d’une version simplifiée de la réalité entourée de nombreuses incertitudes », souligne Patrick Jolivet. Selon l’étude, la baisse des rendements agricoles coûterait 3 points d’activité au pays. De leur côté, les catastrophes naturelles dans l’Hexagone et la montée du niveau de la mer auraient, chacune, un impact estimé à un demi-point de PIB.
Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr
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