Monthly Archives: December 2023

Ce que coûterait l’inaction climatique à la France

Quelles seraient les conséquences pour l'économie française de ne rien faire face au réchauffement climatique ? La question a été soulevée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) dans une étude publiée ce mercredi et que « Les Echos » ont pu consulter en exclusivité. La conclusion de l'organisme public est sans appel : il faut agir dès à présent car le coût de l'inaction serait colossal et dans tous les cas bien supérieur aux efforts financiers que doit consentir le pays pour assurer sa transition écologique. « Une prime à l'action » En prenant pour hypothèse une élévation des températures mondiales de près de +3,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle, les experts évaluent à 10 points de PIB annuel de la France le coût des dommages qu'il faudrait assumer d'ici à la fin du siècle comparé à un « scénario fictif » sans changement climatique. Soit une facture de 260 milliards d'euros annuels - en retenant pour base de calcul le PIB de l'an dernier. A comparer aux 66 milliards d'euros par an à l'horizon 2030 que devrait consacrer la France pour assurer la décarbonation de son économie, selon le rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz. « Il y a une prime à l'action », soutient Patrick Jolivet, directeur des études socio-économiques de l'Ademe, qui a coordonné les travaux. Et ce d'autant que « cette évaluation est probablement très sous-estimée », selon lui. Baisse des rendements agricoles De fait, les chercheurs de l'Agence n'ont pas intégré dans leur modélisation une partie des effets attendus du réchauffement climatique : par exemple, le coût économique de la perte de la biodiversité ou encore les conséquences d'un emballement du climat, avec des épisodes extrêmes (canicules, inondations, etc.) plus fréquents et plus violents. LIRE AUSSI : INTERVIEW - « Les températures extrêmes actuelles sont toutes liées au changement climatique » L'Ademe a, en revanche, cherché à détailler l'impact des différentes catégories de dommages auxquels la France serait exposée sans action climatique. « Il s'agit d'une version simplifiée de la réalité entourée de nombreuses incertitudes », souligne Patrick Jolivet. Selon l'étude, la baisse des rendements agricoles coûterait 3 points d'activité au pays. De leur côté, les catastrophes naturelles dans l'Hexagone et la montée du niveau de la mer auraient, chacune, un impact estimé à un demi-point de PIB.

By |2023-12-08T08:40:00+00:00December 8th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Concurrence dans le train : les revendeurs indépendants s’énervent

Alors que les dirigeants européens réunis à la COP 28 discutent aujourd’hui du transport ferroviaire comme un élément clé d’un avenir plus durable, les distributeurs de Trainline, Omio et Kombo ont appelé hier à une réglementation nationale de la distribution des billets de train. Un vieux serpent de mer pour les observateurs du tourisme. Kombo, Trainline et Omio estiment que la réglementation nationale actuelle n’est pas suffisante pour corriger les distorsions de concurrence entre les opérateurs ferroviaires et les distributeurs indépendants. Pour eux, « il est désormais urgent de faire évoluer le cadre législatif ». Parmi les freins qui ralentissent l’innovation et le développement de nouvelles fonctionnalités, les distributeurs indépendants déplorent l’accès incomplet aux données des opérateurs ferroviaires, notamment les prix des billets, les conditions de « service-après-vente » consenties aux voyageurs en cas de retard ou d’annulation, ou même de travaux effectués sur le Réseau Ferré National, susceptibles d’affecter les temps de trajet.  Demande d’un accès réel aux données des opérateurs de train Les distributeurs de billets indépendants, qui se rémunèrent principalement des commissions reversées par les transporteurs sur chaque billet vendu, déplorent des taux de commission trop faibles (et en baisse ces dernières années) pour couvrir leurs coûts et leurs besoins d’investissements. Le niveau de rémunération menace, ainsi, leurs capacités à innover pour améliorer le service rendu aux voyageurs et accélérer le report modal en faveur du train. « En Europe, il y a actuellement une prise de conscience de l’asymétrie de pouvoir entre les opérateurs ferroviaires et les plateformes de distribution, explique Alexander Ernert, directeur des relations gouvernementales Europe Trainline […]. Un cadre législatif solide est donc nécessaire pour s’assurer du caractère raisonnable, équitable, transparent, proportionné et non-discriminatoire entre les différents acteurs du secteur ». Leurs demandes sont simples : un accès en temps réel, actualisé et de qualité aux données de mobilité, un accès effectif aux billets de trains et cartes d’abonnement proposés par les entreprises ferroviaires, un mécanisme de régulation par l’Autorité de la régulation des transports du niveau de commissionnement consenti par l’opérateur ferroviaire.

By |2023-12-08T07:52:43+00:00December 8th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Capturer le CO₂ dans l’atmosphère : le fantasme du « carbone circulaire »

« Vous êtes au cœur de la solution. » C’est le message que Sultan al-Jaber, le président de la COP28, a tenu à adresser, le 2 octobre dernier, à des cadres du secteur gazier et pétrolier. Celui qui est aussi à la tête de l’Abu Dhabi National Oil Company ne faisait que reprendre le nouveau mantra des producteurs d’énergies fossiles, qui, après avoir entretenu le doute sur le réchauffement climatique et en avoir minimisé l’importance, tiennent maintenant à faire savoir qu’on peut leur faire confiance. Parmi ces prétendues solutions, il y en a une dont les sonorités sont délicieusement oxymoriques et qui, tel le « développement durable » des années 2000, semble sur le point d’envahir l’espace public : c’est l’« économie circulaire du carbone ». La suite après la publicité Vous avez sursauté en lisant cette expression tout comme vous avez sursauté en comprenant que le président de la COP28 était aussi le patron d’un groupe pétro-gazier ? On voit que vous n’êtes pas encore bien entré en 2023 (rassurez-vous, l’année 2024 s’annonce prometteuse). Sur le papier, l’idée est simple : après avoir miné le sol, nous allons miner le ciel. On commence à savoir que des filtres peuvent être posés sur des cheminées industrielles Cet article est réservé aux abonnés.

By |2023-12-08T07:50:14+00:00December 8th, 2023|Scoop.it|0 Comments

À quoi ressemble l’entreprise idéale des jeunes actifs ?

quoi rêvent les jeunes actifs ? C'est l'objet d'une étude de l'institut BVA Xsight, pour la Fondation Jean-Jaurès et la Macif, parue ce jeudi 7 décembre, sur l'évolution du rapport des 18-24 ans au monde du travail. Pour la troisième année consécutive, la société d'étude et de conseil passe au peigne fin leurs aspirations professionnelles. Stabilité, motivation, engagements… Leurs critères évoluent, dessinent de nouvelles attentes et racontent, en filigrane, l'évolution de notre société. « Le changement le plus intéressant de ces trois dernières années concerne le rôle “politique” et “sociétal” de l'entreprise », souligne Jérémie Peltier, codirecteur général de la Fondation Jean-Jaurès. De fait, 41 % des jeunes considèrent qu'« être utile à la société » est l'un des rôles principaux de l'entreprise. Un paramètre qu'ils placent avant leur épanouissement personnel, cité par 31 % d'entre eux (- 9 % par rapport à 2022). LE JOURNAL DU SOIR Tous les soirs à 18h Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point. En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité. L'entreprise idéale ? Française et engagée sur l'environnement « Ce phénomène confirme l'émergence de discours et positionnements plus politiques » des entreprises, lesquelles ont compris « qu'il y avait là une place à prendre laissée vacante par les responsables politiques », poursuit Jérémie Peltier. Et c'est – depuis trois ans maintenant – sur la préservation de l'environnement (pour 32 % des salariés) que l'entreprise doit d'abord et avant tout s'engager. Suivi par la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes, pour 27 % d'entre eux (contre 23 % l'année précédente). À lire aussi Comment réinventer le travail Et si le souhait d'une entreprise plus politique est largement partagé, celui d'une entreprise enracinée l'est tout autant, révèle encore le rapport. Ainsi, lorsqu'on les interroge sur leur « entreprise idéale », les jeunes sont 34 % à citer « une entreprise française ». « Cet élément confirme qu'il y a en ce moment un levier d'attractivité chez les entreprises assumant leur caractère “patriotique” et enraciné, contrairement aux entreprises étrangères, perçues comme “idéales” par seulement 10 % des jeunes », commente Jérémie Peltier. Des jeunes actifs « plus motivés » et « optimistes » Autre enseignement de ce rapport, le moral des jeunes semble retrouver des couleurs. Les auteurs allant jusqu'à conclure à la « fin des effets de la crise sanitaire ». 49 % des sondés déclarent, en effet, se sentir « plus motivés » qu'avant l'épidémie (soit sept points de plus que l'année dernière), 69 % avoir « bon moral » (trois points de plus) et 72 % être « optimistes » quant à leur avenir (dix points de plus). À lire aussi La société du travail est-elle en train de disparaître ? Malgré ce rebond, un certain nombre d'habitudes prises durant la crise sanitaire semblent s'enraciner. Ainsi le télétravail demeure-t-il perçu comme paramètre d'un « travail idéal » pour 52 % des 18-24 ans (contre 42 % en 2021). Pouvoir mieux organiser sa vie personnelle et sa vie professionnelle est un paramètre crucial pour 35 % des jeunes sondés, après la question de la rémunération. La rémunération, critère numéro un des jeunes sondés Car la question d'un « poste bien payé » demeure le critère numéro un de 43 % des jeunes – et s'avère le seul élément constant pour la troisième année consécutive, rappelle le rapport. « Du fait sans doute de l'inflation », expose-t-il, 50 % d'entre eux indiquent que le fait de ne pas gagner suffisamment d'argent constitue leur première source d'angoisse (quatre points de plus en un an). Bien loin devant l'idée de s'ennuyer au travail (36 %) ou de ne pas être intéressé par celui-ci (34 %). Pour cause, « l'argent, développe Jérémie Peltier, est le facteur de stabilité par excellence, l'élément rassurant pour se projeter dans l'avenir dans une période parfois instable et incertaine ».

By |2023-12-08T07:49:19+00:00December 8th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Capturer le CO₂ dans l’atmosphère : le fantasme du « carbone circulaire »

« Vous êtes au cœur de la solution. » C’est le message que Sultan al-Jaber, le président de la COP28, a tenu à adresser, le 2 octobre dernier, à des cadres du secteur gazier et pétrolier. Celui qui est aussi à la tête de l’Abu Dhabi National Oil Company ne faisait que reprendre le nouveau mantra des producteurs d’énergies fossiles, qui, après avoir entretenu le doute sur le réchauffement climatique et en avoir minimisé l’importance, tiennent maintenant à faire savoir qu’on peut leur faire confiance. Parmi ces prétendues solutions, il y en a une dont les sonorités sont délicieusement oxymoriques et qui, tel le « développement durable » des années 2000, semble sur le point d’envahir l’espace public : c’est l’« économie circulaire du carbone ». La suite après la publicité Vous avez sursauté en lisant cette expression tout comme vous avez sursauté en comprenant que le président de la COP28 était aussi le patron d’un groupe pétro-gazier ? On voit que vous n’êtes pas encore bien entré en 2023 (rassurez-vous, l’année 2024 s’annonce prometteuse). Sur le papier, l’idée est simple : après avoir miné le sol, nous allons miner le ciel. On commence à savoir que des filtres peuvent être posés sur des cheminées industrielles Cet article est réservé aux abonnés.

By |2023-12-08T07:47:14+00:00December 8th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Clap de fin pour Eversy, la start-up de Mounir Mahjoubi

« Eversy, c'est fini. Et on vous remercie pour tout. » L'ancien secrétaire d'Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, a annoncé il y a quelques jours sur LinkedIn la fermeture de la plateforme de seconde main multiproduits qu'il avait lancée en mars dernier avec ses deux associés Thomas Papadopoulos et Ariane Vandenesch . « Le voyage d'Eversy a été riche en apprentissages et découvertes. Même si nous n'avons pas rencontré le public espéré et malgré l'absence d'investissements financiers extérieurs, chaque pivot, chaque défi rencontré a été une occasion d'apprendre, de grandir et d'affiner notre compréhension du marché », a écrit le dirigeant. Eversy s'était lancé dans la location de vacances, la mobilité durable (vélos, scooters…) et la décoration. Des segments dans lesquels la concurrence est rude (Airbnb, Leboncoin, Selency, Upway…) et les acteurs sont bien financés, ce qui leur permet de booster leurs dépenses en marketing. La start-up française misait sur deux facteurs différenciants : la sécurité - il était obligatoire de décliner son identité pour acheter ou vendre un produit - et une commission plus faible. L'argument de la faible commission Certaines plateformes multiplient les frais : commission pour le vendeur, commission pour l'acheteur, les frais de service… Sans compter l'affichage en hors taxes pratiquées par certaines d'entre elles et qui peut tromper le consommateur. Pour un achat de 100 euros par exemple, Eversy prélevait 7,2 % TTC contre 21,4 % pour Airbnb, 39 % pour Abritel ou encore 32,9 % pour Selency. LIRE AUSSI : Mode : pourquoi les start-up misent (encore) sur la seconde main Six chiffres révélateurs de la folie de la seconde main Autre critère important pour mettre en vente sur Eversy : la fabrication, la qualité et des critères environnementaux (pour la mobilité, pas de scooter thermique par exemple). Mais malgré ces arguments, il était difficile de se frotter à ces acteurs qui sont bien ancrés dans la tête des consommateurs. « La base d'une marketplace est que l'offre fait la demande. En dehors de ça, c'est difficile de lutter juste sur les commissions », souligne Marc Ménasé, fondateur du fonds de capital-risque Founders Future. Certaines plateformes ont baissé leur prix depuis comme Selency (décoration) dont la commission de vente est passée de 25 à 15 %. « 100.000 produits déjà en ligne ont été concernés par notre baisse de commission et ont donc vu leur prix baisser d'au moins 10 % », indique la plateforme sur son site. Mounir Mahjoubi n'en est pas à son premier échec ni à son premier succès. « La vie entrepreneuriale n'est pas un long fleuve tranquille, en vingt ans, il s'agit de la sixième entreprise que je crée et je suis à parité entre les succès et les échecs. Et je peux dire qu'à chaque fois, j'ai beaucoup appris et surtout, j'ai rencontré des gens exceptionnels », a-t-il écrit sur LinkedIn, en référence notamment à La Ruche qui dit Oui ! et l'agence Mounir & Simon. L'ancien secrétaire d'Etat au Numérique va se consacrer à un autre sujet : l'intelligence artificielle. « Mes dernières expériences m'ont convaincu que ce que nous vivons depuis un an constitue un changement radical de paradigme pour notre économie et pour la société. Je vais donc mobiliser mon expérience et ma maîtrise des enjeux pour participer et structurer ce changement. Les besoins sont infinis », estime-t-il. Contacté, Mounir Mahjoubi n'a pas donné suite à notre demande d'interview.

By |2023-12-08T07:33:01+00:00December 8th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Amazon ouvre une boutique d’occasions à Londres jusqu’au 12 décembre

Amazon ouvre une boutique de la deuxième chance à Londres où on peut acheter des produits d’occasion d’Amazon à prix réduit, au Centre Brunsweek. Le magasin est ouvert du 27 novembre  jusqu’au 12 décembre 2023. Un magasin situé au centre Brunswick dans le centre de Londres On y trouve des articles retournés, remis à neuf avec jusqu’à 50 % d’économies par rapport aux prix de vente. Le nouveau magasin est situé au Brunswick Centre, dans le centre de Londres, et propose une large gamme de produits retournés. Les clients peuvent acheter des appareils de cuisine et électroménagers, des livres, des jeux et jouets. Ce magasin vient en complément de Amazon Second Chance qui propose des produits retournés toute l’année en ligne et qui fournit également aux clients des informations sur la réparation, le recyclage et l’échange de produits électroniques. Amazon a fait don de 4 000 produits qui seront présentés dans la boutique de la Seconde Chance, y compris des produits de qualité d’occasion, en boîte ouverte et remis à neuf provenant d’Amazon. On y trouve des Echo, Kindle et Ring Doorbell On y trouve 300 appareils Amazon Echo, Amazon Kindle et Ring Doorbell remis à neuf. Le magasin dispose également d’une zone de réparation où les clients peuvent participer à des ateliers de réparation. Des intervenants de GXO ServiceTech, l’un des principaux partenaires de réparation d’Amazon au Royaume-Uni et en Europe, enseigneront aux clients comment réparer les ordinateurs portables et appareils électroménagers cassés

By |2023-12-07T18:15:32+00:00December 7th, 2023|Scoop.it|0 Comments

L’intelligence humaine n’a rien d’un artifice

Dans la vie, comme en entreprise, nos décisions sont le fruit d’une étonnante alchimie entre un peu de raison et beaucoup d’émotions. Alors que l’intelligence artificielle nous offre la performance et la pertinence de ses calculs, elle ne peut pourtant rivaliser avec celle, plus sensible et résonnante, de nos interactions, rappelle Matthias Leridon, président de Tilder. Un article à retrouver dans la revue 44 d’INfluencia. Mai 1997, New York. Gary Kasparov, la tête entre les mains, vient de perdre sa deuxième partie d’échecs contre l’ordinateur Deep Blue. Pour la première fois dans l’histoire, la machine a dépassé l’homme à ce jeu, ce « combat » d’intelligence, où l’on croyait que la capacité de jugement et d’adaptation au changement du cerveau humain était difficilement égalable.  Aujourd’hui, n’importe quel ordinateur peut battre n’importe quel humain à n’importe quel jeu, aussi complexe fût-il. Heureusement, étant donné les sommes d’argent, l’énergie et… l’intelligence qui ont été investis dans ces développements technologiques.  La défaite de Kasparov a suscité de nombreuses réactions. L’intelligence humaine serait-elle définitivement dépassée, reléguée au rang d’usager de machines de plus en plus intelligentes, capables de mémoriser, de s’adapter et d’apprendre de leurs erreurs – ce qu’on nomme le machine learning ?    Le pouvoir de la relation, la puissance des non-dits En posant la question ainsi, on se trompe de problème. Un élément-clé passe trop souvent sous les radars des conversations de comptoir sur la puissance de l’IA. En effet, pourquoi joue-t-on aux échecs ? D’abord, voire surtout, pour s’amuser. Pour retirer un plaisir intellectuel et émotionnel de l’effort que le jeu demande. La machine, elle, ne joue pas ; elle exécute.  Face à elle et avec elle, un humain peut bien sûr prendre du plaisir à jouer. Mais tous les signaux de communication non verbaux qui font le sel des interactions humaines – les silences, les sous-entendus, les jeux de regards – seront par définition absents ici.  D’un côté, l’intelligence artificielle de la machine. De l’autre, l’intelligence relationnelle que les humains mobilisent dans leurs interactions.    La capacité de « programmation de l’humour » reste à démontrer. Le plaisir du jeu repose sur des mécanismes qui n’ont rien à voir avec la puissance de calcul. Il ne peut être ni répliqué, ni rentré dans un algorithme, ni artificialisé.  Les moments de silence entre deux êtres humains sont riches de sens, de sous-entendus et d’émotions. Peut-on en dire autant des moments de silence avec un Chatbot ? Bien sûr, le développement actuel des « large language models » est spectaculaire.  Il permettra bientôt aux machines de singer la moindre de nos émotions, de réagir avec nuance, finesse, peut-être même un jour avec humour – même si ce dernier point reste moins sûr, car la capacité de « programmation de l’humour » reste à démontrer. Aucune phrase ne nous fait rire hors du contexte qui la porte. L’humour repose sur l’interaction entre une personne qui ose essayer de faire rire et une autre qui réagit à cette tentative.    Décider, c’est aussi (surtout ?) ressentir L’IA et l’intelligence relationnelle ne sont pas fongibles. Ces deux concepts s’appuient sur deux compréhensions différentes du mot « intelligence », aux implications très différentes. L’intelligence qu’on qualifie d’artificielle tire le sens de ce mot du côté du calcul, de la performance et de la puissance de compréhension. L’intelligence relationnelle dont je parle se situe du côté du jugement, de l’interaction sensible et de l’interprétation. Mais aussi du côté de la faculté de décision.  En accompagnant des dirigeantes et des dirigeants d’entreprises, d’associations ou d’institutions, j’observe que l’intelligence relationnelle est une compétence managériale irremplaçable.  Une décision stratégique, qui détermine le sort et le sens d’un groupe humain, pourra toujours être informée au préalable par des compilations de données. Mais elle ne pourra jamais être remplacée par elles. Pour fixer un cap, il faut s’appuyer sur une conviction qui s’incarne dans la vision et la parole d’un leader qui ne peuvent être réduites à un calcul, aussi précis soit-il.  Dans le management, on demande d’un dirigeant qu’il s’engage personnellement, qu’il investisse émotionnellement sa relation avec l’entreprise et son écosystème.  Cette compétence mobilise ce qu’on appelle l’intelligence relationnelle. Celle qui vous procure des émotions au premier contact, à la première poignée de main, au premier regard. Celle qui nous fait aller les uns vers les autres. Celle qui nous donne l’impression de multiplier nos forces plutôt que de les additionner pour avancer collectivement. Dans beaucoup de secteurs, l’intelligence artificielle représente une formidable opportunité pour consolider ou transformer une activité dans les années à venir. Mais au quotidien, aucune entreprise ne pourrait fonctionner sans l’intelligence relationnelle de toutes les personnes qui la composent.  Cette intelligence-là, qui n’est pas fondée sur la performance mais sur la qualité de l’écoute, l’intensité des rapports humains et la force de la présence réelle, échappe par nature et par essence aux algorithmes.

By |2023-12-07T18:12:31+00:00December 7th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Danone en passe de céder Michel et Augustin à l’italien Ferrero

Fini l'aventure Michel et Augustin pour Danone. Le géant du yaourt, qui a décidé de se séparer de cette marque, est entré en négociations exclusives avec l'italien Ferrero, propriétaire de Nutella, en vue de sa cession. « 'Les trublions du goût' ne réalisent pas la croissance suffisante au regard du programme de relance Renew de Danone. Nous voulons nous concentrer sur les activités gagnantes », rappelle le groupe. La marque, connue pour ses biscuits, ses yaourts à boire et ses desserts ne fabrique rien. Ses produits sont élaborés par d'autres. « Michel et Augustin est une marque très appréciée, mais elle ne correspond pas aux priorités d'investissement », enfonce Jürgen Esser, le directeur financier de Danone. Michel et Augustin avait, il est vrai, quelque chose d'incongru dans le portefeuille du géant laitier, qui semblait avoir définitivement tourné la page du biscuit en 2007 en vendant Lu à l'américain Kraft Foods (devenu Mondelez en 2012) pour un montant de 5,3 milliards de dollars. LIRE AUSSI : Danone veut revenir à une croissance rentable et durable Avec WhiteWave Foods, Danone veut devenir le leader mondial du bio « Nous poursuivons la revue de notre portefeuille », dit encore Danone. De la même façon que « nous avons mis en vente Horizon organique et Wallaby en janvier dernier, nous allons céder Michel et Augustin ». Ces deux entreprises américaines, qui faisaient partie de WhiteWave, un groupe dédié au bio et aux productions végétales n'ont à ce stade, d'ailleurs, pas trouvé preneur et les discussions se poursuivent. Ferrero, un gros acteur du biscuit Danone est monté au capital de Michel et Augustin en deux temps. Il a repris une première partie de 40 % en 2016 à Artemis, le holding de la famille Pinault, via le fonds Danone Manifesto. Puis le reste en 2020. La marque, qui n'a jamais été consolidée dans les comptes du groupe, avait gardé une relative autonomie. Danone l'a néanmoins fortement internationalisée en la commercialisant aux Etats-Unis, à Shanghai et Hong Kong, sachant qu'elle était déjà présente en Belgique, en Allemagne et en Suisse. Il a également contribué à la création de versions végétales de ses yaourts à boire et de sa mousse au chocolat. L'acquisition de Michel et Augustin par Ferrero semble plus cohérente. Le groupe italien est devenu un acteur important du biscuit au cours des huit années écoulées, multipliant les opérations de croissance externe et les lancements dans ce domaine pour diversifier la consommation de sa pâte à tartiner Nutella. Ferrero a lancé son premier biscuit au Nutella en France en 2016 avec un succès immédiat. Dès 2017, il totalisait 60 % de la croissance de la catégorie sur le marché hexagonal. L'entreprise d'Alba s'est offert les biscuits Delacre en 2016, puis les biscuits Kellogg's en 2019 pour 1,15 milliard de dollars . Une opération qui lui a permis de faire un bond significatif aux Etats-Unis. Des lancements ont suivi en France avec Kinder Cards et Kinder Cerealé, pour le petit-déjeuner.

By |2023-12-07T17:58:18+00:00December 7th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Au Japon, de la bouse de vache à la conquête de l’espace

Le Japon a potentiellement ouvert un nouveau chapitre de son histoire spatiale jeudi avec l'essai réussi d'un moteur de fusée alimenté uniquement par une énergie produite localement: de la bouse de vache. Ce test a vu un moteur propulser horizontalement une flamme bleue et orange d'une dizaine de mètres pendant quelques secondes par la porte ouverte d'un hangar du bourg de Taiki, sur l'île septentrionale de Hokkaido. Le biométhane liquide nécessaire à l’expérience a été fabriqué à partir des "contributions" des bovins de deux producteurs laitiers locaux, précise Takahiro Inagawa, patron de la société japonaise Interstellar Technologies. "Nous faisons cela non seulement parce que c'est bon pour l'environnement, mais aussi parce qu'il peut être produit localement, qu'il est très rentable et que c'est un carburant très performant et d'une grande pureté", dit M. Inagawa à l'AFP. "Nous sommes la première entreprise privée à le faire", ajoute-t-il. "Je ne pense pas qu'il soit exagéré de penser que cela sera reproduit dans le monde entier." Interstellar espère envoyer des satellites dans l'espace grâce à ce carburant, et s'est associée à la société Air Water, productrice de gaz industriels, qui travaille avec des agriculteurs locaux disposant d'équipements pour transformer la bouse de vache en biogaz. PUBLICITÉ Takahiro Inagawa, patron de la société japonaise Interstellar Technologies, dans la salle de contrôle de l'entreprise, le 7 décembre 2023 à Taiki, dans la préfecture d'Hokkaido, au Japon (AFP - Philip FONG) "Le Japon, pauvre en ressources, doit dès maintenant s'assurer une source d'énergie neutre en carbone sur son territoire", estime Tomohiro Nishikawa, un ingénieur du groupe nippon de gaz industriels Air Water. "La matière première issue des vaches de cette région a un potentiel énorme. Si la situation internationale devait évoluer, il est important que le Japon" dispose d'une telle source d'énergie, selon lui. Le biométhane de Air Water est déjà utilisé par une laiterie locale et d'autres usines, pour le chauffage d'habitations et pour alimenter camions et navires dans le cadre de programmes pilotes.

By |2023-12-07T17:40:51+00:00December 7th, 2023|Scoop.it|0 Comments