Canal+ dépense plus de 1 milliard d’euros par an en technologie, notamment dans MyCanal. Fer de lance de la conquête internationale, le service doit fonctionner partout, sur tous les formats, intégrer le direct, le replay et les contenus des plateformes partenaires. Un défi quotidien.

Publié le 10 janv. 2024 

La pression des jours de matchs, les équipes techniques de Canal+ la connaissent bien. « Les soirs de Ligue des champions, une bonne partie des abonnés arrivent sur MyCanal juste avant 21 heures, un peu comme si le stade de France se remplissait dans la minute avant le coup d’envoi », souligne Stéphane Baumier, le directeur des technologies et des systèmes d’information du groupe Canal+.
Pour éviter l’embouteillage sur ces rencontres qui peuvent réunir plus de 2 millions de téléspectateurs, une trentaine d’ingénieurs préchauffent et surveillent la plateforme. « On fait comme s’il y avait du monde dès 17 heures, pour que nos systèmes soient prêts à 21 heures », poursuit le patron de ce département rarement mis en lumière mais dont l’activité est clé, le groupe investissant chaque année plus de 1 milliard d’euros dans la technologie, en particulier dans MyCanal. Le service a néanmoins pu connaître occasionnellement quelques bugs par le passé sur certains matchs populaires.
Avec le renforcement de l’offre sportive ces dernières années, mais aussi le basculement des usages du satellite vers l’OTT (la télévision sur Internet) et le développement de la fibre et des smart TV, qui ont boosté l’usage de MyCanal, ce genre de défi se fait de plus en plus fréquent. En 2023, le cap du million de téléspectateurs présents en même temps sur un programme en direct sur la plateforme a été franchi 200 fois, contre une dizaine de jours en 2022.

Développé en interne
Principale porte d’entrée aux programmes de la chaîne cryptée, MyCanal est une interface unique en son genre, qui rassemble à la fois du live – première source de consommation du service, avec plus de 150 chaînes en France dont la TNT – et du replay, et agrège les contenus des plateformes de streaming partenaires (Netflix, Disney+, etc.). Au total, plus de 160.000 contenus sont proposés en France, dont 1.300 nouveaux par jour, et 220.000 dans le reste du monde.
Développée en interne, « MyCanal est la seule plateforme française issue d’une télévision historique qui ait l’ambition d’être une interface pour toutes les autres chaînes », remarque François Godard, analyste au cabinet Enders Analysis. Une position stratégique, occupée par des rivaux puissants comme Apple TV, Fire d’Amazon ou Chromecast de Google, ou par les applications des fabricants de télévision. Or « qui contrôle l’accès est en position d’organiser la consommation », souligne l’expert.

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