Face à la plupart des défis de l’humanité, vous semblez avoir une foi inébranlable dans l’innovation et la technologie…
Il y a deux siècles, l’espérance de vie tournait autour de 30 ans, un tiers des enfants mouraient avant d’avoir 5 ans et presque personne ne savait lire. Il est assez flagrant que les innovations ont radicalement amélioré la condition humaine. Plus récemment, dans les années 1970, nombreux étaient les experts qui redoutaient une famine mondiale, or les nouvelles semences ont permis, au contraire, une révolution alimentaire qui a augmenté l’apport calorique par personne en Asie. Il n’y a pas de raison que ces progrès cessent et dès lors, je vous garantis qu’un jour nous aurons des vaccins efficaces contre le VIH, la tuberculose et la malaria .
La difficulté, c’est que dans note système économique, l’innovation va là où il y a un marché. Si la malaria était présente dans les pays riches, faire émerger un vaccin serait tellement plus simple… C’est pour cela que notre fondation se focalise sur les pays pauvres. Pour le VIH, par exemple, nous faisons fondre le prix des thérapies. En ramenant à 50 dollars par an le traitement, nous avons pu soigner 20 millions de gens .
Un des combats principaux de votre fondation concerne l’éradication de la poliomyélite. Est-ce un but réaliste ?
L’objectif d’éradication mondiale de la poliomyélite, qui s’est avéré plus difficile que prévu, a été fixé en 1988. Après la création de notre fondation, en 2000, nous nous sommes de plus en plus impliqués dans ce projet, au point d’en devenir le principal soutien financier mondial et d’en faire notre programme le plus important. Au début du siècle, la maladie paralysait plus de 250.000 enfants par an dans le monde. L’année dernière, il y a eu moins de 100 cas sur la planète, au Pakistan et en Afghanistan.
Au début du siècle, la poliomyélite paralysait plus de 250.000 enfants par an dans le monde. L’année dernière, il y a eu moins de 100 cas sur la planète, au Pakistan et en Afghanistan.
Si nous abandonnons maintenant, le virus se propagera à nouveau. A l’inverse, imaginez un monde dans lequel il n’y aurait plus à s’inquiéter d’une maladie qui menace de paralyser les enfants ! Ce serait miraculeux : pour la deuxième fois dans l’histoire, après la variole, nous aurions collectivement réussi à faire disparaître une maladie. Songez que la variole , qui n’existe plus, tuait plus d’un million de personnes par an avant son éradication !
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