Difficile de se maintenir sur le toit du monde technologique. Apple a dévoilé des résultats financiers en demi-teinte pour le premier trimestre de l’exercice 2023-2024, d’octobre à décembre. La firme à la pomme, qui vaut 2.890 milliards de dollars en Bourse, est pénalisée par le ralentissement du marché chinois.
Le chiffre d’affaires a crû de 2 % durant le trimestre, atteignant 119,6 milliards de dollars. Autrement dit, les ventes se sont enfin redressées après quatre trimestres de baisse . Certes, la progression est modeste, mais elle est supérieure aux attentes des investisseurs. Quant au résultat net, il a grimpé à 33,9 milliards, en hausse de 13 %.
Apple peut à nouveau remercier l’iPhone pour cette amélioration. Le roi des smartphones s’est mieux vendu que prévu, avec des ventes en hausse de 6 %. Ce produit, dont il s’écoule diverses versions et générations, pèse presque la moitié du chiffre d’affaires total (69,7 milliards). D’ailleurs, en 2023, Apple a dépassé Samsung pour les ventes de smartphones en volume – la firme à la pomme était déjà en tête pour les ventes en valeur.
A la peine sur le marché chinois
Les difficultés du marché chinois continuent cependant à jeter une ombre sur les perspectives d’Apple. Les ventes y ont dégringolé de 13 % à 20,8 milliards de dollars, alors que le marché s’attendait juste à un effritement. La consommation y est moins dynamique que par le passé, les rivaux locaux de l’iPhone sont agressifs, et Pékin a interdit cette technologie étrangère à ses fonctionnaires .
« Je reste très optimiste pour la Chine », a cependant déclaré le PDG Tim Cook lors d’une conférence de presse, évoquant la croissance de la base installée, des classements de ventes flatteurs, un effet de change négatif.
Des services qui croissent vite mais pas suffisamment
Contrairement à l’activité iPhone, les ordinateurs iMac ont stagné, et l’iPad et les accessoires de type montres connectées ont reculé. Les services affichent une progression à deux chiffres, +11 % en un an (23,1 milliards). Le directeur financier, Lucas Maestri, a vanté la croissance à deux chiffres des abonnements payants, plus d’un milliard à ce jour, soit plus de deux fois le niveau d’il y a cinq ans.
Mais la valorisation élevée d’Apple tient en partie au fait que les investisseurs la considèrent désormais comme une société de services. Or, ces derniers ne semblent pas en mesure de prendre le relais de l’iPhone, écrivent les analystes de Lightshed Partners : « Il faudrait une croissance soutenue de 25 % des revenus de services pour que les revenus du groupe croissent de 5 %. Malheureusement, nous pensons que la croissance des services va se modérer à 7,5 % en 2024. »
Plusieurs inconnues pourraient en effet obérer l’essor de la manne. La commission de 30 % prélevée sur l’Appstore est contestée en justice et par le régulateur européen. Google, lui-même confronté à des procédures en droit de la concurrence, pourrait aussi cesser de verser des droits à Apple pour être le moteur de recherche par défaut sur ses smartphones.
Stagnation des ventes en vue
Les résultats du trimestre en cours risquent également de souffrir de la comparaison avec le début de l’année 2023, lorsque les goulets d’étranglement logistiques liés aux restrictions sanitaires en Chine ont été résorbés. Cela avait provoqué une frénésie d’achats d’iPhone, que Lucas Maestri estime à 5 milliards de dollars de ventes supplémentaires.
Cela ne se reproduira pas. De plus, même en excluant cet effet exceptionnel, a-t-il ajouté, les ventes d’iPhone et le chiffre d’affaires total « seront similaires » au niveau d’alors. Le marché espérait plutôt une petite hausse, de 1 %.
Ce vendredi, Apple commence à commercialiser son casque de réalité augmentée VisionPro aux Etats-Unis. Ce lancement inaugure « l’ère de l’informatique spatiale », a vanté Tim Cook. Il n’a pas fixé d’objectifs ou d’indicateurs de succès pour cette nouvelle ligne de produits dont au prix très élevé – 3.500 dollars pièce. Un prix justifié, a-t-il dit, par des années de développements technologiques, « du silicone aux écrans », et par l’omniprésence de l’intelligence artificielle.
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