Il est l’autre « trublion des télécoms ». Une sorte de « Ryanair » du secteur – comme il se définit lui-même -, qui est venu conquérir plusieurs pays européens en cassant les prix et a obligé les opérateurs historiques à revoir leurs stratégies.

Ce « poil à gratter », c’est Digi Communications, un groupe roumain déjà présent dans plusieurs pays comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Belgique. Avec les remèdes imposés par l’Autorité de la concurrence européenne pour permettre le rapprochement en Espagne entre Orange et MasMovil, le nouvel entrant va acquérir des fréquences et pouvoir se développer dans le pays. Le « petit » roumain pourrait être le gagnant indirect de cette opération.

Prix bas
Le credo de Digi : des prix bas et des tarifs simples, qui le font souvent comparer à Free. Par exemple, en Espagne, en tant qu’opérateur virtuel (MVNO) pour l’instant, il est arrivé avec des forfaits à quelques euros. Récemment, il a proposé un cadeau de 50 euros à ses clients qui conseilleraient à un proche de s’abonner, rapporte la presse espagnole.
Même s’il est en pleine croissance, il reste un acteur émergent à ce stade. A fin juin 2023, selon un analyste de Natixis, Digi avait 5,4 % de part de marché en nombre d’abonnés sur le mobile dans le pays.
« Il entre dans les différents marchés, avec des prix bas mais aussi un modèle de distribution souvent différent des opérateurs classiques, sans grande boutique. Il passe par des bureaux de tabac, de petits magasins, beaucoup de points de distribution, etc. et vise en général dans un premier temps des communautés, comme la communauté des pays de l’Est », expliquent Julien Vincent, associé et spécialiste des télécoms, et Antoine Mallat, directeur chez Kearney.

Champion de judo
Présent dans le fixe, le mobile, l’Internet, les datas mais aussi les médias (télévisions, radios), le groupe coté à Bucarest, où il pèse 925 millions d’euros, se présente comme le leader sur l’Internet et le troisième opérateur de téléphonie mobile en Roumanie. Affichant un chiffre d’affaires de quelque 1,3 milliard d’euros sur les neuf premiers mois de 2023, il est détenu en majorité par Zoltan Teszari, ancien champion de judo devenu entrepreneur un peu touche à tout – notamment dans la crème glacée, rapporte le journal belge « L’Echo » – et qui a bâti son empire d’abord sur la télévision. Cet homme très discret et apparaissant peu dans les médias est l’une des plus grosses fortunes de son pays.

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