Selon le ministre, le principe de ces prêts est simple : il consiste à souscrire un prêt sur 20 ou 25 ans, non pas sur 100 % du bien mais sur 80 %. Les 20 % restants demeurant sous forme d’hypothèque sur lesquels l’emprunteur ne rembourse que les intérêts, le capital n’étant remboursé qu’à la revente. « C’est la même philosophie que le bail réel solidaire (BRS) où l’on achète les murs d’un bien mais pas son terrain », a-t-il ajouté.

De son côté, la Fédération bancaire française (FBF) rappelle qu’elle a déjà mis en place un dispositif de réexamen des prêts refusés mais se dit prête à discuter. Elle estime cependant « que le contexte suisse économique, fiscal et juridique différent doit rendre prudente toute comparaison ». « Par exemple, le dispositif se fonde sur la mobilisation d’une partie de la future retraite de l’emprunteur, explique-t-elle. De plus, un crédit in fine est par construction plus coûteux en intérêt qu’un crédit amortissable », un détail non négligeable quand les taux viennent de grimper en flèche.

Pas adapté aux primo-accédants
Entre les lignes, la FBF explique également qu’il ne réglerait pas le problème des primo-accédants : « En France, les prêts in fine peuvent parfois être opportuns dans certaines opérations patrimoniales ou d’investissement locatif et très rarement en accession à la propriété ».
C’est également ce qu’expliquent les courtiers. « Le prêt hypothécaire s’adresse surtout aux propriétaires immobiliers, détenant déjà un patrimoine et souhaitant obtenir des liquidités sans pour autant se dessaisir de leurs biens », peut-on lire sur le site du courtier CAFPI. « Le prêt « in fine » est principalement destiné aux ménages fortement imposables, disposant d’une épargne et de ressources importantes », détaille le site de La Centrale de Financement, tout en soulignant comme inconvénient son coût particulièrement élevé.
« L’idée c’est d’aller plus loin que le prêt « in fine » qui existe et de pouvoir travailler avec les banques et le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) pour voir si le prêt « in fine » peut être utilisé différemment, explique le cabinet de Christophe Béchu, afin qu’un ménage puisse avoir des mensualités réduites ou puisse acheter un bien plus cher. » Le capital serait ainsi remboursé à la fin, soit par la vente du bien, soit par un autre prêt.

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