Adam Neumann n’en a pas fini avec WeWork. Le gourou des bureaux partagés veut racheter l’entreprise qu’il a créée en 2010, et qui a fait faillite en novembre 2023.

Sa nouvelle société d’investissement immobilier, Flow Global, réaliserait l’acquisition avec le soutien financier du gérant de hedge fund Third Point, Daniel Loeb, a révélé le « New York Times » mardi. Suite à ces révélations, Daniel Loeb a déclaré à CNBC qu’il ne s’était pas encore engagé à financer le rachat et que les discussions restaient «préliminaires».
Les choses ne se passent apparemment pas aussi bien qu’Adam Neumann ne le souhaiterait. Le quotidien américain cite un courrier envoyé par les avocats de Flow à ceux de WeWork : « Nous écrivons pour exprimer notre mécontentement vis-à-vis du manque d’engagement de WeWork à ne serait-ce que fournir de l’information à nos clients dans ce qui est censé être une transaction maximisant la valeur pour toutes les parties prenantes », disent-ils.
Flow négocierait depuis des mois pour acheter soit l’entreprise entière, soit ses actifs. Elle dispose de nombreux contrats locatifs pour des espaces de bureaux très bien situés en coeur de ville. Mais les loyers sont très élevés – à renégocier.

Ensorceleur de financiers
Dans cette nouvelle entreprise, Adam Neumann n’est pas seul. Le fonds d’investissement vedette de la Silicon Valley Andreessen Horowitz a mis 350 millions de dollars dans Flow. C’est beaucoup, surtout pour un business de loueur immobilier résidentiel : à première vue, ça ne ressemble pas à une start-up. Par ailleurs, le hedge fund Third Point pourrait épauler Adam Neumann dans son opération de rachat.
Il semblerait donc que le fantasque créateur d’entreprise ait à nouveau réussi à ensorceler les financiers. En contant monts et merveilles sur le modèle économique de WeWork, en la dépeignant à outrance comme une société technologique, il avait réussi à soutirer plus de dix milliards de dollars à Masayoshi Son de SoftBank, et à séduire Benchmark Capital.

Ejecté de son entreprise
Il a été poussé vers la sortie avec un très gros chèque lorsque les financiers ont réalisé que le modèle économique n’était pas du tout celui de leurs rêves. WeWork s’était engagé à verser des loyers qui allaient obérer pour longtemps la profitabilité future de l’entreprise. Cela n’a pas empêché la nouvelle direction de mener l’introduction en Bourse tant attendue. La société a brièvement valu 47 milliards de dollars. Le reste n’a été qu’une longue dégringolade.
Tandis que WeWork périclitait en Bourse, Adam Neumann a prospéré. Sa fortune personnelle est estimée à 2,2 milliards de dollars par Forbes en janvier 2024.
«WeWork est une entreprise extraordinaire. En tant que telle nous recevons régulièrement des manifestations d’intérêt de la part de parties externes», a réagi l’entreprise dans un communiqué. «Nous restons convaincus que le travail que nous effectuons actuellement – en nous attaquant à nos dépenses de loyer insoutenables et en restructurant notre entreprise – permettra à WeWork de se positionner au mieux en tant qu’entreprise indépendante, précieuse, financièrement solide et durable à long terme», ajoute le porte-parole.

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