Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, entrevoit 2024 en demi-teinte, comme le montre son récent « Thread » sur Twitter. Une prudence qui contraste avec l’optimisme prévalant en octobre dernier, lors de la publication des résultats semestriels du groupe portant sur le premier semestre 2023.
La croissance à long terme des voyages « restera forte » malgré une certaine tendance à la désintermédiation, estime le PDG de Voyageurs du Monde. Toutefois, « l’année 2024 sera à croissance forcément modérée, voire compliquée ». Avec une puissante volatilité de la demande.
La géopolitique pèse sur les voyages
L’inflation des prix des voyages semble terminée (comme en témoignent les baromètres Orchestra et MisterFly). Ce qui aura, bien sûr, une incidence sur la dynamique des volumes de ventes.
La géopolitique représente un autre facteur de préoccupations pour le patron de Voyageurs du Monde, pourtant diversifié sur une centaine de destination afin notamment de diluer son risque-pays.
« Toutes les destinations du monde arabe sont touchées à cause de la guerre à Gaza, l’enlisement de la guerre en Ukraine inquiète de plus en plus, toutes classes de revenus confondus. » Selon le PDG, les impacts des soubresauts violents que subit la planète augmentent en intensité, « à la hausse comme à la baisse ».
Ainsi, la clientèle aisée généralement peu touchée par les sujets de pouvoirs d’achat semble en revanche « s’inquiéter de plus en plus des problèmes du monde » estime-t-il.
Le long-courrier menacé ?
Les experts du voyage ont souvent évoqué la formidable résistance du secteur face aux secousses économiques, politiques, sanitaires et climatiques. Cette résilience montrerait-elle des fissures ? L’avenir nous le dira. Actuellement, des agences de voyages et des TO témoignent toujours d’un fort niveau d’activité et d’optimisme.
Pour Jean-François Rial, 2024 semble en outre s’illustrer comme « une année court-courrier plus que long-courrier », ce qui « n’incite pas à l’optimisme à court terme ». Surtout pour une entreprise multi-marque comme Voyageurs du Monde. Ce spécialiste des voyages sur mesure et d’aventure programme des départs sur tous les continents, notamment dans des pays lointains. Le groupe réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 700 millions d’euros.
Au niveau des chiffres globaux de l’industrie, pas de signal d’alarme à l’horizon, pour l’instant. D’après le baromètre Orchestra, les destinations long-courriers trustent toujours 21% des ventes globales des agences de voyages en février, contre 22% un an plus tôt.
2023 avait été « exceptionnelle »
Si 2024 pourrait annoncer un atterrissage en douceur, c’est aussi parce que le secteur a connu « une année 2023 de référence exceptionnelle », estime Jean-François Rial. Effectivement, 2023 a pleinement profité du Travel Revenge post-Covid.
« Le premier trimestre avait été époustouflant, (affichant) la plus grande croissance que je n’ai jamais vue chez Voyageurs du monde en 30 ans de direction. »
La remontada 2023 a de surcroît été alimentée par l’inflation et le retour fulgurant du long-courrier. Plusieurs pays d’Asie et d’Amérique ont levé leurs restrictions sanitaires.
Pour mémoire, les destinations long-courriers affichent un bond de +19% en 2023 (en forfaits), selon l’Observatoire des Entreprises du Voyage (EdV). Toutefois, le palmarès des destinations les plus vendues en forfaits reste dominé par l’Espagne, la France métropolitaine et la Grèce.
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