C’est un nouveau signal positif pour le secteur des cryptomonnaies et il vient, cette fois, de Londres. Ce lundi, la FCA, le gendarme britannique des marchés financiers, a annoncé qu’elle ne s’opposera pas aux demandes de Bourses régulées en vue de coter des ETN (exchange traded notes) adossés à des cryptomonnaies. Ces produits seront cependant réservés aux investisseurs professionnels tels que des sociétés d’investissement et des établissements de crédit. Le régulateur, déjà offensif sur le front de la publicité pour la crypto , affirme que « ces produits ne conviennent pas aux particuliers en raison du risque important de perte en capital ».
Les candidats ne devront pas proposer d’effet de levier, indique la FCA. Ils devront détenir au moins 90 % des cryptoactifs sous-jacents dans un portefeuille qui n’est pas connecté à Internet, une mesure de sécurité destinée à limiter le risque de piratage. Enfin, les dépositaires devront respecter les lois anti-blanchiment d’argent au Royaume-Uni, dans l’Union européenne, à Jersey, en Suisse ou aux Etats-Unis.
Répliquer le succès des ETF
Le London Stock Exchange s’est immédiatement saisi de cette ouverture en annonçant que la Bourse de Londres acceptera de coter des ETN adossés à du bitcoin et de l’ether à partir du deuxième trimestre, sans donner de date exacte. Londres est déjà la capitale européenne des cryptos, selon Chainalysis, au regard des volumes échangés, et, avec Paris, l’une des places les plus attractives pour le secteur. La City a attiré en 2023 le prestigieux fonds de capital-risque a16z .
Cette ouverture aux ETN sur les cryptos à Londres intervient deux mois jour pour jour après l’approbation par le gendarme boursier américain (SEC) d’ETF investis directement en bitcoin à Wall Street. Ce lancement, notamment porté par BlackRock (10 milliards de dollars de collecte nette) et Fidelity (6,15 milliards), a été historique , avec au total 20 milliards de dollars (18,3 milliards d’euros) collectés en deux mois, ce qui a largement contribué à relancer les cours des cryptos , et notamment celui du bitcoin.
Contrairement aux ETF, les ETN sont des titres de créance et non des parts de fonds. Mais, comme eux, ils répliquent l’évolution de la valeur de l’actif sous-jacent (comme le bitcoin). Les fournisseurs d’ETN doivent détenir l’actif sous-jacent. Si la demande pour ces produits financiers est là, comme on peut l’anticiper, alors on peut s’attendre à de nouvelles pressions à la hausse sur les cours du bitcoin et de l’ether.
Regain d’attractivité du bitcoin
La semaine dernière, le bitcoin a dépassé le cap historique de 70.000 dollars et l’ether a approché celui des 4.000. Ce lundi, les deux cryptodevises grimpaient encore. Selon CoinGecko, le bitcoin a pris 3,5 % en 24 heures, inscrivant un nouveau record au-dessus de 72.000 dollars, et l’ether a gagné 3 %, à 4.050 dollars.
Le nouveau sommet du bitcoin intervient dans un contexte d’affaiblissement du dollar américain. Pour Neil Wilson, analyste chez Finalto, « le renforcement des attentes de baisses de taux américains affaiblit le billet vert ainsi que les rendements des bons du Trésor américains, des actifs concurrents, ce qui rend le bitcoin plus attractif en comparaison ».
Cette annonce à Londres jette inévitablement un coup de projecteur sur la place de Paris. D’après Morning Star, 68 fonds indiciels de type ETP (exchange traded product) et ETN sont proposés par des acteurs comme VanEck ou 21Shares. Indexés sur une plus grande variété de cryptos (solana, polkadot, aave, avalanche…), ils utilisent des contrats à terme et ne détiennent pas ces cryptos en portefeuille.
MicroStrategy à la tête d’un trésor de plus de 200.000 bitcoins, soit 14,8 milliards de dollars
L’envolée du cours du bitcoin stimule l’appétit de MicroStrategy pour la reine des cryptos… et celui des investisseurs pour l’éditeur de logiciels. Aux mains de Michael Saylor, un fervent défenseur des cryptos, MicroStrategy a acquis 12.000 pièces en plus (873 millions de dollars) lundi. C’est son deuxième achat de bitcoins le plus important à ce jour. Il gonfle son trésor de guerre à 205.000 bitcoins, ce qui représente environ 14,8 milliards de dollars. Une telle somme continue de faire de l’action de la société un « proxy » pour les investisseurs souhaitant s’exposer au bitcoin sans en détenir. Son cours de Bourse a progressé de 134 % depuis le début de l’année, contre environ 70 % pour la cryptomonnaie. Depuis 2020 et le pivot de MicroStrategy vers l’achat de bitcoins, l’action a progressé de 1.000 %.
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