Ni fleurs ni couronnes: malgré le soutien affiché du président de la République, puis de l’ex-ministre des Transports Clément Beaune, l’idée d’un «passe rail» permettant d’emprunter à volonté tous les TER et trains Intercités de France a déjà touché son terminus, avant d’avoir pu voir le jour. Dans les plans du précédent gouvernement, l’objectif de travail était un déploiement dès l’été prochain.
Ce projet visant à développer l’usage du train, ambitieux mais coûteux, s’accordait mal avec les importantes économies budgétaires à réaliser à moyen terme (30 milliards en deux ans). Du côté des régions, toutes n’étaient pas enthousiastes à l’idée de mettre en place ce système, à financer de leur poche à la place de l’Etat .
Tarification sociale pour les jeunes
C’en est donc fini de l’idée du passe universel, sur les modèles allemand ou autrichen, permettant à quiconque de circuler à volonté sur les réseaux régionaux pour 49 euros par mois. En Allemagne, l’ardoise du «Deutschlandticket» lancé au printemps dernier représente 3 milliards d’euros annuels, financés à parité par l’Etat fédéral et les Länder.
A la place de l’ambitieux dispositif, le nouveau ministre des Transports Patrice Vergriete prône une version très sensiblement rétrécie. « Ce que j’imagine proposer pourrait être une expérimentation d’un passe rail ciblé sur les jeunes et sur la période estivale sur les réseaux TER et Intercités (…). Une tarification sociale pour les jeunes, pour leur permettre de découvrir l’ensemble des régions de notre beau pays », a résumé l’ex-maire de Dunkerque la semaine dernière au Sénat. Il proposera cette formule rabotée à Carole Delga, la présidente de l’Association des régions de France (ARF). «La mobilité est affaire de pragmatisme», a résumé le ministre, enterrant au passage l’idée défendue par son prédécesseur.
Il est vrai que le projet n’était pas encore calé sur de bons rails et posait de multiples questions pratiques. Pour les régions, cela aurait représenté un sérieux coup de canif dans leur liberté tarifaire, prévue dans une loi de 2014 et entrée en application en 2016. Une prérogative à laquelle elles sont désormais attachées, d’autant plus que l’usager ne paye plus avec son billet que 20% des coûts de fonctionnement des trains régionaux, déplaçant le curseur dans les budgets des exécutifs régionaux.
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