Une longue poignée de mains avec Emmanuel Macron à l’Elysée, une intervention à VivaTech, une nuit au Crillon : c’est une visite quasi présidentielle que vient d’effectuer Robin Li, le PDG de Baidu, le Google chinois, à Paris, à l’occasion du grand salon de la tech organisé par « Les Echos » et Publicis. Un séjour millimétré et qui arrive au moment où la France et la Chine reprennent le dialogue, quelques semaines après la visite du président chinois Xi Jinping à Paris début mai, dans le cadre du 60e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays.

Malgré ce contexte porteur, la présence de Robin Li à Paris était loin d’être acquise. Et pour cause : si Tim Cook (Apple), Sundar Pichai (Google) et Sam Altman (OpenAI) viennent régulièrement à Paris, les patrons de la tech chinoise, eux, se font plus rares en France et globalement à l’étranger. Le Covid-19 et la rivalité sino-américaine y sont pour beaucoup. Chez Huawei, par exemple, les trois dirigeants tournants ont l’interdiction expresse de quitter la Chine : en 2018, l’arrestation au Canada, à la demande des Etats-Unis, de Meng Wanzhou, la directrice financière et héritière du groupe, sur le tarmac de l’aéroport à Vancouver où elle venait d’arriver, a été vécue comme un traumatisme.

Depuis la pandémie, Robin Li, lui, n’avait effectué que quelques déplacements à l’étranger, dont un en Inde début 2020. Pour sécuriser sa venue à Paris, Maurice Lévy, le président du conseil de surveillance de Publicis, a donc pesé de tout son poids, et joué la carte personnelle. Les deux hommes se connaissent depuis au moins 2016, lorsque Robin Li était venu à la toute première édition de VivaTech . Une fois confirmé, son séjour a été confié à une agence de communication parisienne, qui a tout calé en un mois de travail : traducteur, photographe, vidéaste, repérage technique… « C’était une opération coup de poing pendant laquelle nous avons agi comme un couteau suisse », raconte une personne qui a suivi les préparatifs.

200 millions d’utilisateurs pour « Ernie »
A l’image de Robin Li, d’autres « top executives » de la tech chinoise reviennent peu à peu en Europe, alors que la Chine tente de relancer son économie. Objectif : dénicher des débouchés et montrer la montée en gamme technologique du pays. En février, William Lu, le président de Xiaomi, était ainsi venu à Barcelone au Mobile World Congress, le rendez-vous mondial des télécoms, pour présenter la SU7, la toute première voiture 100 % électrique construite par ce groupe davantage connu pour ses smartphones et autres gadgets électroniques…

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