Accusé d’encourager la « surconsommation », voire de créer des comportements addictifs avec ses « prix de ouf », comme l’indique son site, le géant chinois de la « fast fashion » Shein riposte avec le lancement en France d’une plateforme de revente de vêtements d’occasion. « La France est le premier pays d’Europe où nous lançons ce service », confie Donald Tang, le président exécutif de Shein, dans un entretien aux « Echos ». Cette plateforme baptisée « Shein Exchange » existe déjà aux Etats-Unis, où elle compte plus de 4 millions d’utilisateurs inscrits.
A la différence d’un site comme Vinted, Shein Exchange permet uniquement la revente d’articles achetés sur la plateforme. « La transaction est très simple, car votre historique d’achat étant enregistré, il suffit d’un clic pour revendre un produit », explique Donald Tang, qui estime que ce service « favorise l’économie circulaire ». « C’est une demande forte des consommateurs français », assure-t-il.
Modèle économique
En quête de respectabilité, le groupe né en Chine, mais dont le siège social est situé à Singapour, se trouve dans le collimateur de plusieurs pays européens et de Bruxelles. Au niveau européen, il sera soumis, à partir de la fin du mois d’août, aux contrôles renforcés prévus par la directive sur les services numériques (DSA). Des dispositions législatives pour encadrer la « mode jetable » sont également en discussion en France .
Shein est capable de mettre en ligne plus de 7.000 nouvelles références par jour, mais « à la différence d’autres enseignes, qui produisent en grande quantité et accumulent des stocks et donc des invendus, nous ne produisons que ce que nos clients nous demandent de produire », explique Donald Tang, qui estime que « ce modèle économique est meilleur pour la planète. Nous vendons tout ce que nous faisons produire. Nous sommes l’exact contraire de nos concurrents, qui sont des producteurs de masse. Nous ‘micro-produisons’ à la demande. »
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