C’est une idée aussi ancienne que le commerce. Un produit élégamment mis en valeur crée du désir et a davantage de chance d’être acheté. Omi, un studio virtuel qui facilite la création de visuels (photos et vidéos), l’a bien compris.
Née en 2020, la jeune pousse a développé des outils mêlants 3D et IA générative qui aident à modéliser un article (parfum, high-tech, vêtement, meuble, etc.), le mettre en scène avec de multiples habillages et accessoires, et le visualiser à 360 degrés.
« Nous voulons que la création de contenus soit de nouveau un plaisir et pas une galère, comme c’est le cas actuellement », lance Hugo Borensztein, un ancien de Meta qui a fondé Omi avec son frère Paul, un ingénieur passé, lui, par Zenly et PayFit.
La start-up veut aider à concevoir davantage de visuels et à les diffuser sur de multiples canaux (site Internet, réseaux sociaux…). Et ce, à moindre coût par rapport aux séances traditionnelles de shooting, argue-t-elle.
Ebullition technologique
Omi ne communique pas sur ses revenus. Mais la jeune pousse assure générer « plusieurs millions d’euros d’ARR » (revenus récurrents annuels), l’indicateur économique phare dans le logiciel. Une traction qui a poussé son investisseur Dawn Capital à « préempter » un tour de table de 13 millions d’euros, affirme Hugo Borensztein. « Nous avions prévu un financement en 2025 à l’origine », précise le dirigeant. Founders Future et Paul Robson, ancien président international d’Adobe, ont aussi participé à l’opération.
Le marché de la création de contenus visuels est en ébullition. Photoroom, une start-up d’IA générative fondée par des Français passés par le Y Combinator, en est l’une des plus célèbres et revendique « 30 millions d’utilisateurs actifs », précise son fondateur Matthieu Rouif.
La jeune pousse a levé 43 millions de dollars en 2024 sur une valorisation d’environ 500 millions. Elle touche aussi bien les particuliers qui revendent des produits sur des plateformes comme Vinted que des petites entreprises qui se développent en ligne. Un concurrent sérieux pour Omi ?
« Nous sommes plutôt sur le haut du marché », réplique Hugo Borensztein, qui revendique « plus de 500 clients », parmi lesquels des marques comme Clarins, Nestlé et Fauchon. Sa société travaille avec leurs équipes marketing qui cherchent un rendu haut de gamme grâce à la 3D. A l’inverse, Photoroom a un côté plus instantané, voire ludique – la jeune pousse a développé, par exemple, des solutions pour les fans du film « Barbie » et ceux de Taylor Swift.
Accélérer aux Etats-Unis
De son côté, AniML a lancé récemment Doly, une application qui permet de créer des vidéos en 3D de produits en quelques clics. Cette start-up, qui a levé 2 millions de dollars en 2023, a noué un partenariat avec l’Inria pour concevoir une technologie qui a fait sensation dans le petit monde de l’IA (« Gaussian Splatting »). « Nous avons été les premiers à les contacter », avance Rémi Rousseau, cofondateur d’AniML.
Les vidéos créent souvent plus d’engagement que les photos sur Internet. Cela n’a pas échappé à Photoroom qui, de l’aveu de son patron, planche sur le sujet avec ses équipes. Omi fait de la vidéo depuis ses débuts mais veut accélérer dans le domaine. « Nous venons d’annoncer une fonctionnalité ‘generative video’. Cela permet de générer automatiquement des vidéos des produits. Vous pouvez, par exemple, placer un objet sur une plage et faire en sorte qu’un oiseau passe au-dessus dans le ciel », explique le dirigeant.
Pour toutes ces start-up, une course de vitesse est engagée car les évolutions technologiques avancent vite et la concurrence s’aiguise. « Nous voyons plein de petits qui naissent partout. Nous voulons donc maintenir notre avance commerciale et produit », commente Hugo Borensztein. Omi compte notamment sur son financement pour se lancer en 2024 aux Etats-Unis, un pays qui est en pointe dans l’IA générative et la 3D et où se bâtissent les champions mondiaux du logiciel.
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