L’intelligence artificielle ne date pas d’hier. Les entreprises de la tech l’ont depuis bien longtemps incorporé à leurs outils internes ou leurs produits. C’est le cas de Gojob. Fondée en 2015, cette start-up développe depuis plusieurs années une plateforme d’IA qui met en relation les candidats intérimaires et les entreprises.
« Pour nous, il y a clairement un avant et un après IA générative », lâche Pascal Lorne, PDG de la jeune société, qui dévoile aux « Echos » son nouvel assistant IA. Baptisé « Gojob Aglaé », il effectue l’équivalent du travail de… 200 recruteurs, soit 130 agences d’intérim traditionnelles, selon le dirigeant.
Concrètement, cette IA permet aux recruteurs de préqualifier des candidats (disponibilité, compétences…), ce qui leur évite d’effectuer des recherches manuelles et de passer des dizaines d’appels. « Elle trouve le bon candidat et le recruteur n’a plus qu’à passer 30 minutes avec lui au téléphone », explique Pascal Lorne. Surtout, cet assistant fonctionne 24 h/24 et 7 j/7, alors que les agences d’intérim traditionnelles dépendent d’horaires classiques.
OpenAI et Mistral AI derrière
Pour créer Gojob Aglaé, la start-up a bâti deux briques technologiques : un algorithme propriétaire qui fait du « scoring » (analyse d’indicateurs) et un système conversationnel qui échange avec le candidat. Ce dernier est alimenté par les grands modèles de langage (LLM) d’OpenAI et de Mistral AI.
« Nous avons dû ‘finetuner’ [spécialiser un modèle d’IA pré-entraîné, NDLR] pendant un an et enlever toutes les hallucinations », explique Pascal Lorne, qui ajoute avoir déposé deux brevets, un en France et un autre aux Etats-Unis.
Le choix d’OpenAI a été naturel car « c’était le premier », observe le dirigeant. Celui de Mistral a notamment relevé de la souveraineté. « Il est impératif que chaque pays utilise un LLM souverain, sinon chaque pays va perdre son âme », estime le patron.
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