Formation, régulation et intelligence artificielle (IA) sont au cœur des missions de l’Alliance Smart Africa qui s’est donné pour objectif de faire avancer l’Afrique dans l’ère du digital. En marge du Gitex Africa, devenu en à peine deux éditions, le rendez-vous incontournable de la tech en Afrique, Lacina Koné, directeur général de Smart Africa, rappelle que si cet événement commercial reste orienté vers le secteur privé, l’écosystème étatique – avec les agences de régulation, de sécurité – se doit d’être présent. L’Alliance, créée il y a 11 ans au Rwanda, rassemble des chefs d’État africains, 41 pays à ce jour, mais également des organisations internationales et de grands acteurs du secteur du numérique. Il décrypte pour Le Point Afrique les enjeux du numérique et les défis actuels.

Le Point Afrique :Quelles sont les perspectives de l’IA pour l’Afrique ?

Lacina Koné : Il faut d’abord se demander ce que l’IA a fait. C’est comparable à ce qui s’est passé avec l’impact de l’automatisation dans les usines, pour les ouvriers. C’est le même impact qu’aura l’IA sur les cadres. Aujourd’hui, je n’ai pas besoin d’une assistante, techniquement parlant. Pourtant, elle a été bien formée, elle a sa licence…
Cependant, l’opportunité est énorme pour l’Afrique pour une raison : cela va aider à réduire le fossé numérique entre ceux qui parlent le français, l’anglais, le portugais, et qui utilisent la technologie et ceux qui ne parlent pas d’autres langues que leur langue native, comme le swahili par exemple. L’IA permet à une personne qui vit dans les zones rurales de communiquer avec la technologie pour exécuter la même chose.

L’IA permet à chacun d’avoir un apprentissage personnalisé. Avec l’IA, que je parle en arable ou en swahili, mon téléphone va me répondre. L’IA permet de personnaliser l’apprentissage. Cela n’est pas possible aujourd’hui. La formation, même en ligne, même individuelle, n’est pas personnalisée : c’est le même module qui est dispensé. Cet outil va aussi nous faire gagner du temps et contribuer à renforcer l’aspect inclusif de la digitalisation du continent africain, car tout le monde pourra se l’approprier dans sa propre langue. Cet exemple, c’est juste un cas d’usage. Des milliers d’usages sont possibles : dans la santé, l’agriculture, les transports.
L’IA repose sur l’usage des big data, des données. Sans données, pas d’IA et plus on fournit des données à l’IA, plus les résultats sont précis. La digitalisation est primordiale pour l’IA. La digitalisation permet de créer des données et d’aller vers l’économie des savoirs. À l’échelle des gouvernements, l’IA sera utilisée. C’est une disruption. C’est l’efficacité au sein des gouvernements, au sein du secteur privé.

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