Sur le tourisme et l’achat responsable, les études foisonnent. Selon un sondage publié par Booking.com, 77% des Français assurent vouloir voyager de manière plus durable au cours des 12 prochains mois. Mais, tous produits confondus, 77% des Français avaient déclaré en décembre 2023 privilégier le respect de leur budget aux achats responsables.
Dans les critères de choix, le facteur prix peut renverser la table, notamment dans le voyage. Toutefois, les professionnels du voyage ne baissent pas pour autant les bras. Bien au contraire, quitte aussi à donner des arguments nouveaux ou inattendus.Proposer le train à destination
Si le train a la réputation d’être cher en France et en Europe, il l’est parfois moins dans des pays lointains, indique ainsi Agnès Decramer, cofondatrice de la plateforme technologique d’activités touristiques Koob. « Aujourd’hui, presque tous les réceptifs avec lesquels je travaille proposent du train, souligne Agnès Decramer. Ce n’était pas le cas il y a 10 ans. »
L’avion était presque exclusivement proposé à destination, pour les vols intérieurs. « Or le train est souvent moins cher ou à des prix équivalents dans ces destinations. » Une façon de rendre le voyage sexy, en termes de prix comme d’expérience « slow travel ». « C’est une alternative très concrète qui permet d’avoir un impact, poursuit la cofondatrice de Koob. La diversification des hébergements pour aller vers du séjour chez l’habitant a aussi un impact vertueux sur un séjour. »
Antoine Richard, le président d’Agir pour un tourisme responsable (ATR), l’assure : « Il faut rendre sexy le tourisme responsable, et non moralisateur comme auparavant. Partir en voyage reste avant tout une belle expérience ».Finie la saison des pluies, vive la « saison verte »
« Le tourisme responsable ne se limite pas au carbone, ajoute-t-il. Je suis très attaché au tourisme social avec Double Sens (dont il est cofondateur, Ndlr). Soyons fier en tant qu’opérateur de voyage de reprouver l’utilité de nos séjours, de prouver qu’on crée de la richesse et des emplois à destination. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’accepter la présidence d’ATR. »Guillaume Linton, le PDG du voyagiste Asia, abonde : « Parlons en termes de bénéfices voyageurs ».
Le voyagiste Asia parle désormais autrement de la saison des pluies. Une saison « verte », pendant laquelle les voyageurs ne souffriront pas du surtourisme. Une saison pendant laquelle « la nature est beaucoup plus luxuriante avec des pluies courtes en fin de journée par exemple ».
Du rôle prescripteur des distributeurs
Créé en 2004 sous l’impulsion de voyagistes du tourisme d’aventure, ATR fête ses 20 ans, et s’ouvre depuis quelques années à tous les professionnels du voyage : voyagistes traditionnels, réceptifs, distributeurs, offices de tourisme, plateformes… L’adhésion de Kappa/NG, Asia, Koob, Voyages d’Exception et Interface Tourism témoigne de cette diversification.« La responsabilité d’un distributeur, c’est aujourd’hui de proposer au grand public une alternative plus responsable au produit classique », estime aussi Antoine Richard.
Les réseaux d’agences de voyages comptent parmi les prescripteurs naturels. Dans cet esprit, le Cediv et Leclerc Voyages ont récemment rejoint l’association qui compte 80 membres dont 15 marques labellisées.
Un voyage lointain « exceptionnel »
A l’horizon 2030, ATR compte fédérer 200 membres, indique son directeur Julien Buot.Pour lui, face au réchauffement climatique, le voyage de proximité ne peut constituer la seule réponse. A ceux qui critiquent l’avion et son empreinte carbone, Julien Buot répond : « Le voyage au bout du monde doit être redevenir exceptionnel – rare et qualitatif -, et organisé par entreprises engagées. »
Pour embarquer la « famille » du voyage dans la dynamique, ATR donne rendez-vous à ses adhérents et partenaires à son séminaire à l’UCPA de Chamonix, du 23 au 25 septembre. L’occasion de revenir sur les chantiers des différentes commissions : carbone, destinations, préservation, inclusivité.
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