En 2022, seuls 17,5 % des membres de l’indice French Tech 120 avaient déposé leurs comptes , soit… 21 start-up. Parmi elles, LeHibou, une plateforme de free-lances spécialisés dans l’IT, qui joue le jeu de la transparence. Si les comptes de l’année 2023 ne sont pas encore disponibles publiquement, la start-up dévoile avoir bouclé une année rentable, avec 83 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour un Ebitda de 2,7 millions d’euros. Dans le détail, la start-up source pour le compte de grands groupes des profils de free-lances plutôt seniors pour réaliser des missions, et prélève une commission. L’année 2024 devrait se boucler entre « 115 et 123 millions d’euros de revenus », indique aux « Echos » Christophe de Becdelievre, le fondateur, pour un Ebitda compris entre 3,6 et 4 millions d’euros.
« En milieu d’année, nous avons une bonne visibilité pour connaître nos résultats de fin d’année », glisse l’entrepreneur, dont 92 % des revenus proviennent d’entreprises du CAC 40 ou du SBF120. Et de préciser : « Nous avons toujours été entre 70 % et 100 % de croissance, là elle est à moins de 50 %. Le ralentissement est lié à la conjoncture et au fait que nous ayons beaucoup travaillé pour intégrer de nouveaux clients. »

« Urgence de rentabilité »
Une récente étude du cabinet Xerfi sur les plateformes de free-lances indique qu’après « deux ans d’euphorie portée par les discours autour du télétravail, du futur du travail ou des slashers, le marché du freelancing se heurte à la dégradation de la conjoncture. Des donneurs d’ordres réduisent la voilure dans leurs achats de prestations intellectuelles. Et les cadres se révèlent plus réticents à quitter la sécurité du salariat ». Et d’indiquer « l’urgence de rentabilité » de ces dites plateformes.
L’année dernière, la start-up a néanmoins remporté une flopée d’appels d’offres pour être référencée par les plateformes d’achat des grands groupes : L’Oréal, BNP Paribas, FDJ, Airbus, CMA-CGM, EDF… Ces partenariats ne sont pas encore monétisés, mais vont commencer à l’être cette année, pour une durée d’au moins trois ans.
Au-delà des résultats financiers, LeHibou vient de lancer « LeHibou Executive », une nouvelle verticale consacrée aux consultants dans le management de transition, la RSE et le consulting IT. Avec 90.000 free-lances revendiqués sur la plateforme, dont 6.000 qui pourraient correspondre à cette nouvelle catégorie, la start-up indique répondre à une « forte demande client » en ce sens.

Verticalisation
Ces dernières années, après l’avènement des plateformes généralistes comme Malt , plusieurs jeunes pousses ont fait le choix de la verticalisation. C’est le cas d’ailleurs de Malt, quand la start-up a racheté Comatch (consultants indépendants) en 2022, de One Man Support, spécialisée dans les métiers du conseil ou FinStart dans ceux de la finance. Des métiers qui historiquement étaient peu exercés en indépendant.
Depuis fin 2023, LeHibou a aussi mis un pied en Belgique et au Canada, en particulier à Montréal. « La conjecture reste dure au Canada, avec des codes assez différents. Nous amorçons la pompe avec des clients français présents dans le pays, mais cela reste assez embryonnaire, contrairement au Benelux où le marché est très mature », indique Christophe de Becdelievre. L’entrepreneur, qui a déjà vendu plusieurs entreprises, a très peu levé de fonds, sauf en 2022 avec Ring Capital , soit 6 millions d’euros, majoritairement au travers d’un rachat de parts.

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