Après avoir autorisé à contrecoeur les ETF bitcoin en janvier, la Securities and Exchange Commission (SEC) a approuvé lundi les premiers fonds indiciels cotés (ETF) investis en ether. L’autorisation du gendarme boursier américain ouvre ainsi la voie à leur négociation imminente. Deuxième cryptomonnaie en termes de capitalisation derrière le bitcoin, l’ether est la monnaie de la blockchain Ethereum. « L’approbation de la SEC et le lancement des ETF Ethereum marquent l’acceptation de cette nouvelle classe d’actifs numériques », s’est félicité Greg Moritz, directeur de l’exploitation et cofondateur d’Alt Tab Capital, un fonds spéculatif crypto.

Selon Bloomberg, 21Shares AG, Bitwise Asset Management, BlackRock, Invesco, Franklin Templeton, Fidelity Investments et VanEck figurent parmi les acteurs ayant reçu l’assentiment de la SEC. « Nos clients sont de plus en plus intéressés par une exposition aux actifs numériques par le biais de produits négociés en Bourse qui offrent un accès pratique, de la liquidité et de la transparence », a déclaré dans un communiqué Jay Jacobs, responsable américain des ETF thématiques et actifs chez BlackRock. Coinbase, dépositaire de 8 des 9 nouveaux ETF ether approuvés, a salué une décision qui devrait faciliter «l’investissement dans les cryptomonnaies».

« Utilité réelle »
Fin mai, la SEC avait ouvert la voie à ce lancement sur le marché en approuvant les demandes d’enregistrement du Nasdaq, du CBOE et du Nyse pour des fonds cotés en Bourse liés à l’ether. Selon Wintermute Trading, les analystes s’attendent à des entrées de 4,8 milliards à 6,4 milliards de dollars pour les produits ether au cours de cette première année de lancement. « Nous pensons que la demande réelle pourrait être inférieure et se situer entre 3,2 et 4 milliards de dollars », estime toutefois la société dans un rapport. Des chiffres bien inférieurs à ceux observés pour les ETF bitcoin. Depuis janvier, ces derniers ont enregistré des entrées nettes d’environ 17 milliards de dollars.
Selon Greg Moritz, le bitcoin, avant tout considéré comme une monnaie d’échange ou un instrument spéculatif, « a prospéré grâce à l’idée qu’il est l’équivalent numérique de l’or », tandis que la valeur de l’ether « est principalement liée à son utilité réelle, car il est le point de départ de milliers d’applications ».
En donnant son feu vert, le gendarme boursier américain envoie le signal d’un assouplissement du climat réglementaire à l’égard des actifs numériques aux Etats-Unis. Dès son arrivée à la Maison-Blanche en 2021, Joe Biden a affiché son ambition de clarifier les règles de fonctionnement du secteur et de le réguler davantage pour protéger les investisseurs américains. La faillite retentissante de la plateforme FTX fin 2022 n’a fait que renforcer cette volonté. Le président de la SEC Gary Gensler a depuis mené une vaste offensive contre cet écosystème, en prenant notamment pour cible Binance et Coinbase, les deux principales plateformes d’échanges de cryptos.

L’annonce, dimanche, du retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle a ainsi été très favorablement accueillie par les investisseurs, qui font le pari d’une victoire du candidat Donald Trump. Ce dernier a multiplié les promesses à l’égard du secteur et a dénoncé à plusieurs reprises le durcissement de la régulation.

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