Monthly Archives: July 2024

Air France meilleure compagnie européenne, dans le top 10 mondial

A peine partie, déjà revenue. Un an après avoir laissé sa première place à Singapore Airlines, Qatar Airways récupère son titre. Première en 2023, Singapore Airlines glisse en deuxième position. Qatar Airways décroche la première place pour la huitième fois en vingt-cinq ans de ce palmarès Skytrax qui distingue depuis 1999 les compagnies les mieux notées par les passagers*. Emirates complète le podium. Cette année, Air France est encore la première compagnie européenne dans le top 10, si l’on considère que la compagnie turque Turkish Airlines est une compagnie du Moyen-Orient. Neuvième, la compagnie tricolore chute de deux rangs par rapport à 2024. Si Air France rétrograde un peu, elle a quand même obtenu quatre prix : meilleure compagnie aérienne d’Europe occidentale, meilleure restauration en première classe au monde, meilleure classe affaires et meilleure première classe en Europe. Swiss Air renforce la présence de l’Europe en se plaçant à la dixième place. Comme souvent ces dernières années les compagnies asiatiques sont les plus représentées : All Nippon Airways (4e), Cathay Pacific (5e), Japan Airlines (6e) ou encore EVA Air (8e). Turkish Airlines est à la septième place. Ryanair et EasyJet, pas dans le top 10 chez les low cost Chez les low cost, AirAsia conserve sa première place, devant Scoot, la branche low-cost de Singapore Airlines. La compagnie espagnole Volotea complète le podium. Transavia France gagne deux places lui permettant de s’installer dans le top 5, cinquième, juste derrière Flynas. Ce qui n’est pas le cas de Ryanair (10e) et easyJet (11e). *Pour cette enquête plus de 20 millions de passagers ont été interrogés pendant neuf mois, de septembre 2023 à mai 2024. Les clients doivent répondre à de multiples questions relatives à leur voyage : rapport qualité-prix, qualité du service en cabine, qualité du vol (confort du siège, qualité des repas, choix des programmes de divertissement, propreté de la cabine, Wi-Fi et connectivité, etc.), expérience avant et après le vol (facilité de réservation en ligne, temps d’attente à l’enregistrement, livraison des bagages, etc.).

By |2024-07-04T20:21:18+00:00July 4th, 2024|Scoop.it|0 Comments

SITA veut doter nos bagages d’une identité numérique –

Aujourd’hui, les bagages sont suivis grâce à des étiquettes papier. Nous voulons créer une identité numérique qui remplacerait ces étiquettes. Nous avons mis au point un prototype qui permet de scanner un bagage. Au moment du check-in, ce scanner enregistre toutes les informations relatives au bagage : sa couleur, sa taille, etc. Grâce à des caméras placées tout au long du cheminement du bagage, nous sommes capables de savoir où il se trouve en temps réel. La computer vision (domaine de l’intelligence artificielle qui permet d’obtenir des informations à partir de l’analyse d’images notamment, ndlr), ajoute une couche d’intelligence pour suivre tout le cheminement depuis le système. Quels sont les avantages à mettre en place cette identité numérique ? Le premier avantage est qu’il est plus facile de retrouver le propriétaire d’un bagage perdu. Il arrive que les étiquettes papier tombent des valises et il est alors difficile de les faire correspondre à un passager. En ayant ses caractéristiques « physiques », il n’y a plus ce problème. Pour les compagnies aériennes aussi il y a un intérêt. Aujourd’hui, il existe une fraude au bagage abîmé. Certains passagers affirment que leur bagage a été abîmé pendant le vol alors qu’il l’était déjà au moment du check-in. En 2019, les compagnies aériennes ont dû verser 608 millions de dollars aux voyageurs pour cette raison. Avec le scan, il est possible de connaître son état tout au long du voyage. Aujourd’hui, de nombreux passagers utilisent des Apple AirTag pour s’assurer que leur bagage est bien dans l’avion avec eux. Comment les compagnies aériennes peuvent-elles rassurer leurs clients sur ce point ? L’information est-elle bien délivrée ? Si les voyageurs utilisent des AirTag, c’est en effet parce qu’ils ne possèdent pas assez d’information aujourd’hui. Les consommateurs veulent savoir où se trouvent leur effets personnels en temps réel, comme c’est le cas sur Amazon. Il y a un vrai travail de réassurance à effectuer. Au-delà du tracking des bagages, c’est donc l’information qui doit être mieux délivrée. On peut imaginer qu’un passager reçoive une notification lui informant que sa valise est bien dans l’avion. A contrario, si un incident est survenu, il faut que les compagnies soient proactives. Aujourd’hui, un voyageur peut attendre de longues minutes au carrousel avant de s’apercevoir que sa valise n’est pas arrivée. C’est du stress et du temps perdu. Une compagnie aérienne peut envoyer une notification au voyageur dès l’atterrissage lui informant qu’il y a eu un souci avec son bagage avec un lien vers un formulaire prérempli pour effectuer les démarches nécessaires. Les compagnies aériennes détiennent les informations les plus exactes sur le traitement des bagages, à elles de déterminer désormais quel est le meilleur moment pour les transmettre aux voyageurs. L’informer qu’il y a un problème avec son bagage au moment du décollage ne serait pas judicieux… Plusieurs entreprises permettent de simplifier encore plus la vie des voyageurs en prenant en charge leurs bagages à leur hôtel ou dans le lieu de leur choix. Demain, voyagerons-nous encore avec notre valise ? Il y a un vrai besoin de simplicité et de tranquillité. Chez SITA, nous collaborons avec la startup Alltheway sur ces sujets. Demain, l’expérience de voyage sera sans coutures. Notre bagage sera pris en charge en quittant notre hôtel, ce qui nous donnera l’opportunité de nous promener à notre guise. A l’aéroport, plus besoin d’enregistrer son bagage et le contrôle de l’identité se fera rapidement grâce à la biométrie. C’est vertueux, car sans valises, les voyageurs vont être plus aptes à utiliser les transports en commun. Plus besoin de prendre un taxi. Ils seront plus enclins à dépenser également. Les Jeux olympiques et paralympiques vont être un moment propice pour tester cette prise en charge en amont, notamment avec les nombreuses délégations d’athlètes.

By |2024-07-04T20:06:22+00:00July 4th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Maurice Lévy dévoile son plan de relance pour Solocal, ex-Pages Jaunes

Il n'y a encore aucun média dédié exclusivement à la vie locale », a estimé, ce jeudi, Maurice Lévy qui va assurer la présidence opérationnelle « pour un certain temps » de la société dont il va devenir l'actionnaire majoritaire via son family office Ycor . Né en 2000 de la fusion des annuaires de France Télécom et de l'Office d'annonces d'Havas et coté en Bourse depuis 2004, Solocal a pris tôt le virage numérique et a pour coeur de métier d'aider les entreprises - tout particulièrement les PME -, à être visibles en ligne et à attirer de nouveaux clients. Dans le détail, le groupe fournit des sites Internet, coordonne des campagnes marketing numériques, met à jour les contenus de ses clients sur les grandes plateformes (Google, Facebook…) et dit conseiller 253.000 entreprises chaque jour en France. Mais tout cela n'a pas suffi à lisser l'impact de la chute de l'imprimé et de son iconique Bottin - qui a tiré sa révérence fin 2019 - ni à éviter le mur de la dette. Résultat, le chiffre d'affaires n'a cessé de se réduire d'année en année . En 2023, les revenus du groupe ont atteint 360 millions d'euros - soit un recul de 10 % sur un an, et de plus de la moitié par rapport à 2019 - pour une perte nette de 46 millions. « Nous visons un amorçage de croissance pour fin 2025, avec un retour de la croissance sur 2026 », expose Maurice Lévy qui a pour ambition d'atteindre entre 450 et 500 millions d'euros de revenus en 2027 avec un Ebidta compris entre 20 % et 25 %. Un endettement fortement réduit En attendant, Ycor va injecter 25 millions d'euros en fonds propre et va également réaliser un apport en actif avec Regicom, une entreprise spécialisée dans la communication digitale auprès de TPE et PME, sur la base d'une valorisation de 35 millions, dont 10 millions de cash. Ce nouvel ensemble consolidé va disposer de 2.750 salariés, dont une grande partie de force de vente sur le « terrain » ou en télévente. LIRE AUSSI : Le marketing digital, une filière qui draine 300.000 emplois en France Maurice Lévy lance YourArt, le YouTube des artistes En parallèle, Solocal va lancer une augmentation de capital d'un montant d'environ 18 millions dont la période de souscription va s'étendre du 9 au 24 juillet. Au terme de celle-ci Ycor détiendra entre 60,9 % et 73 % du capital et des droits de vote. Concomitamment, le lourd fardeau de l'endettement total de Solocal va être ramené de 262 millions à 45 millions ; les créanciers ont accepté d'effacer la dette en contrepartie de 20 % du capital. Ce « Meccano » financier va permettre de réduire la charge financière de 24 millions par an de Solocal qui va aussi rabaisser ses charges locatives de 14 millions sur la location de son siège local où la firme va resserrer ses espaces de travail. Voilà pour les économies. « Nous allons investir 130 millions lors des quatre prochaines années » « Parallèlement, nous allons investir 130 millions lors des quatre prochaines années », note Maurice Lévy qui entend proposer « des produits beaucoup plus simples à l'usage. Il faut simplifier aussi l'organisation assez lourde et une redynamisation des moyens commerciaux », complète celui qui a récemment lâché le manche du conseil de surveillance de Publicis - dont il avait laissé la direction à Arthur Sadoun en 2017 -, pour en devenir président d'honneur. Solocal entend aussi s'appuyer sur l'IA générative pour produire davantage de contenus en amont des campagnes digitales de ses clients, ainsi que pour générer automatiquement des sites. LIRE AUSSI : Publicis lance un grand plan dans l'intelligence artificielle Le groupe mise aussi sur les synergies avec l'adtech Weborama - (dont Ycor est la maison mère) dirigée par Alain Lévy, l'un des fils de Maurice Lévy -, et ses solutions « cookieless » [entre la réglementation et les décisions de géants comme Apple ou Google, ces petits fichiers enregistrés par les navigateurs permettant de suivre à la trace les internautes et de cibler les publicités se raréfient et semblent voués à disparaître, NDLR]. « Solocal dispose de son inventaire en propre et de datas très spécifiques sur de nombreuses entreprises, pointe Alain Lévy, qui va être vice-président de Solocal, en charge notamment du produit. Ce sont deux actifs fondamentaux dans un monde cookieless. »

By |2024-07-04T17:13:41+00:00July 4th, 2024|Scoop.it|0 Comments

L’intelligence artificielle pour faire la campagne des législatives

Si l’usage politique de l’intelligence artificielle générative reste encore limité, il est principalement le fait des partis d’extrême droite et de leurs sympathisants, en France comme ailleurs. « C’est la première vidéo politique française entièrement réalisée avec l’IA. » Dans un message publié le 24 juin sur le réseau social X, Eric Zemmour vante cette initiative incitant à voter pour son parti, Reconquête !, au premier tour des élections législatives anticipées. La vidéo en question (un enchaînement d’images légèrement animées) montre le président de la République, Emmanuel Macron, sous une pluie de billets et une foule de migrants se dirigeant vers une église rurale, avant de présenter ce à quoi pourrait ressembler la France en cas de victoire de Reconquête ! : une famille pique-niquant dans un pré et de beaux paysages.

By |2024-07-04T10:19:04+00:00July 4th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Deepfakes Are Evolving. This Company Wants to Catch Them All

Some Fortune 500 companies have begun testing software that can spot a deepfake of a real person in a live video call, following a spate of scams involving fraudulent job seekers who take a signing bonus and run. The detection technology comes courtesy of GetReal Labs, a new company founded by Hany Farid, a UC-Berkeley professor and renowned authority on deepfakes and image and video manipulation. GetReal Labs has developed a suite of tools for spotting images, audio, and video that are generated or manipulated either with artificial intelligence or manual methods. The company’s software can analyze the face in a video call and spot clues that may indicate it has been artificially generated and swapped onto the body of a real person. Sign Up Today This is an edition of WIRED's Fast Forward newsletter, a weekly dispatch from the future by Will Knight, exploring AI advances and other technology set to change our lives. “These aren’t hypothetical attacks, we’ve been hearing about it more and more,” Farid says. “In some cases, it seems they're trying to get intellectual property, infiltrating the company. In other cases, it seems purely financial, they just take the signing bonus.” FEATURED VIDEO Stock Trader Answers Stock Market Questions From Twitter The FBI issued a warning in 2022 about deepfake job hunters who assume a real person’s identity during video calls. UK-based design and engineering firm Arup lost $25 million to a deepfake scammer posing as the company’s CFO. Romance scammers have also adopted the technology, swindling unsuspecting victims out of their savings. Impersonating a real person on a live video feed is just one example of the kind of reality-melting trickery now possible thanks to AI. Large language models can convincingly mimic a real person in online chat, while short videos can be generated by tools like OpenAI’s Sora. Impressive AI advances in recent years have made deepfakery more convincing and more accessible. Free software makes it easy to hone deepfakery skills, and easily accessible AI tools can turn text prompts into realistic-looking photographs and videos. ADVERTISEMENT But impersonating a person in a live video is a relatively new frontier. Creating this type of a deepfake typically involves using a mix of machine learning and face-tracking algorithms to seamlessly stitch a fake face onto a real one, allowing an interloper to control what an illicit likeness appears to say and do on screen. Farid gave WIRED a demo of GetReal Labs’ technology. When shown a photograph of a corporate boardroom, the software analyzes the metadata associated with the image for signs that it has been modified. Several major AI companies including OpenAI, Google, and Meta now add digital signatures to AI-generated images, providing a solid way to confirm their inauthenticity. However, not all tools provide such stamps, and open source image generators can be configured not to. Metadata can also be easily manipulated. GIF: WILL KNIGHT MOST POPULAR SCIENCE Not Everyone Loses Weight on Ozempic BY EMILY MULLIN GEAR Fisker Went Bankrupt. What Do Its EV Owners Do Next? BY AARIAN MARSHALL CULTURE The 19 Best Movies on Amazon Prime Right Now BY MATT KAMEN SCIENCE Extreme Hail Storms Are Wrecking Solar Farms—but Defending Them May Be Easier Than It Seems BY DAN GEARINO ADVERTISEMENT GetReal Labs also uses several AI models, trained to distinguish between real and fake images and video, to flag likely forgeries. Other tools, a mix of AI and traditional forensics, help a user scrutinize an image for visual and physical discrepancies, for example highlighting shadows that point in different directions despite having the same light source, or that do not appear to match the object that cast them. COURTESY OF HANY FARID; DALLE-3 Lines drawn on different objects shown in perspective will also reveal if they converge on a common vanishing point, as would be the case in a real image. COURTESY OF HANY FARID; DALLE-3 Other startups that promise to flag deepfakes rely heavily on AI, but Farid says manual forensic analysis will also be crucial to flagging media manipulation. “Anybody who tells you that the solution to this problem is to just train an AI model is either a fool or a liar,” he says. MOST POPULAR SCIENCE Not Everyone Loses Weight on Ozempic BY EMILY MULLIN GEAR Fisker Went Bankrupt. What Do Its EV Owners Do Next? BY AARIAN MARSHALL CULTURE The 19 Best Movies on Amazon Prime Right Now BY MATT KAMEN SCIENCE Extreme Hail Storms Are Wrecking Solar Farms—but Defending Them May Be Easier Than It Seems BY DAN GEARINO ADVERTISEMENT The need for a reality check extends beyond Fortune 500 firms. Deepfakes and manipulated media are already a major problem in the world of politics, an area Farid hopes his company’s technology could do real good. The WIRED Elections Project is tracking deepfakes used to boost or trash political candidates in elections in India, Indonesia, South Africa, and elsewhere. In the United States, a fake Joe Biden robocall was deployed last January in an effort to dissuade people from turning out to vote in the New Hampshire Presidential primary. Election-related “cheapfake” videos, edited in misleading ways, have gone viral of late, while a Russian disinformation unit has promoted an AI-manipulated clip disparaging Joe Biden. Vincent Conitzer, a computer scientist at Carnegie Mellon University in Pittsburgh and coauthor of the book Moral AI, expects AI fakery to become more pervasive and more pernicious. That means, he says, there will be growing demand for tools designed to counter them. “It is an arms race,” Conitzer says. “Even if you have something that right now is very effective at catching deepfakes, there's no guarantee that it will be effective at catching the next generation. A successful detector might even be used to train the next generation of deepfakes to evade that detector.” GetReal Labs agrees it will be a constant battle to keep up with deepfakery. Ted Schlein, a cofounder of GetReal Labs and a veteran of the computer security industry, says it may not be long before everyone is confronted with some form of deepfake deception, as cybercrooks become more conversant with the technology and dream up ingenious new scams. He adds that manipulated media is a top topic of concern for many chief security officers. “Disinformation is the new malware,” Schlein says. With significant potential to poison political discourse, Farid notes that media manipulation can be considered a more challenging problem. “I can reset my computer or buy a new one,” he says. “But the poisoning of the human mind is an existential threat to our democracy.”

By |2024-07-02T13:24:12+00:00July 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Otium : Pierre-Edouard Stérin ou le grand malaise de la French Tech

Une onde de choc. Pour la première fois de l'histoire de la Ve République, le RN et ses alliés sont arrivés nettement en tête du premier tour des élections législatives (33,15 % des voix) et pourraient, dans une semaine, être les forces dominantes à l'Assemblée nationale - et donc former, potentiellement, le futur gouvernement. Une perspective redoutée dans la French Tech, choyée depuis sept ans par le président Macron et qui a mis en garde pendant la campagne électorale contre un « repli sur soi » susceptible de provoquer une fuite des cerveaux et des investissements étrangers . Mais cette crainte n'est pas ressentie partout de la même façon. Au sein du family office Otium Capital, c'est même le contraire. Ces derniers mois, la presse française a publié plusieurs articles sur la proximité avec l'extrême droite de son fondateur, Pierre-Edouard Stérin - qui a fait fortune avec les coffrets cadeaux Smartbox - , et son directeur général, François Durvye. Un malaise teinté de prudence Conservateur catholique revendiqué, Pierre-Edouard Stérin crée des ponts entre LR et le RN et a récemment acheté avec son bras droit la demeure de Jean-Marie Le Pen à Rueil-Malmaison. Une simple opération immobilière, arguent-ils. François Durvye assume sans fard être proche de Marine Le Pen - elle était invitée à son anniversaire - et fréquente Jordan Bardella. « Quand ils me demandent des avis, je leur donne », explique ce polytechnicien qui pousse une ligne pro business auprès d'eux, sans toutefois avoir un rôle officiel dans l'organigramme du RN. LIRE AUSSI : « Marianne » en voie d'être cédé au milliardaire Pierre-Edouard Stérin « Pierre-Edouard et moi avons chacun nos idées. Mais elles n'engagent que nous, pas Otium Capital », poursuit François Durvye. Le family office récuse toute forme de financement du RN, ni placement de proches pour les élections législatives, comme l'a suggéré récemment un article du « Monde » . Malgré ces réassurances, ces contacts avec l'extrême droite font grincer des dents dans la vaste galaxie d'Otium Capital, où l'on retrouve des sociétés comme TheFork (foodtech), Payfit (logiciel RH), Owkin (biotech), Doctrine (legaltech) ou Jimmy (nucléaire). « Cela ne me met pas super à l'aise », avoue un patron, qui rappelle que les « binationaux, c'est le coeur de nos boîtes ». Une allusion aux propos de Jordan Bardella sur les postes sensibles qui pourraient ne plus être ouverts aux personnes avec deux passeports différents. « On communique sur nos autres investisseurs comme Rodolphe Saadé, mais pas sur Pierre-Edouard Stérin », lâche un autre entrepreneur. Entre ignorance et indifférence Des dirigeants contactés préfèrent garder le silence ou botter en touche. « Je découvre ces liens en même temps que tout le monde. J'essaie de rester dans ma zone de compétence, c'est-à-dire le business, et ne pas faire de politique », confie l'un d'entre eux. D'autres sont plus francs. « Personnellement, je suis sacrément opposé aux idées de Stérin (ou du moins au portrait que les médias en dressent). Mais, malgré ses positions réac, son argent vient financer l'essor de mon secteur en France. » LIRE AUSSI : EXCLUSIF - French Tech : classement des business angels de moins de 35 ans Family offices, « super angels », microfonds… les nouveaux investisseurs de la French Tech Dans un contexte électoral aussi explosif, la plupart des PDG de start-up, comme la majorité des grands patrons français, savent qu'il vaut mieux jouer la carte de la prudence. « On a des associés, des investisseurs, des salariés, des clients… On ne peut pas s'exprimer sur la politique ou la religion », souligne un business angel. Un des rares entrepreneurs à s'être exprimé publiquement sur les idées de Pierre-Edouard Stérin est Alexandre Boucherot, PDG de la plateforme de financement participatif Ulule. Dans un post LinkedIn, il réagit à l'article du « Monde » : « Otium est en effet 'bien plus qu'un simple holding d'investissement'. C'est un projet funeste et réactionnaire, d'un cynisme extraordinaire, qui pousse un agenda en réalité aux antipodes des aspirations de l'immense majorité des citoyens. » Contacté, Alexandre Boucherot indique que son post était « spontané » et qu'il s'est exprimé « à titre personnel », tout en soulignant une « relative complaisance de l'écosystème [start-up, NDLR] ». Un vivier de talents Cette discrétion - à l'exception d'Alexandre Boucherot, tous les dirigeants ont voulu s'exprimer anonymement - tient à la place d'Otium Capital dans la French Tech. Le family office a fait émerger beaucoup de talents depuis quinze ans. Or, ces derniers ont, bien souvent, des intérêts financiers à préserver et du respect pour la carrière d'entrepreneur de Pierre-Edouard Stérin. C'est au sein d'Otium Capital que Stanislas Niox-Chateau a fait ses armes dans la tech, avant de créer Doctolib en 2013. Les investisseurs Bruno Raillard et Pierre Entremont étaient chez Otium, avant de s'émanciper avec Frst, qui a mis sur orbite la licorne Pigment. En 2022, le fonds d'amorçage Resonance a vu le jour dans l'orbite de Otium Capital, avec des jeunes loups venus de Balderton Capital et XAnge (Maxime Le Dantec et Alban Oudin, qui est parti récemment). LIRE AUSSI : Resonance, le nouveau fonds d'investissement de la French Tech Ces family offices qui investissent activement dans la French Tech « Il ne faut pas avoir la mémoire courte : Otium était là quand personne ou presque investissait dans les start-up. Et Pierre-Edouard Stérin était connu pour son exil fiscal en Belgique, mais pas trop pour son soutien à la droite dure », glisse un poids lourd de la French Tech. Et d'ajouter, malicieusement: « Ceux qui font aujourd'hui des deals avec eux ne peuvent pas plaider l'ignorance. » François Durvye assure « comprendre » le malaise exprimé par certains dirigeants, mais relativise. « Sociologiquement, il y a un grand nombre de macronistes dans nos équipes. Nous sommes attachés à cet état d'esprit de liberté. Ce 'mindset', c'est même l'une de nos forces depuis notre création », lâche-t-il, en rappelant la collaboration récente d'Otium Capital avec Arnaud Montebourg pour le projet Alfeor . Cette année, le family office de Pierre-Edouard Stérin prévoit d'investir 300 millions d'euros à travers ses différents véhicules dans des entreprises. « La vocation d'Otium, c'est de générer du TRI [taux de rentabilité interne, NDLR] », commente François Durvye. Quel que soit le parti au pouvoir.

By |2024-07-02T12:54:33+00:00July 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Les mineurs de bitcoins face à une inévitable consolidation

L'heure est aux grandes manoeuvres chez les mineurs de bitcoin. Ces entreprises, qui utilisent d'énormes entrepôts de serveurs pour générer de nouvelles pièces et vérifier les transactions sur la blockchain, ont vu leurs revenus divisés par deux en avril, avec le « halving » du bitcoin . Ce processus, quadriennal, vise à entretenir la rareté du bitcoin. Et il rebat les cartes de l'industrie. Dans ce contexte de rentabilité dégradée, qui plus est par un bitcoin en repli de 10 % sur un mois (61.400 dollars), les gros mangent les petits. Jeudi, le mineur américain CleanSpark (3,66 milliards de dollars de valorisation au Nasdaq), a ainsi annoncé acquérir Griid Infrastructure (47,9 millions de valorisation en Bourse), pour une valeur d'entreprise de 155 millions de dollars, payée en actions. Les plans contrariés du géant Riot En revanche, Riot Platforms a annoncé lundi retirer son offre publique d'achat à 950 millions de dollars sur le canadien Bitfarms. Riot, déjà monté à hauteur de 14,9 % du capital de sa cible, devenant le premier actionnaire, avait lancé son OPA le 22 avril, deux jours après le halving. L'offre, non sollicitée, avait été rejetée mi-juin par Bitfarms, qui s'estimait « considérablement sous-évalué » - l'entreprise pèse 1,46 milliard de dollars en Bourse, contre 2,62 milliards pour Riot. Si ce dernier s'est replié à ce jour, il indique rester « pleinement déterminé à poursuivre une transaction avec Bitfarms » pour créer « le premier mineur de bitcoin coté en Bourse au monde ». LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Comment l'IA rebat les cartes pour les mineurs de cryptos Bitcoin : la rentabilité des mineurs au plus bas Le lendemain, le mineur Core Scientific rebondissait d'une autre façon après avoir refusé de se faire racheter par le spécialiste du cloud CoreWeave début juin - l'offre, qui valorisait l'entreprise à 1,02 milliard de dollars, fut également jugée « considérablement » insuffisante, Core Scientific étant valorisé 1,58 milliard en Bourse. Plutôt que de se faire avaler, Core Scientific a noué un gros contrat avec CoreWeave en vue de se diversifier sur le calcul pour l'intelligence artificielle. Le pivot vers l'IA, apprécié par la Bourse Le deal, annoncé le 6 juin, a été renforcé vingt jours plus tard. Au total, il fournira 270 mégawatts de capacité à CoreWeave, soit 4,7 milliards de revenus additionnels estimés sur douze ans. Cette exposition renforcée au secteur de l'IA a fait doubler le cours de Bourse de Core Scientific en juin. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - L'Ethiopie, nouvel eldorado des mineurs chinois de bitcoins Car là est l'autre point de pivot pour les mineurs. Hut8 l'a bien compris, qui vient d'annoncer avoir reçu 150 millions de dollars de Coatue Management pour se développer dans l'IA. Alors que cette industrie a soif de capacité de calcul, les mineurs en manque de rentabilité sont des cibles de choix. Depuis l'annonce de Core Scientific de se tourner vers l'IA début juin, les 14 mineurs de bitcoin suivis par les analystes de JP Morgan ont vu leur valeur boursière progresser de 22 %.

By |2024-07-02T12:49:58+00:00July 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Concurrence dans les TGV : le big bang européen est en route

La France est partie avec un temps de retard par rapport à l'Italie ou à l'Espagne sur l'ouverture des grandes lignes ferroviaires à la concurrence, mais le signal du départ est bel et bien donné. Après l'arrivée des opérateurs historiques, l'italien Trenitalia en 2021 et l'espagnol Renfe en 2023, sur quelques axes rentables, de nouveaux venus domestiques se préparent activement à concurrencer les TGV de la SNCF. Proxima, Le Train ou Kevin Speed (sous la marque « Ilisto ») veulent se lancer avec des arrivées programmées entre 2026 et 2028. « Si l'ensemble des différents projets annoncés parviennent à se lancer, le marché français deviendra le plus concurrentiel d'Europe sur la grande vitesse », selon une étude du cabinet E-Cube Strategy Consultants. A condition que le prochain gouvernement joue le jeu, n'entrave pas le mouvement dicté par des textes européens. Et trouve les improbables ressources budgétaires pour concrétiser le plan de 100 milliards pour moderniser le système ferroviaire, annoncé en son temps par l'ex-Première ministre Elisabeth Borne. Billets moins chers pour les clients Au vu des cas de l'Italie et de l'Espagne, « le retour d'expérience est positif pour les passagers », selon Etienne Jan, associate partner du cabinet. Par un choc d'offre, « l'ouverture à la concurrence a généré une augmentation de la fréquence de 30 à 60 % et du trafic de 50 à 75 % en Espagne et en Italie sur les lignes ouvertes ». Quant au prix des billets, les clients sont largement gagnants, l'arrivée de nouveaux entrants ayant généré, après une première vague de promotions destinées à acheter des parts de marché, « une réduction des prix moyens de 10 à 20 % pour l'usager », selon l'étude. LIRE AUSSI : TGV : le premier concurrent français de la SNCF a trouvé un milliard d'euros et 12 trains La SNCF relance ses TGV à l'assaut de l'Italie Ainsi en Espagne, la double arrivée de la SNCF, avec Ouigo Espana, et de Trenitalia avec Iryo a contraint la Renfe à lancer à son tour ses trains low cost Avlo. Aussitôt, le trafic a augmenté de 50 % sur les liaisons principales entre 2019 et 2023, avec des clients auparavant habitués à prendre leur voiture. Et le choc d'offre a entraîné « une baisse des prix de plus de 20 % sur les lignes Madrid-Barcelone et Madrid-Valence ». Même constat avec le précédent italien. Un marché domestique transalpin que la SNCF s'apprête à conquérir à son tour, à partir de 2026, avec un produit low cost dérivé du produit Ouigo et ses 15 nouveaux TGV à deux étages et densifiés, selon le projet « Allegro » déjà dévoilé en interne. Une concurrence « par le bas » à l'égard des deux opérateurs actuels, Trenitalia et Italo (NTV), qui exploitent respectivement 59 % et 41 % des fréquences vendues sur la voie royale Rome-Milan. Péages plus élevés en France Le marché français fera-t-il autant la part belle aux nouveaux entrants que ses deux voisins d'Europe du Sud ? De nombreuses barrières à l'entrée subsistent dans l'Hexagone, observe Etienne Jan. « Des barrières industrielles pour avoir accès aux trains, les accès aux sillons sur les voies si beaucoup d'acteurs en demandent, des difficultés à trouver de la place dans les gares, et les tarifs des péages ferroviaires », énumère-t-il. Comme l'infrastructure est moins subventionnée qu'ailleurs en Europe, « le péage moyen sur le réseau français à grande vitesse était en 2019 de 16 euros par train-km, contre 5 euros en Italie ou 7 euros en Espagne », rappelle le consultant. Un frein matériel à la baisse des tarifs. Réduire le prix des péages - une réflexion lancée de longue date en France mais sans résultat concret -, pourrait, si le futur gouvernement issu des urnes s'y résout, améliorer la compétitivité du train, le bilan carbone global des transports, et créer une demande induite de trains. Donc à terme, plus de passagers annuels, et plus de recettes pour le gestionnaire d'infrastructures, SNCF Réseau. Fréquentation de la ligne Madrid-Barcelone, entre 2019 et 2023« Les Echos » LIRE AUSSI : TGV : le marché français résiste plus que prévu à Trenitalia Ferroviaire : le gendarme de la concurrence juge insuffisante l'ouverture du marché national Favorable aux clients du rail, l'arrivée de la concurrence l'est-elle également pour les opérateurs historiques ? Visiblement pas à court terme. Ces derniers doivent avoir les reins solides avant d'entrevoir la rentabilité. Avec l'arrivée de Trenitalia, la SNCF a perdu son monopole historique sur Paris-Lyon, la liaison la plus fréquentée d'Europe (44 millions de passagers, soit un tiers du trafic longue distance en France), rappelle le cabinet E-Cube. Gonflant pour le groupe français le poids relatif de ses lignes domestiques déficitaires, par exemple vers Arras, Chambéry ou Nancy, qui ne seront jamais convoitées par ses rivaux. Grosses pertes de Trenitalia en France Or même sur cette voie royale, prolongée vers Turin et Milan, Trenitalia France a perdu 34,5 millions d'euros en 2022, pour un chiffre d'affaires quasi équivalent de 39,5 millions, selon nos informations. Pas mieux pour la SNCF qui a connu un lancement similaire avec Ouigo Espagne , qui a généré des pertes de 36 millions en 2022, souligne E-Cube. Le premier équilibre est toutefois prévu pour cette année, ajoute l'état-major de SNCF Voyageurs. Une chose est sûre : le terrain de jeu des opérateurs de TGV n'est plus domestique mais européen, comme le démontre déjà le match à trois entre SNCF, Trenitalia et Renfe. En débarquant en Italie en 2026 sur les lignes Turin-Rome-Naples et Turin-Venise, l'opérateur français espère bien rogner la marge de Trenitalia sur son marché domestique, pour freiner ses capacités d'investissements à l'international, selon les plans déjà présentés au comité d'entreprise européen.

By |2024-07-02T12:23:35+00:00July 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Commerce : la victoire par KO du modèle de la coopérative

Cela fait plusieurs années que les chiffres le montrent. Le succès de Leclerc sur le plus gros marché du commerce français, l'alimentaire, l'illustre brillamment : le modèle des coopératives de commerçants est efficace et plus performant, dans bien des cas, que le modèle intégré des enseignes qui possèdent leurs magasins. Le dernier bilan de la Fédération du commerce coopératif et associé (FCA) pointe les bons résultats du système où chaque point de vente appartient à un exploitant différent (même si, dans les faits, un adhérent peut posséder plusieurs unités du réseau). En 2023, les groupements du commerce coopératif et associé ont enregistré un chiffre d'affaires de près de 200 milliards d'euros, en hausse de 13,5 %. Une progression à comparer avec celle de l'ensemble du commerce de détail en France, qui a affiché une baisse de 2,9 %, d'après les données de la Banque de France. Un tiers du commerce La FCA, qui regroupe 180 enseignes et 36.000 entrepreneurs, pour 600.000 salariés, soit un tiers du commerce français, a vu arriver l'an passé de nouveaux adhérents. Elle précise donc qu'à périmètre constant, le chiffre d'affaires du secteur qu'elle recouvre a été de 189,6 milliards d'euros et sa croissance, de 7,4 %. LIRE AUSSI : Comment E.Leclerc est devenu la star des hypers Dans le détail des principaux secteurs, l'alimentaire a représenté la plus grande part du volume d'activité avec 135,16 milliards d'euros de chiffre d'affaires (en hausse de 6,9 %), suivi par la santé (18,44 milliards d'euros, + 8,3 %), la construction et le bricolage (10,31 milliards d'euros, + 2,9 %), le sport et les loisirs (4,5 milliards d'euros, + 6,2 %), le tourisme et l'hôtellerie (3,6 milliards d'euros, + 9,3 %), l'optique (2,85 milliards d'euros, + 6,5 %), les services (2,6 milliards d'euros, + 7,1 %), l'équipement de la maison (911 millions d'euros, + 2,4 %), et enfin le jouet et la puériculture (470 millions d'euros, + 5,5 %). Dans l'optique, Krys et Optic 2000 dominent leurs concurrents. Réactivité Toutes les progressions incluent une grande part d'inflation, notamment dans l'alimentaire, qui a connu une hausse des prix d'environ 10 % en 2023. Dans plusieurs secteurs, l'alimentaire un peu, beaucoup le bricolage, les volumes baissent. Il n'en reste pas moins qu'avec plus d'un point gagné en douze mois et près de 24 % de part de marché, Leclerc a écrasé ses concurrents et s'est installé comme le solide numéro un du commerce du quotidien, loin devant Carrefour (20 %). Intermarché et La Coopérative U ont été les autres gagnants de 2023. Il s'agit là encore de coopératives. LIRE AUSSI : Primark, Action, Stokomani, Gifi : le discount et le déstockage ont le vent en poupe « La meilleure preuve du succès des coopératives tient au fait que l'an passé, leur croissance n'a pas été que de la croissance organique mais aussi de la croissance externe », ajoute Olivier Urrutia, le délégué général de la FCA. De fait, après avoir repris Bricorama il y a trois ans, les Mousquetaires, la société de tête d'Intermarché, a racheté 294 Casino . Intersport a racheté Go Sport et talonne désormais Decathlon en France . La Grande Récré a, elle, été reprise par JouéClub. Réactivité, gestion au plus près, participation des exploitants de terrain aux décisions des structures centrales, « intelligence collective », dit Jean-Pierre Dry, le président de la FCA, ancien patron de la chaîne Passion Beauté : les recettes du commerce coopératif sont nombreuses. Elles soulignent en creux la lourdeur des organisations intégrées du commerce.

By |2024-07-02T10:48:40+00:00July 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments

Soulagement ou chaos : comment vont réagir les marchés après les législatives ?

Quatre scénarios principaux émergent, à quelques jours du premier tour. Avec chacun son lot de conséquences sur les marchés. 1- Trois blocs à l'assemblée avec une majorité relative du RN C'est le scénario qui, à en croire les sondages, serait le plus probable. Lorsqu'ils ont fait tourner leurs modèles, les économistes de banques et les spécialistes chargés d'élaborer des stratégies de marché, lui ont souvent attribué une probabilité autour de 50 %. Dans ce cas, Jordan Bardella ayant déclaré qu'il refuserait d'être Premier ministre d'un gouvernement minoritaire, un gouvernement de transition devrait être constitué. Le risque d'instabilité politique serait accru. En l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, le recours au 49.3 serait plus fréquent, avec un risque réel et répété de motion de censure. Et les marchés pourraient devenir plus nerveux à l'approche du débat sur le budget à la rentrée prochaine. En revanche, comme l'explique Hadrien Camatte chez Natixis, « la capacité de mise en oeuvre du programme du RN serait relativement limitée, à l'exception de quelques mesures consensuelles sur le pouvoir d'achat ». La discipline budgétaire est un point sensible pour les marchés. Le 19 juin dernier, la Commission européenne a ouvert une procédure pour déficit excessif concernant la France. Laquelle doit lui soumettre sa proposition de budget pluriannuel d'ici au 20 septembre. Par ailleurs, il y a moins d'un mois, l'agence S&P a dégradé la note de la France à « AA- ». Cette combinaison entre blocage des réformes voulues par Emmanuel Macron, instabilité politique accrue, et léger dérapage budgétaire laisserait les marchés dans l'incertitude. De nouveaux pics de volatilité ne pourraient être exclus. « Sur les marchés, il y aurait néanmoins une forme de soulagement d'avoir évité le pire et le RN serait obligé de revoir ses ambitions à la baisse en matière budgétaire », résume Benoît Gérard, chez Natixis. Le spread entre les taux français et allemands à 10 ans pourrait alors se resserrer légèrement, pour atterrir entre 60 et 70 points de base - une prime de risque nettement plus élevée qu'avant la dissolution - avec des pics possibles autour de 80 pb. Risques politiques et marchésbloomberg LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Dix questions pour comprendre les effets durables de la dissolution sur les marchés Quant à la Bourse de Paris, elle pourrait se stabiliser, même si les banques resteront vulnérables. Non seulement elles détiennent des quantités importantes d'Obligations assimilables du Trésor français, mais en plus, leur activité de crédit pourrait se réduire si les entreprises se montrent plus hésitantes à investir dans un environnement incertain. 2- Une majorité absolue pour le RN Il s'agit du scénario le plus incertain car, même avec les premiers chiffrages, le programme du RN reste flou. En outre, il reste à savoir si, dans une situation de cohabitation, le nouveau gouvernement multiplierait les dépenses pour mettre en oeuvre son programme. Dans ce cas, la réaction des marchés serait forte. Le spread pourrait facilement monter à 100-150 points de base. Autre possibilité, qui semble correspondre avec une certaine inflexion du discours pendant la campagne éclair, le RN adopterait une attitude pragmatique, favorable aux entreprises et conciliante avec Bruxelles. Objectif : gagner en crédibilité dans l'optique des élections présidentielles de 2027. Ce scénario « à la Meloni » n'empêcherait sans doute pas la mise en oeuvre de certaines dispositions phares comme la baisse de la TVA, une mesure coûteuse, inefficace économiquement et qui ne profite que peu aux consommateurs car les expériences passées montrent que les entreprises ont tendance à en profiter pour remonter leurs marges. « On estime que la mise en oeuvre des principales mesures du programme du RN entraînerait un creusement du déficit de 1 % par an, avec un financement qui reste, à ce stade à la fois flou et optimiste », commente Hadrien Camatte. Les investisseurs demanderaient donc une prime de risque liée au risque de dérapage budgétaire. En outre, si en fin d'année, Moody's s'aligne sur Fitch et S&P et relègue la France tout en bas de la catégorie « double A », les investisseurs risquent de commencer à anticiper la dégradation suivante et d'aligner les taux français sur ceux de l'Espagne. Mais si le nouveau gouvernement respecte les règles budgétaires de Bruxelles et si le ministre des Finances est un technicien qui n'est pas issu des rangs du RN, le spread pourrait rester cantonné entre 80 et 120 points de base. L'impact sur la Bourse est plus difficile à évaluer, mais compte tenu de la dégradation de la prime de risque sur les actifs français (et donc du coût de financement) et des incertitudes sur l'environnement économique, fiscal et réglementaire, les actions pourraient souffrir, en particulier dans le secteur financier, celui de la construction et celui des services aux collectivités. 3 - Percée du Nouveau Front populaire qui obtient une majorité relative Sur le papier, c'est le scénario du pire pour les marchés. Le programme de la gauche unie prévoit de très fortes augmentations de dépenses, censées être financées par des hausses d'impôts et une plus forte croissance. De quoi effrayer les investisseurs qui doutent de la réalité de ces recettes futures. Mais là encore, tout dépend de l'application ou non de ces promesses. « Il y a quand même peu de chance que le programme mis en place soit celui qui a été présenté, souligne Hadrien Camatte. Les réformes mises en oeuvre le seront dans un cadre budgétaire contraint. Et le choix du Premier ministre devrait jouer un grand rôle aussi. » Le dérapage tant redouté des finances publiques n'aurait donc pas lieu. « En revanche, on changera de paradigme, avec des hausses d'impôts et une politique beaucoup moins « pro business » que celle du gouvernement actuel, avertit Benoît Gérard. Cela va forcément se traduire dans les rendements demandés par les investisseurs. » Pour les analystes de Natixis, cela se solderait par un maintien du spread avec l'Allemagne à ses niveaux actuels. Ils estiment peu probable de le voir redescendre sous les 60 points de base, niveau auquel il évoluait avant l'annonce de la dissolution. Il pourrait même connaître quelques soubresauts avec des pics entre 80 et 100 pb. Cette sérénité ne tiendrait pas, en revanche, face à une plus large victoire du Nouveau Front populaire. S'il devait atteindre la majorité absolue, le spread pourrait décoller. Il devrait dépasser les 100 pb, prédit un gérant de JP Morgan AM. D'autres le voient même atteindre les 150 pb, soit le niveau de spread actuel entre l'Italie et l'Allemagne. Côté actions, la Bourse devrait réagir très vivement à cette issue du scrutin qu'elle n'anticipe absolument pas. Certains experts envisagent même un plongeon de 20 % de l'indice CAC 40. 4 - Une majorité relative pour les alliés du président Macron C'est de loin la solution qui aurait le plus la faveur des marchés. Mais c'est aussi la moins probable, au vu des derniers sondages. Ce qui apparaît certain est que, même si les macronistes obtenaient la majorité des sièges à l'Assemblée nationale, cette dernière serait encore plus faible qu'actuellement. « Les députés de la majorité présidentielle ont été très ébranlés par la surprise de la dissolution, analyse Hadrien Camatte. Cela devrait laisser des traces. » Il deviendrait donc plus compliqué de mener à bien les réformes. En outre, le programme du camp du président prévoit lui aussi quelques dépenses nouvelles en faveur du pouvoir d'achat. On assisterait donc à un retour au calme sur les taux, mais avec une perspective un peu moins favorable. « Le spread devrait évoluer entre 50 et 65 pb, plutôt dans la partie haute de la fourchette », confirme Benoît Gérard. En attendant la composition définitive, les marchés devraient être très attentifs aux résultats du premier tour dimanche. Si c'est la perspective d'une majorité relative pour le RN qui se dessine, la situation sur les marchés ne devrait pas trop se détériorer. Il est même possible qu'elle s'apaise quelque peu. Mais en cas de surprise, quelle qu'elle soit, les réactions pourraient bien être extrêmes.

By |2024-07-02T10:46:59+00:00July 2nd, 2024|Scoop.it|0 Comments