Si elle est confirmée, elle constituera l’une des plus grosses opérations de fusion-acquisition de l’histoire de l’agroalimentaire mondial. Le groupe familial Mars, fabricant des barres chocolatées éponymes, serait intéressé par la reprise de Kellanova, autre géant du grignotage, qui détient notamment les marques de tuiles salées Pringles et des crackers au fromage Cheez-It. L’information a été révélée par Bloomberg et le Wall Street Journal qui citent des sources proches du dossier, prévenant toutefois que la décision finale n’a pas été prise.
Les deux sociétés concernées n’ont officiellement ni confirmé, ni infirmé le « deal » ce lundi matin. Kellanova est valorisée à hauteur de 21 milliards de dollars, soit environ 20 milliards d’euros. L’opération marquerait l’aboutissement d’un mouvement opéré en 2023 par le groupe Kellog qui s’est scindé en octobre dernier en deux entités chacune cotée à la Bourse de New York. Ce lundi dans les pré-échanges à Wall Street, le cours de Kellanova s’appréciait de 22 % et il a gagné plus de 13% à l’ouverture des marchés.
Résultats en hausse
Kellog conserve les produits à base de céréales bien connus sur lequel la compagnie a été fondée pour l’Amérique du Nord. Les autres « snacks » ont été regroupés dans la nouvelle société Kellanova qui a aussi repris certaines best sellers de Kellog en dehors des Etats-Unis, comme Special K et Corn Flakes.
Kellanova regroupe 18 marques dont celles qui sont commercialisées en Europe, Pringles, mais aussi Smaks, Rice Krispies, Frosties. De son côté Mars exploite, outre les barres Mars, les marques Snickers, M & M’S, Ben’s Original mais également Whiskas dans le secteur de la nourriture pour animaux .
Kellanova a publié le 1er août ses résultats trimestriels qui faisaient état d’une baisse de 4,5 % de ses ventes, due au retrait du marché russe et à l’évolution négative des taux de change en Afrique, à 6,4 milliards de dollars sur douze mois. Le bénéfice opérationnel a gagné, lui, 16 % au cours du premier semestre 2024. Sur cette base, Kellanova a légèrement relevé ses prévisions de résultats pour l’année, avec une fourchette de résultat opérationnel allant de 1,875 milliard à 1,9 milliard de dollars, contre 1,850 milliard à 1,9 milliard auparavant. Le PDG Steve Cahillane a souligné, dans le communiqué publié, la bonne performance de la marque phare du groupe, Pringles.
Pour les analystes, l’acquisition de Kellanova permettrait à Mars de changer d’échelle à l’international et aider le groupe à faire face à l’érosion de ses ventes en volume sur le marché à la faible croissance des produits de grande consommation. Une érosion qui a été provoquée par l’inflation engendrée par la crise du Covid puis par la guerre en Ukraine. En France, les prix de l’alimentaire ont grimpé de plus de 20 % en deux ans et poussé les consommateurs vers les marques de distributeur moins chères.
« La fusion pourrait provoquer un nouveau cycle de consolidation dans le secteur des produits de grignotage » estime Robert Moskow, de chez TD Cowen, cité par Bloomberg. La consolidation permettrait aux géants du secteur de mettre en oeuvre des synergies et des économies de coûts qui permettraient d’abaisser les prix.
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