La fin d’un monopole jalousement gardé. Apple a annoncé, mercredi, ouvrir la puce NFC (pour Near Field Communication) de l’iPhone aux développeurs tiers. Concrètement, il sera possible de payer avec son smartphone, sans passer par Apple Pay ou Apple Wallet.

L’opération est déjà théoriquement réalisable au sein de l’Union européenne depuis l’entrée en vigueur, en mars, du Digital Markets Act, le règlement qui vise à encadrer l’activité en Europe des géants du numérique. A la surprise générale, elle devrait bientôt l’être aussi dans une poignée d’autres pays, avec le déploiement d’iOS 18.1, la dernière version du logiciel pour mobile d’Apple.

Frais associés
L’Australie, le Brésil, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont notamment concernés. Avantage de taille, les établissements financiers de ces pays auront aussi accès au « secure element » d’Apple, sorte de coffre-fort technique qui renferme tous les mots de passe ou les éléments d’identification faciale. Une fonctionnalité dont ne bénéficie pas l’Union européenne.
Les utilisateurs d’iPhone devraient donc pouvoir payer avec l’application de leur banque presque aussi facilement qu’avec Apple Pay. Ils pourront notamment la définir comme application par défaut dans les réglages d’iOS. Il leur suffira ensuite de double-cliquer sur le bouton latéral de l’iPhone, comme c’est le cas actuellement pour accéder à l’app Cartes.
Cette technologie pourrait aussi être utilisée au-delà du paiement. Le géant à la pomme liste quelques-unes des utilisations possibles : clés de voiture ou de maison, badges d’entreprise, cartes d’étudiants, cartes de fidélité des commerçants ou encore billets pour des événements… Un support pour les pièces d’identité devrait arriver dans un second temps.
Les détails de facturation restent, pour le moment, confidentiels. Mais Apple a d’ores et déjà prévu que pour bénéficier de ses services, les établissements financiers « devront conclure un accord commercial avec Apple, demander l’autorisation NFC et SE (‘secure element’) et payer les frais associés ».

Fausser la concurrence
La pression exercée par l’Europe semble donc bénéficier au reste du monde. Accusé il y a deux ans par Bruxelles d’abus de position dominante, en empêchant les développeurs d’applications concurrents d’accéder à la technologie NFC (paiement sans contact) sur iPhone, Apple avait finalement opéré un virage à 180 degrés pour satisfaire l’UE.
Mais la possibilité de contourner Apple reste largement sous-utilisée par les banques. En juin, les banques mutualistes allemandes (Volksbanken et Raiffeisenbanken) étaient les premières à se lancer sur le continent, avec l’objectif de lancer l’application mi-2025. En contournant Apple Pay, ce réseau bancaire espère réaliser des économies – les conditions imposées par le géant de la tech sont réputées chères. Mais aussi toucher un public aisé, et adepte des paiements mobiles.

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr