Le conseil d’administration d’Unieuro n’a pas donné son accord, mais la FNAC maintient son offre. Les administrateurs du groupe italien de distribution de produits électroniques et électroménagers n’ont pas dégagé de majorité pour accepter le montant de l’offre publique d’achat (OPA) de son homologue français qui valorise le titre d’Unieuro coté à Milan à 12 euros et l’ensemble de la société à 249 millions d’euros.
Les avis ont été partagés. Cinq administrateurs ont jugé l’offre insuffisante, cinq administrateurs l’ont estimée « appropriée » et un administrateur s’est abstenu, a détaillé Unieuro dans un communiqué. Certains administrateurs ont soulevé des doutes sur certaines informations fournies par FNAC Darty concernant « les raisons de l’offre et les plans futurs ». « Cela signifie que certains aimeraient une proposition plus élevée mais qu’il n’y a pas d’opposition frontale. Les administrateurs s’en remettent aux actionnaires », décrypte une source proche du dossier. Ces derniers se voient offrir une prime de 42 % par rapport au cours d’Unieuro du 15 juillet.
Jusqu’au 25 octobre
Considérant que le jeu est jouable, prenant en compte le fait que les analystes (Equita, Mediobanca, Banca di Credito Finanziario) jugent le prix équitable – ce que tend à prouver le fait que le cours d’Unieuro s’est aligné à son niveau -, les dirigeants du groupe aux deux enseignes et leurs associés dans l’affaire ont confirmé leur offre ce jeudi soir. L’OPA sera ouverte lundi 2 septembre jusqu’au 25 octobre.
FNAC Darty, qui détient déjà 4,4 % du capital d’Unieuro, a annoncé à la mi-juillet vouloir acheter la chaîne italienne aux 500 magasins d’électrodomestique avec le soutien de son premier actionnaire Daniel Kretinsky. Le groupe français envisage de créer une société d’investissement commune pour réaliser l’opération dans laquelle le milliardaire tchèque détiendra 49 % via un véhicule nommé « Ruby Equity Investment ».
Nouvelles ambitions internationales
L’offre d’achat est précisément composée pour chaque action Unieuro de 9 euros payés en numéraire – dont les deux tiers apportés par les sociétés contrôlées par Daniel Kretinsky – et de 0,10 action FNAC Darty nouvellement créée, « sur la base du cours de clôture » du 15 juillet, à 30,20 euros. Le groupe prévoit d’émettre environ 2 millions de titres pour l’apport en actions.
La Consob, l’autorité italienne des marchés financiers, a donné le 26 août son feu vert à l’opération. Si elle aboutissait, il resterait à obtenir l’autorisation des instances chargées de la concurrence. Unieuro contrôle 17 % du marché italien avec une présence concentrée dans le nord et le centre du pays, les zones les plus riches.
En cas de succès, FNAC Darty reprendrait pied dans un pays dans lequel Darty a été présent jusqu’en 2012. Cette année-là, l’enseigne avait cédé ses 20 magasins au groupe local DPS. De 2005, l’année d’arrivée, à 2012, la filiale italienne avait accumulé 82 millions d’euros de pertes en raison d’une taille critique trop petite. Au même moment, l’enseigne, alors propriété du conglomérat britannique Kesa, quittait le Royaume-Uni. Un an plus tard, elle vendait ses 43 magasins espagnols pour se concentrer, selon la volonté du fonds d’investissement Knight Vinke devenu propriétaire, sur la France, la Belgique et les Pays-Bas. En 2020, après le rachat de Darty par la FNAC, le groupe quittait la Hollande où il exploitait 62 points de vente sous la marque BBC. Le rachat d’Unieuro marquerait ainsi le retour des ambitions internationales du distributeur français.
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