C’est désormais chose faite. Depuis ce mardi 3 septembre à 15h54, le réacteur EPR de Flamanville est officiellement en « production ». Un succès historique qui résulte de longues heures de manoeuvres techniques et complexes lancées la veille, lundi soir, vers 21 heures.
Dans la soirée, ce sont les équipes de quart chargées de piloter le réacteur EPR qu’EDF a construit ces dix-sept dernières années au bout de la presqu’île du Cotentin, qui ont lancé la première divergence du réacteur . Ce mot savant signifie qu’après des années de doutes et de retards, ce réacteur nucléaire de nouvelle génération – le 57e opéré par EDF en France et le premier a être inauguré depuis vingt-cinq ans – a commencé à prendre vie.
Concrètement, dans le coeur du réacteur, les équipes de pilotage ont commencé par réduire la concentration en bore et par relever les grappes de commandes pour encourager l’activité des neutrons et lancer la fameuse réaction en chaîne. Ceci afin de créer les bonnes conditions chimiques pour accélérer l’activité des neutrons et que ces derniers, par une réaction de fission, cassent les atomes d’uranium 235 et dégagent de l’énergie.
Une connexion au réseau électrique national d’ici à la fin de l’automne
Dans la salle de commande, un tic-tac sonore de plus en plus rapide est aussi venu reproduire l’activité des neutrons contre les capteurs dans la cuve du réacteur pour accroître la vigilance des opérateurs, qui devaient rester mobilisés jusqu’à stabiliser l’activité des neutrons à 0,2 % de puissance nominale du réacteur.
D’autres étapes, toutes aussi cruciales, doivent suivre. La production de vapeur, grâce aux calories produites par le coeur nucléaire du réacteur et, dans un deuxième temps, la production d’électricité, avec la mise en service de la gigantesque turbine d’acier Arabelle. Longue comme un Airbus A380, cette turbine patiente pour le moment en salle des machines.
La connexion au réseau électrique de la Manche, elle, doit intervenir « d’ici à la fin de l’automne » explique EDF qui a légèrement repoussé son calendrier compte tenu des aléas rencontrés cet été . Ce réacteur, le plus puissant au monde, pourra approvisionner en théorie jusqu’à 3 millions de foyers.
Pour EDF, ce lancement doit permettre de tourner une page très douloureuse de l’histoire du nucléaire français. Lancée à la fin du quinquennat de Jacques Chirac, la construction de ce démonstrateur de la technologie EPR, portée à l’origine par le français Framatome et l’allemand Siemens, devait s’achever en 2012 et ouvrir la voie à des commandes de réacteurs nucléaires en France et à l’international.
Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr
Leave A Comment