Pour réfléchir à la transformation de l’aérien d’ici 2050, le groupe ADP revient sur les différents projets en cours et à venir dans le secteur et s’intéresse aux startups qui testent actuellement leurs innovations. Le rapport traite dans un second temps de l’expérience voyageur, notamment la manière dont il interagit avec les aéroports.

L’aéroport du futur
ADP le reconnaît, l’expérience voyageur est souvent mise à mal dans les aéroports. Files d’attente interminable à la sécurité, erreurs techniques, pertes de bagages, restrictions sanitaires… Certains voyages demandent d’avoir les nerfs bien accrochés. Pour pallier ces problèmes, l’aéroport du futur prend progressivement forme.
Le rapport décrit l’expérience de demain : « Vous arrivez à l’aéroport sans vos bagages, qui ont été emportés par des bagagistes à votre domicile plus tôt dans la journée. À l’approche des portiques de sécurité biométriques, vous regardez les caméras de reconnaissance faciale au lieu de chercher votre carte d’embarquement. Puis vous passez rapidement les contrôles de sécurité, où les scanners améliorés ont éliminé les files d’attente habituelles et le déballage des sacs. À l’intérieur, l’offre commerciale et hôtelière tient plus des Champs-Élysées que du hall d’entrée, avec des assistants virtuels pour vous indiquer la meilleure tasse de café. Et ces lunettes de soleil que vous avez commandées en vous rendant à l’aéroport ? Elles vous attendent à la porte d’embarquement. Ce n’est qu’une fois installé dans votre siège à bord de l’avion que vous réalisez que votre passeport n’a pas quitté votre poche pendant tout ce temps ».

De quoi plier bagage
Aéroports de Paris rappelle que le marché des technologies aéroportuaires intelligentes (IA, réalité augmentée et automatisation) devrait passer de 7,1 milliards de dollars en 2022 à 24,3 milliards de dollars en 2032.
Le groupe a identifié plusieurs jeunes entreprises qui tentent de simplifier la vie des voyageurs. L’espagnole Bob.io et la française Alltheway proposent toutes deux de récupérer les bagages des clients dans les centres-villes, pour leur permettre d’être moins chargés durant leur trajet jusqu’à l’aéroport. Selon Sergio Colella, Président de SITA Europe, que nous avons interrogé récemment, l’enjeu est même écologique : sans bagages, les voyageurs sont plus susceptibles d’emprunter les transports en commun plutôt que les taxis.

La vérification de l’identité
La fluidification des différentes étapes de contrôle est un sujet très important pour les aéroports. Dans toute l’Europe, des essais sont en cours pour déterminer si les pièces d’identité biométriques ou uniquement numériques pourraient être normalisées. Selon un rapport de SITA, 86% des aéroports prévoient d’implémenter des bornes d’enregistrement et de dépose bagage en libre-service d’ici 2025.
La startup britannique Zamna a mis au point une technologie basée sur la blockchain qui permet aux voyageurs d’enregistrer leurs documents d’identité et de voyage en amont du voyage pour qu’ils n’aient plus à les ressortir ensuite. Selon son fondateur, cela permettrait même aux compagnies aériennes de réaliser des profits. Au Royaume-Uni par exemple, le gouvernement inflige 2 000 livres d’amende pour chaque erreur dans un dossier voyageur.

La navigation augmentée
Dans plusieurs aéroports dans le monde, des dispositifs numériques sont mis en place pour faciliter la navigation dans les bâtiments. A Amman, des tags numériques permettent de localiser les chariots à bagages afin de les acheminer aux endroits où ils sont le plus demandés à un instant T. La startup française Mobee Travel permet aux personnes à mobilité réduite de réserver un moyen de transport adapté pour se rendre à l’aéroport. La startup WeMaintain a, elle, mis au point une technologie laser qui permet d’anticiper les pannes d’ascenseur.

Un enjeu commercial
Tous les services qui permettent d’améliorer l’expérience des voyageurs dans l’aéroport ont un avantage sous-jacent : ils encouragent les passagers à dépenser plus. Quand un voyageur a du temps et qu’il est heureux, il est plus enclin à faire du shopping. Une étude de J.D Power révèle qu’une personne qui estime que son expérience est « agréable » dépense en moyenne 44 dollars dans le terminal. Une personne qui l’estime « décevante » dépense 29 dollars.

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