Renault a décidé de faire de la vitesse sa marque de fabrique. Non pas celle qui s’affiche au compteur quand on écrase l’accélérateur, mais la rapidité avec laquelle le constructeur veut être capable de sortir de nouveaux modèles.
En novembre dernier, le patron du groupe Luca de Meo avait placé la barre très haut en déclarant, lors de la journée analystes d’Ampere , la filiale spécialisée dans les voitures électriques, que la future Twingo à batterie serait développée en deux ans. Il veut désormais aller encore plus vite.
Selon nos informations, le constructeur s’est fixé l’objectif de réduire à 100 semaines seulement, soit 23 mois, le délai entre le « concept freeze » (le moment où le concept du véhicule est figé) et le début de la production.
Baptisé en interne « Leap 100 », ce programme fait partie d’un plan plus général baptisé « Speed of Lightness » (la vitesse de la légèreté), évoqué pour la première fois fin juillet par Luca de Meo. Objectif annoncé par le dirigeant sur LinkedIn : « doubler le rythme d’exécution des principaux processus de l’entreprise ».
Réduire les délais pour baisser les coûts
La nécessité de mettre le turbo pour développer la future Twingo peut s’expliquer. Comprimer le planning est indispensable pour parvenir à un prix d’appel de 20.000 euros pour la petite citadine. Il s’agit également d’arriver dès 2026 sur un marché où la concurrence s’annonce vive. Pour tenir les délais, le constructeur a d’ailleurs sous-traité le développement de ce modèle à une société d’ingénierie chinoise.
Renault entend toutefois faire de cette célérité la future norme. Le plan prévoit également d’appliquer cette cible de 100 semaines de développement à tous les futurs modèles, pas seulement ceux qui rouleront à batterie. La quatrième génération de la Dacia Sandero , qui sera proposée aussi bien en hybride qu’en électrique et qui était jusqu’ici attendue en 2028, pourrait inaugurer ce nouveau programme.
L’objectif est extrêmement ambitieux. Comme tous les constructeurs historiques, Renault est engoncé dans une organisation assez lourde, un travers qu’un demi-siècle de gestion directe par l’Etat (jusqu’en 1996) n’a pas arrangé.
La précédente génération de modèles (Renault Captur, Megane E-Tech…) a nécessité quatre ans de mise au point. Sous la pression de la concurrence chinoise, le développement de la nouvelle R5 a été ramené à trois ans. Il s’agit désormais de faire aussi bien, voire mieux, que les jeunes pousses chinoises capables de sortir une nouvelle voiture en deux ans. A titre de comparaison, Volkswagen s’est fixé comme objectif de passer de 50 à 36 mois d’ici à 2028.
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