La Rochelle, un territoire souvent précurseur en matière de transition écologique, avait montré la voie. Comme en Charente-Maritime, une « coopérative carbone » est désormais également en ordre de marche dans la métropole parisienne. La Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris viennent de porter sur les fonts baptismaux cette structure présentée comme un nouvel « opérateur de financement de la transition écologique ». « C’est une solution qui doit permettre de démultiplier les financements privés alors qu’il va y avoir un mur d’investissements publics et privés. C’est aussi une corde de plus à notre arc pour arriver à la neutralité carbone en 2050 et compenser les 20 % d’émissions résiduelles incompressibles sur le territoire pour atteindre cet objectif », explique Dan Lert, l’adjoint à la maire de Paris chargé de la transition écologique.
Créée en 2023 sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif et officiellement lancé le 10 septembre, cette entreprise dotée d’un capital de 1,2 million d’euros rassemble 40 sociétaires très différents. Ses deux promoteurs sont entourés notamment par l’établissement public territorial Est Ensemble, la Banque des territoires, le Crédit Municipal de Paris , Eau de Paris, Sogaris (un spécialiste de la logistique urbaine) ou l’Aorif (l’Union sociale pour l’habitat d’Ile-de-France).
HLM biosourcés
Le sociétariat compte aussi des entreprises des secteurs concernés par les projets financés, comme Compost Urbain, la coopérative Alliance Forêt Bois ou Corecyclage (réemploi d’équipements professionnels). Autant d’acteurs retenus après un appel à manifestation d’intérêt dont les critères « très stricts » ont écarté de facto les entreprises liées aux énergies fossiles et à la déforestation, et dissuadé toutes velléités de « greenwashing », assure Dan Lert.
La coopérative « va jouer le rôle d’intermédiaire financier », détaille Alice Timsit, sa présidente et conseillère de Paris. Les dossiers qui lui sont présentés doivent répondre aux exigences du Label bas-carbone du ministère de la Transition écologique, qui valorise les initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et séquestrer du CO2. La coopérative va également se doter de son propre label pour intégrer aussi des projets de préservation de la biodiversité ou de qualité de l’eau, par exemple.
Une « quinzaine » de projets sont déjà proposés au financement, portant sur la transition en agriculture biologique d’exploitations du bassin parisien ou la plantation de forêts. La coopérative a aussi sélectionné un ensemble de 101 logements collectifs biosourcés (dont une partie sera allouée au logement social) à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) ou des HLM biosourcés dans l’Oise. En matière d’alimentation durable, les projets peuvent se situer dans un périmètre de 250 km autour de Paris.
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