Depuis 2004, l’association des artisans vignerons de Bourgogne du Sud (AVBS), qui réunit désormais 28 domaines, s’est imposée comme un modèle efficace de transition écologique. Cette année, la conversion en viticulture biologique est devenue une condition incontournable pour tous ses membres. « C’est une évolution naturelle. La plupart de nos domaines étaient en démarche de conversion ou avaient des pratiques biologiques mais sans détenir le label. Il était temps d’officialiser cette orientation commune pour offrir plus de clarté aux consommateurs », explique Margaux Calland, viticultrice et présidente de l’association.

Un choix stratégique pour cette corporation, alors que le vin biologique a connu une croissance de ses ventes de 9,2 % en 2023, selon une étude de Sudvinbio, et cela malgré la crise qui traverse toute la filière biologique. « Parfois, certains clients venaient acheter du vin en pensant que nous étions tous labellisés alors que non. Donc nous avons voulu revendiquer notre attachement au bio », ajoute Margaux Calland.

Des dégustations prévues à l’automne
C’est dans cette optique que l’association a complètement repensé son salon annuel, qui est programmé du 2 au 4 novembre 2024 au Château d’ Hurigny, en Saône-et-Loire . « Nous avons ajouté une journée dédiée aux professionnels le lundi pour leur faire goûter des vins biologiques et de vieux millésimes », détaille la viticultrice. Le week-end sera, lui, ouvert aux particuliers. « Nos 28 domaines ont des clientèles différentes. Nous avons besoin de maintenir des ventes grand public pour les jeunes exploitations ou pour faire entrer un peu de trésorerie en période creuse. Mais nous avons aussi de plus grands domaines qui sont déjà réputés auprès des restaurateurs et qui veulent avancer en ce sens », lance-t-elle.
En moyenne, les exploitations de l’AVBS s’étendent sur 10 hectares, ce qui se rapproche des données de Saône-et-Loire (10,7 hectares en moyenne selon l’Insee). En revanche, l’association est précurseur sur la conversion au bio car seulement 10 % des exploitations ont obtenu ce label dans le département (contre 20 % en France et 17 % en Bourgogne-Franche-Comté). « Nous valorisons une dimension artisanale, garante de petites structures qui maîtrisent leur vinification et réalisent les vendanges à la main ».

Cette dimension « artisanale » est aussi un facteur clef pour le consommateur. Selon Sudvinbio , les acheteurs de vins biologiques préfèrent l’achat en vente directe et auprès de cavistes friands de conseils et explications sur les pratiques culturales des viticulteurs. Dans ce contexte, l’organisation de salons et de médiation auprès des particuliers reste une stratégie intéressante pour de nombreux domaines, comme ceux de l’AVBS.

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr