Il souffle comme un air d’offensive commerciale dans le mobile. Avec une 5G qui peine à convaincre par elle-même depuis qu’elle est déployée – contrairement à la 4G, dont les très hauts débits avaient rapidement conquis les utilisateurs -, la nouvelle génération de réseau a encore besoin d’aide pour vraiment percer. Selon le gendarme des télécoms (Arcep), la 5G a séduit 15,6 millions de Français, contre 73 millions de cartes SIM pour la 4G.
Face à ce manque d’intérêt, les opérateurs multiplient les initiatives depuis cet été. Le dernier à avoir frappé est Free. Le 18 septembre, le groupe de Xavier Niel revendique être le « premier opérateur à proposer la 5G SA à l’échelle nationale ». Autrement dit, il s’agit là de la « vraie 5G » (SA pour « standalone »), car elle repose sur des coeurs de réseau spécifiques à cette génération, et non sur les anciens dédiés à la 4G. Avec cette technologie, Free promet de meilleurs débits et une latence largement inférieure.
Orange réplique le même jour avec une offre 5G + Home (une 5G SA pour la maison, sous forme de box, mais pas pour le mobile). Piqué au vif par l’annonce de Free, l’opérateur historique argue dans un communiqué avoir déjà « utilisé massivement la 5G SA dans le cadre des JO pour offrir à des clients B2B une qualité de service assurée ». « Fort de cette expérience », il lancera sa nouvelle offre dès le 10 octobre.
« La 5G SA ne sert à rien »
De quoi susciter un nouvel élan pour la 5G, qui n’aurait pas été vendue à son plein potentiel depuis son lancement officiel il y a près de quatre ans ? Chez SFR, on temporise : « L’offre commerciale 5G SA est commercialisée depuis fin 2023 pour les entreprises. Sa généralisation se fera dans les prochains mois, mais quand toutes les conditions seront réunies, ce qui n’est pas encore le cas. »
Bouygues Telecom, de son côté, estime qu’« il n’y a pas lieu de distinguer différents types de 5G, vraie ou fausse », tout en annonçant « lancer la 5G SA pour le grand public dans les prochains mois ». Mais pour les analystes, cette « vraie 5G » est le fruit d’un emballement.
« C’est une guerre de communication, car Orange a le réseau numéro un aux yeux de l’Arcep, et Free cherche à contester cette hégémonie », pointe Sylvain Chevallier, analyste chez BearingPoint. D’après lui, à l’usage, les consommateurs ne différencieront pas la « vraie » 5G de la « fausse ». Pour le reste, c’est du marketing.
Mais dans un marché où de moins en moins de cartes SIM sont activées chaque trimestre (600.000 au dernier), cela peut compter. « Pour le moment, la 5G SA n’a pas encore trouvé de marché avéré par rapport à la 5G classique. Mais ça n’empêche pas les opérateurs de communiquer dessus pour marketer leur qualité de réseau et donc des prix premium », pointe Stéphane Beyazian, chez Oddo BHF.
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