Mark Zuckerberg persiste et signe dans la réalité virtuelle. Le fondateur de Facebook est monté sur scène ce mercredi soir pour présenter, devant un parterre de développeurs, quelques nouveautés : un casque de réalité virtuelle moins cher, des modèles d’IA plus performants, déclinés en une myriade d’applications. Et des lunettes holographiques futuristes, qui ne sont pour l’instant que des prototypes.
Plus détendu qu’à son habitude, le PDG était vêtu de jeans et d’un T-shirt noir portant l’inscription « Aut Zuck Aut Nihil » – un jeu de mots basé sur l’expression latine Aut Caesar Aut Nihil, un empereur ou rien. Comme une façon de souligner sa longévité exceptionnelle à la tête de Meta .
Casques bon marché
Le milliardaire a commencé par présenter les casques de réalité virtuelle Meta Quest 3S, une nouvelle version bon marché du Quest 3, lancé l’année dernière . Ce dernier ne coûtera que 300 dollars environ, au lieu de 500 pour le Quest 3. Les premiers modèles seront livrés à partir de mi-octobre. Selon Mark Zuckerberg, il s’agit de la « meilleure gamme d’appareils de réalité mixte qui existe, point barre ». Une attaque à peine déguisée contre Apple, dont le Vision Pro coûte 3.500 dollars.
Un bug a néanmoins interrompu la démonstration du nouveau casque. « Je ne sais plus où nous en sommes dans la démonstration », s’est un instant demandé Mark Zuckerberg, avant d’enchaîner sur les capacités du gadget. Ce dernier permet de regarder des films, de jouer à des jeux vidéo ou de travailler à distance.
A plus long terme, il s’agit d’une étape sur « le chemin consistant à construire une plateforme informatique générale », a rappelé le PDG. Meta a ainsi amélioré l’expérience des utilisateurs d’Horizon, sa plateforme de réalité virtuelle, très décriée . Les avatars sont désormais « bien meilleurs », promet le patron. Et les utilisateurs pourront se balader dans des espaces « photo-réalistes », comme un studio à Los Angeles ou une boutique à New York.
Progrès de l’IA
Le PDG a aussi présenté les dernières avancées de son groupe dans l’intelligence artificielle. Sur les applications du groupe – Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp – les utilisateurs peuvent poser des questions à des « assistants » utilisant l’IA. Le groupe estime qu’il s’agira bientôt de l’assistant le plus utilisé dans le monde, grâce aux 3,3 milliards d’utilisateurs quotidiens de ses applications.
Il sera bientôt possible de communiquer par la voix avec ces assistants – une « façon beaucoup plus naturelle de communiquer », selon Mark Zuckerberg. Et l’IA empruntera la voix d’acteurs célèbres, dont John Cena ou Judi Dench. Meta leur a demandé la permission avant d’en faire la démonstration, au contraire d’OpenAI, qui a dû reculer face à la menace d’un procès avec Scarlett Johansson, outrée de voir sa voix utilisée contre son gré.
« Hé, Meta ! »
Mais la vraie star du show était les lunettes de réalité augmentée, développée par Meta en partenariat avec Ray-Ban. Celles-ci sont « parfaites pour prendre des photos et des vidéos », assure Mark Zuckerberg. « Vous pouvez faire des appels vidéos ou filmer ce que vous regardez. […] Mais l’une des choses les plus importantes est qu’elles sont belles, car la plupart du temps vous n’utilisez pas les fonctionnalités à l’IA, en tout cas pour l’instant. »
Les possesseurs de ces lunettes connectées peuvent déjà s’en servir pour communiquer avec des « assistants » à base d’IA. Meta s’attache à rendre cette expérience plus fluide. Il sera par exemple possible de démarrer une nouvelle conversation en disant « hé Meta », au lieu de « hé Meta, regarde et dis-moi ». L’accessoire peut traduire instantanément des conversations. Et le groupe va lancer des lunettes dotées de verres à teintes variables, afin que ses clients puissent continuer à les porter à l’intérieur.
Lunettes « holographiques »
En conclusion, Mark Zuckerberg a dévoilé un prototype de nouvelles lunettes, encore plus futuristes. Aux montures plus épaisses que les lunettes Meta-Ray-Ban, celles-ci permettent de communiquer avec des personnes qui ne sont pas dans la même pièce tout en ayant l’impression d’une présence – ce que Meta appelle des « hologrammes » – ainsi qu’avec des modèles d’IA.
Les utilisateurs devraient pouvoir communiquer avec elles par la voix, grâce à des logiciels suivant leurs yeux et de leurs mains, mais aussi à l’aide d’une « interface neuronale » captant les mouvements de leurs poignets. « C’est là que nous allons », a assuré Mark Zuckerberg, tout en reconnaissant que plusieurs améliorations étaient encore requises. « Nous voulons affiner l’affichage pour le rendre plus visible. Je veux travailler au design pour le rendre plus fin et plus à la mode. Et nous allons continuer à travailler à la partie industrielle pour le rendre plus abordable », a énuméré le PDG.
«Les casques de réalité virtuelles, malgré les affirmations de Meta, ne se généraliseront pas», estime Mike Proulx, analyste chez Forrester. «Ils sont trop encombrants et les gens ne peuvent les tolérer que brièvement. Les lunettes, en revanche, placent la puissance de calcul directement dans un facteur de forme commun et familier. Au fur et à mesure que la technologie intelligente derrière ces lunettes mûrit, elles ont le potentiel de faire évoluer les interactions quotidiennes des consommateurs avec les marques.»
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