Ce sera un pavillon américain ! Le Doliprane et la centaine de médicaments sans ordonnance de Sanofi sont en voie de passer dans le giron de CD&R. Le fonds d’investissement américain a offert 15,5 milliards d’euros au géant pharmaceutique français pour une participation de contrôle de 50% dans Opella, son pôle de 11.000 salariés, présent dans 150 pays. De quoi clore une bataille de plusieurs mois d’enchères, avec le fonds français PAI.
Cette offre a convaincu, ce jeudi, le conseil d’administration de Sanofi d’engager « des négociations avec CD&R pour la cession potentielle d’une participation de contrôle de 50% dans Opella, son activité de santé grand public», indique le groupe dans un communiqué. Le prix valorise le pôle santé grand public de l’ordre de 11 à 13 fois son résultat opérationnel.
Des points de vigilance à Bercy
Dans la foulée de cette annonce, les ministres de l’Economie et de l’Industrie, Antoine Armand et Marc Ferracci ont pointé leurs points de vigilance : «un certain nombre d’engagement économiques seront exigés de la part de Sanofi et du futur repreneur CD&R. Ceux-ci visent en particulier à garantir le maintien du siège et des centres de décisions sur le territoire national, et à préserver l’empreinte industrielle française d’Opella».
«Le ministre de l’Industrie respecte le choix de Sanofi de poursuivre des discussions exclusives avec CD&R», indique néanmoins son cabinet. Marc Ferracci estime qu’il s’agit « d’un fonds d’investissement sérieux qui présente des perspectives positives pour le développement global d’Opella ainsi que pour les sites implantés en France ».
A ce stade, rien n’exclut néanmoins que certains envisagent d’enclencher une bataille politique au nom d’intérêts tricolores.
Les Etats-Unis, premier marché
Dans le projet de CD&R toutefois, il est prévu que Sanofi garde une part très significative du capital, puisqu’il pourrait rester investi à environ la moitié de sa division, renforcée il y a sept ans avec les actifs de Boehringer Ingelheim . En 2017 le groupe français avait échangé son activité santé animale, valorisée 11,4 milliards d’euros, contre le pôle santé grand public du laboratoire allemand, élargissant son portefeuille de marques avec le laxatif Dulcolax ou le traitement pour le rhume Lysopaïne. Une opération conseillée par Lazard côté Sanofi. La banque est depuis passée à la manoeuvre… aux côtés de CD&R avec la banque d’affaires Citi.
En vendant une participation de contrôle de 50% dans sa division santé grand public au fonds américain, Sanofi pourra, si les discussions aboutissent, retourner à ses actionnaires une belle quote-part des plus de 7 milliards d’euros de la part cédée.
Le groupe dirigé par Paul Hudson choisit aussi avec CD&R un allié précieux pour relancer la croissance de son premier marché, les Etats-Unis qui pèsent 24 % de ses 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
L’an dernier, les ventes d’Opella y ont baissé de 0,9 % à 1,247 milliard d’euros. En cause ? La baisse des ventes des catégories Hygiène personnelle, Douleur et Allergie. Tout en accélérant la simplification du portefeuille de marques, Julie Marie Van Ongevalle, la dirigeante d’Opella, a renforcé l’empreinte du pôle grand public de Sanofi aux Etats-Unis en rachetant pour 1,4 milliard de dollars en septembre 2023 le Qunol .
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