Des vacances locales et « low cost » pour les classes moyennes, des séjours à l’étranger surtout en Asie, l’Europe et les Etats-Unis uniquement pour les plus aisés… Face au ralentissement économique, les Chinois ont voyagé différemment pendant la traditionnelle semaine de vacances du 1er octobre, jour de la fête nationale, qui s’est terminée lundi soir.
De nombreux acteurs économiques en Chine et à l’étranger attendaient avec impatience la fin de cette « Golden Week », dans l’espoir d’y déceler les signes d’une éventuelle reprise, alors que Pékin multiplie les mesures pour relancer son économie. Depuis leur création en 1999, les vacances du 1er octobre constituent le seul moment dans l’année où les Chinois ont sept jours d’affilée de congés et peuvent donc partir en vacances, notamment à l’étranger, les congés du Nouvel An lunaire, pendant l’hiver, étant traditionnellement réservés aux retrouvailles familiales.
Dans le contexte difficile que connaît la Chine, les vacances du 1er octobre, qui coïncidaient cette année avec le 75e anniversaire de la fondation de la République populaire en 1949, avaient donc valeur de test. La crise immobilière dans le pays a fait fondre le patrimoine des Chinois et, par ricochet, leur propension à consommer. Juste avant les vacances, la mairie de Shanghai avait même distribué 522 millions de yuans (soit 68 millions d’euros) en coupons valables dans les hôtels, restaurants et cinémas jusqu’à la fin de l’année.
Des séjours à la montagne
Avec plus de 2 milliards de déplacements interprovinces, le tourisme semble avoir bien résisté. Mais les dynamiques changent avec notamment l’essor du tourisme local, porté par le train et la voiture. En sept jours, 131 millions de personnes ont voyagé en train (+6 %), tandis que le trafic routier a augmenté (+5 % pour les autoroutes et +11 % pour les routes nationales par rapport à l’année dernière).
L’avion a également été très utilisé (2,3 millions de passagers par jour du 1er au 6 octobre, soit une hausse de 11 % de la fréquentation), mais le plus souvent sur des destinations domestiques. Les jeunes urbains de Pékin, Shanghai, Canton ou Shenzhen ont, comme souvent, opté pour des séjours au vert ou à la montagne. « Cette année, à cause d’une série télévisée, beaucoup de mes amis sont allés à Altay », raconte une cadre de la tech, en référence à cette partie du Xinjiang (nord-ouest) connue pour ses lacs et ses forêts, à la frontière du Kazakhstan, de la Russie et de la Mongolie.
A l’inverse, les Chinois plus âgés des petites villes ont visité les grandes métropoles, souvent en bus et en groupe, même s’ils sont aussi de plus en plus nombreux à aller ailleurs en Asie. Entre le 1er et le 5 octobre, près d’un million de Chinois continentaux (980.000) se sont rendus à Hong Kong, soit 35 % de plus par rapport à l’année dernière, selon les chiffres officiels. Macao, seul endroit en Chine où les casinos sont autorisés, a enregistré 6 % de visiteurs chinois en plus par rapport à 2019.
Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr
Leave A Comment