Après la R5, Renault ressuscite une autre de ses vieilles gloires en lui donnant des gènes électriques. La marque au Losange a présenté ce lundi matin au Mondial de l‘Auto sa nouvelle R4, 100 % électrique, qui se veut aussi pratique et multi-usages que son ancêtre.De 1961 à 1992, celle-ci a connu une carrière commerciale exceptionnelle, grâce à une polyvalence qui a séduit aussi bien la Poste que des coureurs du Paris-Dakar. Renault en a écoulé au total plus de huit millions d’exemplaires dans une centaine de pays, ce qui en a fait le plus grand succès de la marque et le quatrième véhicule le plus vendu de tous les temps, affirme le constructeur.

« Une dimension plus rassurante »
La R4 (qui est aussi restée dans les mémoires sous le nom de 4L) a gardé de ses années dorées un capital sympathie que le constructeur entend mettre au service de ses ambitions dans le zéro émission. Réutiliser un modèle familier amène « une dimension plus rassurante, qui peut aider les clients à basculer plus facilement dans l’électrique », explique Gilles Vidal, le designer de la marque.
Les points de ressemblance entre le nouveau modèle et son aïeule se retrouvent aussi bien dans la silhouette d’ensemble que dans la calandre avec ses deux phares ronds, la petite fenêtre au-dessus de la roue arrière, ou encore les feux arrière en forme de gélule. Du fait de l’évolution des normes de sécurité, cette version moderne est évidemment beaucoup moins frêle, avec 32 centimètres de plus en largeur pour atteindre 1,80 mètre.
La R4 sera comme la R5 fabriquée au France, au sein du pôle ElectriCity dans le Nord, avec un assemblage dans l’usine de Maubeuge alors que sa cousine sort de celle de Douai. Sur le plan technique, les deux voitures partagent de nombreux points communs, à commencer par la plateforme (la structure de base du véhicule).
Si l’on exclut les parties visibles, comme la carrosserie, 68 % des pièces sont communes, afin de renforcer les économies d’échelle. Une bonne partie du bloc avant, par exemple, est identique. Tout comme le système multimédia OpenR Link (mis au point par Google) ou encore le type de batteries, avec une autonomie allant de 300 à 400 kilomètres.
Mais comme à la grande époque, à chacun son identité et son rôle. L’icône R5 joue la carte du glamour et de la clientèle urbaine, pendant que la R4 revendique le côté ultra-pratique de son ancêtre. Ses 22 centimètres supplémentaires en longueur (pour pointer à 4,14 mètres) apportent un surcroît de place bienvenu aux passagers arrière.

Cette extension bénéficie également au coffre, qui atteint un volume de 420 litres, et qui a été pensé comme un point fort de la voiture. Comme pour la R4 originelle, le seuil de chargement est très bas : 61 centimètres, soit 10 centimètres de moins que la concurrence directe, afin qu’il soit plus facile à remplir et à vider. La mise en tablette du siège passager avant et la banquette arrière rabattable permettent de transporter des objets aussi longs que les étagères Billy d’Ikea et leurs 2,20 mètres.

Sans avoir le charisme irrésistible de la R5, la R4, en reprenant le flambeau des « voitures à vivre », a suffisamment d’atouts pour séduire familles et clients périurbains pour leurs déplacements quotidiens. A condition que le prix soit compétitif, sujet sur lequel Renault n’a pour l’instant laissé filtrer aucun indice.

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