Doit-on vraiment enseigner l’usage de l’intelligence artificielle générative à l’école et pendant les études supérieures ? C’est le pari que prend l’ESCP Business School, une grande école de commerce française, qui s’est associée à OpenAI, le géant américain de l’IA , pour mettre à disposition ChatGPT au sein de l’établissement, pour les élèves comme pour le personnel enseignant et encadrant.
« C’était bien entendu une attente de la part de nos étudiants, explique Louis-David Benyayer, professeur et responsable de la coordination des initiatives sur l’intelligence artificielle à l’ESCP. Mais nous voulons surtout répondre à une évolution de la société et des entreprises. » Cela faisait déjà plusieurs mois que l’école menait un travail interne pour choisir le meilleur outil, avant qu’OpenAI ne lui propose directement de lancer ce partenariat.
Se préparer au monde de l’entreprise
Concrètement, les apprentissages des élèves autour de l’IA générative se feront en plusieurs étapes. « Nous voulons expliquer à nos élèves différentes notions et comment l’intelligence artificielle fonctionne. On veut aussi les amener à pratiquer dans le cadre des cours, qui n’ont parfois rien à voir avec l’IA. Il y aura aussi une phase de débriefing pour analyser les limites de l’IA, ses biais, ses hallucinations », raconte le professeur, qui précise que l’ESCP compte depuis longtemps un master « big data » pour ses étudiants.
A la sortie, l’objectif est que chaque élève maîtrise les principaux usages de l’IA générative et développe les compétences nécessaires pour intégrer le monde de l’entreprise. « Les algorithmes et l’intelligence artificielle sont présents dans la société, dans les entreprises, dans les poches de nos étudiants. Il nous faut les former pour qu’ils entrent sereinement dans le monde du travail, où l’IA est partout aujourd’hui », ajoute le responsable.
Défi pour tous
Dans le quotidien de l’école et des cours, l’IA a bien entendu fait bouger certaines lignes. La question de l’évaluation des élèves a été prise en compte dès l’apparition de l’IA générative. « On a vu que certaines productions étaient très inspirées de certains modèles. C’est un défi pour nous mais aussi pour nos étudiants », reconnaît Louis-David Benyayer. Un défi pour réapprendre à enseigner, à évaluer, à former. Et du côté des jeunes, un défi pour apprendre à développer de nouvelles compétences, et à s’approprier l’outil.
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