Jusqu’à présent, les bruyantes protestations du secteur aérien n’ont pas eu raison du projet gouvernemental, qui prévoit un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Une mesure qui se traduirait en l’état par un surcoût allant d’un peu plus de 6 euros sur un vol court-courrier en classe économique, à 120 euros pour un vol long-courrier en classe affaires. Et sauf surprise, c’est bien aux clients des compagnies aériennes que sera présentée la facture.
Parmi eux figurent les agences de voyage et les tour-opérateurs, pour qui la situation vire au casse-tête. Le projet gouvernemental prévoit en effet d’appliquer cette surtaxe sur tous les vols décollant d’un aéroport français dès le 1er janvier. Or « nous avons déjà vendu des milliers de billets d’avion en 2024, pour des vols en 2025 », s’inquiète Valérie Boned, la présidente des Entreprises du voyage.
Bataille à venir avec les compagnies
Pour les billets déjà émis, « il est strictement impossible de faire payer les passagers », poursuit-elle. Ce qui promet d’âpres discussions pour savoir qui, des compagnies ou des professionnels du voyage, paiera l’addition. « C’est l’inconnue totale et tout le monde se protège », résume René-Marc Chikli, le président du Syndicat des entreprises de tour-operating (Seto).
Pour les voyages à forfait dont les billets ne sont pas encore dans les mains des clients, la situation est moins complexe. « Il est possible de modifier le montant du voyage jusqu’à trente jours avant le départ », rappelle Valérie Boned. Une possibilité qui ne peut se matérialiser qu’en cas de variation du cours du pétrole ou du dollar… ou de l’instauration d’une taxe nouvelle.
Les entreprises du voyage, organisation qui rassemble les principales entreprises du secteur (dont le Seto), souhaitent tout de même que le gouvernement simplifie la donne. Elle demande que la surtaxe sur l’aérien s’applique uniquement aux réservations effectuées en 2025, et non aux vols qui décolleront à partir du 1er janvier. « Lors de l’instauration de la taxe de solidarité, il y avait trois mois de décalage pour permettre aux professionnels d’anticiper », rappelle René-Marc Chikli.
Un courrier en ce sens a été envoyé à la ministre du Tourisme, Marina Ferrari. Cette dernière « a bien identifié les écueils mis en évidence par les entreprises du voyage », et va « poursuivre les échanges avec son homologue du Budget sur ce sujet qui sera également examiné dans le cadre des débats parlementaires », fait savoir son entourage.
Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr
Leave A Comment