La décarbonation du transport des marchandises est en marche. A Rouen, sur les quais de Seine, au pied du pont Guillaume-le-Conquérant, un nouvel acteur fluvial prépare sa venue. En contrebas du centre-ville, la société Urban Logistic Solutions (ULS), créée en 2022 et installée à Strasbourg, a été désignée pour y développer son projet de logistique urbaine fluvio-cyclable. « C’est tout l’enjeu de la logistique du dernier kilomètre, devenu pour les villes un point noir. Face aux camions, le bateau est le meilleur moyen d’arriver dans l’hypercentre, surtout si l’on y ajoute les vélos-cargos électriques pour livrer particuliers, magasins ou restaurants. C’est un nouveau modèle de supply chain », plaide Thomas Castan, le président-fondateur d’ULS.
Une plateforme de dégroupage de 1.200 m2 pour commencer, située dans la métropole à moins de 30 minutes de navigation du quai Guillaume-le-Conquérant, réceptionnera les marchandises avant de les transformer en colis et de les disposer sur une navette fluviale équipée d’une grue autodéchargeante. Une fois arrivés sur l’aire de distribution urbaine, les colis seront acheminés à vélos électriques. Les premiers colis devraient voyager sur la Seine en 2025.

Réduire la pollution
Comme 33 autres sites, celui de Rouen s’inscrit dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt pour le déploiement d’une telle logistique sur l’axe Seine, lancé en 2022 par les métropoles du Grand Paris et de Rouen Normandie, la Ville de Paris, Le Havre Seine Métropole, Voies navigables de France et Haropa.
« C’est une première pour la métropole. Nous souhaitons donner du sens aux déplacements et au transport, notamment fluvial. Ce dernier, en lui accordant une place plus importante, présente plusieurs avantages majeurs comme minimiser les coûts sociaux du transport et réduire la pollution atmosphérique et la congestion des routes dues au transport de marchandises », se félicite Hugo Langlois, délégué à la gestion de la Seine à la métropole de Rouen, dont la participation financière s’élève à 400.000 euros (40 % du coût du projet).

ULS, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros en 2023 et compte 57 salariés, a fait ses preuves sur les canaux de Strasbourg (avec 260.000 livraisons en 2022-2023) puis de Lyon, avant de séduire d’autres villes. Outre Rouen, une vingtaine de communes, dont Paris et Mulhouse, s’apprêtent à retenir la solution de la logistique urbaine fluviale et décarbonée. L’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique ou le Royaume-Uni regardent aussi de près sa solution, qui est « globalisée, industrialisée et intégrée », souligne le fondateur d’ULS, qui espère conclure une levée de fonds de 10 millions d’euros « pour nous accompagner sur notre développement en France et en Europe ».

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