« Allez directement à la source. » OpenAI, la maison mère du célèbre chatbot ChatGPT, a dégainé son propre moteur de recherche. Baptisé ChatGPT Search, il se positionne à la croisée des chemins, entre son chatbot dopé à l’intelligence artificielle générative, et un moteur de recherche classique. Google pour ne pas le nommer.
Alors que le marché attendait un nouveau produit, baptisé SearchGPT – l’entreprise a déjà reconnu que trouver des noms n’était pas son fort… -, elle a finalement décidé de l’intégrer à sa plateforme vedette. Il faut dire que celle-ci rassemble déjà pas moins de 200 millions d’utilisateurs actifs mensuels à travers le monde. La start-up ne dit pas si son moteur de recherche consacré doit toujours voir le jour.
Le meilleur des deux mondes ?
ChatGPT Search est réservé aux abonnés payants (Plus et Team), et aux personnes inscrites sur la liste d’attente à SearchGPT. Il se pose en alternatives aux requêtes classiques dans le célèbre chat. « ChatGPT choisira de rechercher sur le Web en fonction de ce que vous demandez, ou vous pouvez choisir manuellement de rechercher en cliquant sur l’icône de recherche Web », explique l’entreprise dans un communiqué.
Concurrent frontal de Perplexity AI et de Google AI Overviews (non disponible en Union européenne, mais déjà déployé dans une centaine de pays), ChatGPT Search met en scène l’information de façon plus riche et intelligente qu’un moteur de recherche qui ne liste que des liens. Contrairement à ChatGPT – dont l’IA répond « à sa sauce », sans forcément bien citer ses sources et avec un grand risque d’erreur, lié à son modèle probabiliste -, ce moteur de recherche doit s’appuyer sur des sources fiables. Il doit ainsi répondre à la principale critique faite aux chatbots propulsés à l’IA, qui invitent constamment à « vérifier les informations importantes ». De premiers tests montrent cependant que ce moteur n’est pas forcément pertinent.
Concurrent frontal de Perplexity AI
Cette nouvelle approche vise aussi à mieux mettre en valeur les éditeurs de contenus, comme les médias. Ils se sentent parfois spoliés par les robots des start-up de l’IA qui peuvent entraîner leurs modèles sur leurs articles sans autorisation. NewsCorp est en procès contre Perplexity AI et le « New York Times » contre OpenAI et Microsoft.
Dans son interface, ChatGPT Search propose ainsi un volet dans lequel son IA met en scène l’information, en s’appuyant à la fois sur son algorithme et sur des sources partenaires. Comme sur Perplexity AI , il peut enrichir l’information de photos, de cartes ou de graphiques. Pour mieux mettre en valeur ses sources, le moteur liste également les liens dans un second volet à droite, façon Google.
Soigner ses relations avec les médias
« Nous sommes convaincus que la recherche par IA sera, dans un avenir proche et pour les prochaines générations, un moyen privilégié d’accès à l’information, et notre partenariat avec OpenAI place ‘Le Monde ‘ à l’avant-garde de cette évolution. Il nous permet de tester les innovations à un stade précoce tout en préservant les valeurs fondamentales et l’intégrité du journalisme », assure Louis Dreyfus, PDG et éditeur du « Monde », dans un communiqué.
Le quotidien vespéral est partenaire de la start-up américaine depuis mars 2024 , au sein d’une liste de groupes médias désormais assez longue, comprenant Associated Press, Axel Springer, Condé Nast, le « Financial Times », Hearst, Prisa, Reuters ou encore Vox Media.
Cette nouvelle concurrence pour le roi Google, et ses 90 % de parts de marché mondiale dans la recherche en ligne, n’inquiète pas les experts . Pour eux, la firme de Mountain Vieux a non seulement les bonnes armes dans ce domaine. Surtout, elle contrôle les principaux points d’accès au Web, avec le navigateur Chrome et les mobiles Android – un bel avantage compétitif. De son côté, OpenAI propose maintenant une extension Chrome pour faire de ChatGPT Search… son moteur de recherche par défaut.
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