Sauf retournement de situation, le consortium Vinci-Bouygues, qui détient la concession du Stade de France, va devoir rendre les clés le 4 août. L’Etat est en effet entré en négociations exclusives avec le groupe d’événementiel GL Events pour exploiter l’enceinte dionysienne durant les trente prochaines années, selon les informations de l’AFP confirmées aux « Echos » par une source proche des négociations. Un comité de pilotage de Fin Infra, antenne de la Direction du Trésor chargée du dossier, s’est tenu le 6 décembre, selon un proche du dossier. Sa décision a été annoncée aux différents protagonistes lundi.
L’Etat, propriétaire du stade, avait lancé en mars 2023 une procédure pour réattribuer la concession actuelle ou pour une vente. Au fil de la procédure, seuls deux candidats étaient restés en lice : le consortium actuel et donc GL Events.

Le rugby préférait GL Events
Le nouveau contrat doit être signé en avril, mais ses contours ne sont pas encore connus. GL Events propose un schéma d’exploitation sans grand chamboulement, mais qui doit accorder de meilleures conditions financières aux fédérations de football (FFF) et de rugby (FFR). Le duo Vinci-Bouygues avait, lui, proposé de créer une société d’exploitation dans laquelle les deux instances auraient été actionnaires.
La FFR avait fait connaître sa préférence pour le projet de GL Events, dont le président, Olivier Ginon, est par ailleurs le propriétaire du Lyon olympique universitaire rugby (LOU). La FFF, elle, n’était hostile à aucune des deux offres, mais penchait plutôt pour le consortium actuel.

Une centaine de millions d’euros de travaux
Les deux projets différaient également au sujet des travaux à mener dans l’enceinte, qui doivent notamment permettre d’optimiser les hospitalités (les packs VIP, loges, etc.). Alors que Vinci et Bouygues prévoyaient d’engager 400 millions d’euros, le projet de GL Events comprend des travaux de « seulement » une centaine de millions. « C’est étonnant de la part de l’Etat, car un investissement conséquent aurait été plus bénéfique », selon un proche du dossier. Autre motif d’étonnement : « Il est étrange que l’on n’ait pas attendu d’avoir un gouvernement pour prendre la décision. C’est une situation pour le moins baroque. »
Les discussions vont désormais se poursuivre entre l’Etat et GL d’une part, et entre le groupe événementiel et les fédérations d’autre part. Car l’aboutissement des négociations exclusives reste conditionné à un accord avec les deux instances. Aucune des deux offres n’a en l’état reçu leur aval définitif. Le tout alors que la FFF et la FFR joueront un rôle essentiel dans le modèle économique du Stade de France, tout en ayant la possibilité de délocaliser les matchs des Bleus en province si les conditions ne les satisfont pas.
Dans un communiqué publié en fin de journée, GL events promet de faire « ses meilleurs efforts pour faire aboutir les négociations au bénéfice du sport et de l’entertainement, afin de faire du Stade de France une vraie destination évènementielle, en lien avec les fédérations sportives et les collectivités territoriales. »

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