A Paris, il y aura les températures moyennes de Montpellier actuellement (14,2 °C) ; dans la moitié sud de la France, celles de l’Andalousie (plus de 18 °C). Voilà ce à quoi il faut s’attendre en 2100 dans une France à + 4 °C (par rapport à l’ère préindustrielle) sous l’effet du réchauffement climatique en cours, selon un rapport publié ce mardi par Météo-France.
Au lendemain de la présentation du plan national d’adaptation au réchauffement climatique de la France, l’organisme public est revenu dans ce rapport « pédagogique » sur l’évolution prévisible des températures et des précipitations dans les décennies à venir, et jusqu’à la fin du siècle.
Scénario réaliste
« Nos simulations ont été établies sur l’hypothèse d’un réchauffement planétaire de + 3 °C en 2100, qui adviendra sans amplification des engagements pris par l’ensemble des pays de la planète en matière de réduction des gaz à effet de serre », a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie de Météo-France, en présentant le rapport. « Car la France se réchauffe plus vite que la moyenne, à l’inverse des océans et des zones tropicales. »
« Il s’agit, hélas, d’un scénario réaliste, établi sur des bases scientifiques », poursuit le météorologue. Plus précisément, sans efforts supplémentaires, le réchauffement en France continentale et en Corse serait alors de + 2 °C en 2030, + 2,7 °C en 2050 et + 4 °C en 2100.
« Mais tous les territoires ne connaissent pas la même dynamique de réchauffement : il sera amplifié dans le Sud-Est et en montagne, d’environ 0,8 °C, par rapport à ceux plus proches de la Manche comme la Normandie », indique-t-il. De même, il sera plus fort en été qu’en hiver, avec un écart d’environ 1 °C.
L’impact du réchauffement sur les précipitations est nettement moins évident, indique Météo-France. En moyenne sur l’année, ses simulations montrent une légère augmentation des pluies sur le quart nord-est, et une légère baisse dans le Sud-Ouest.
Disparition des glaciers alpins
Sur les précipitations saisonnières en revanche, l’évolution est un peu plus marquée. En hiver, il pleuvra davantage qu’aujourd’hui sur l’ensemble du pays, sauf dans les Alpes et les Pyrénées. « Les précipitations utiles, celles qui ne s’évaporent pas, diminueront toutefois sous l’effet de la hausse des températures », indique le rapport. En été, ce sera l’inverse, sur tout le pays, avec toutefois une incertitude relativement élevée.
Disponibles sur le portail public « Drias, les futurs du climat », les données et les cartes détaillées correspondantes sont destinées à aider les acteurs publics, les entreprises et les citoyens à prendre leurs décisions d’investissements (dans des infrastructures ou dans l’immobilier, par exemple).
Le rapport publié ce mardi par Météo-France sera complété par un second volet, en janvier, qui présentera l’impact du réchauffement sur les événements extrêmes : vagues de chaleur, tempêtes, inondations, etc.
Selon des données publiées par le gouvernement l’an dernier, on sait déjà qu’il est probable d’avoir en 2100 des canicules durant un ou deux mois au bord de la Méditerranée, 40 ou 50 nuits tropicales chaque année dans les villes de la moitié nord de la France, une disparition totale des glaciers alpins ou encore un enneigement limité à dix jours dans les Pyrénées et à vingt-quarante jours dans les Alpe
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