La Silicon Valley, ancien bastion du Parti démocrate, a décidé de se ménager les faveurs de Donald Trump. Les PDG de Meta, Amazon et OpenAI – Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et Sam Altman – ont chacun contribué à hauteur d’un million de dollars au fonds d’investiture du président élu. La jeune pousse de l’intelligence artificielle Perplexity vient aussi d’ajouter son nom à la liste.
Plusieurs patrons, dont Tim Cook et Sundar Pichai, le PDG d’Alphabet, se sont en outre rendus à Mar-a-Lago pour dîner avec Donald Trump. Masayoshi Son, le patron de Softbank, le fonds géant japonais dédié à la tech, devait aussi s’entretenir avec le leader républicain ce lundi dans sa résidence floridienne.
De nombreux investisseurs et autres dirigeants de la Silicon Valley participent d’ores et déjà au processus de sélection du nouveau gouvernement.
La mafia PayPal
C’est le cas de Marc Andreessen, cofondateur du célèbre fonds d’investissement Andreessen Horowitz, qui dit passer la moitié de son temps avec le futur président. « J’essaie d’aider de toutes les façons possibles », déclare-t-il sur un podcast de The Free Press. Notamment en donnant son avis sur « les politiques publiques autour de la tech, les affaires, l’économie et la santé du pays ».
David Sacks, un ancien de la « mafia PayPal » et investisseur en série, a été récompensé de sa loyauté envers Donald Trump par un poste au titre ronflant mais aux contours flous : « tsar de l’IA et des cryptos ». Comme pour Elon Musk, chargé de couper dans les dépenses du gouvernement, il s’agit d’un rôle informel, à temps partiel, mais qui devrait lui permettre d’influer sur la politique du nouveau gouvernement.
Dérégulation et acquisitions
Pour les entreprises de la tech, l’enjeu est de taille. Les dirigeants de la Silicon Valley espèrent que la future administration Trump les débarrassera de tous les obstacles législatifs et réglementaires qui menacent d’entraver leurs activités. Ils espèrent notamment que le départ de Lina Khan, l’actuelle directrice de la FTC, se traduira par une reprise des acquisitions.
Dans le secteur de l’IA, le gouvernement actuel a tenté d’encadrer les entreprises de la tech, en leur demandant de notifier le gouvernement de leurs activités notamment, et en développant des standards visant à tester les modèles d’IA avant leur lancement. Ces barrières réglementaires devraient disparaître avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.
De nombreux dirigeants du monde de la crypto ont soutenu la campagne de l’ancien président, qui leur a promis qu’ils allaient « gagner, gagner, gagner » (« win, win, win ») s’il retournait à la Maison-Blanche. Le président élu a commencé à tenir parole en nommant Paul Atkins, un lobbyiste pro-crypto, à la tête de la SEC – le gendarme américain des marchés.
Révolution au Pentagone
L’arrivée de Donald Trump au pouvoir pourrait aussi bouleverser les règles d’attribution des contrats de la défense. Pour les entreprises de la Silicon Valley, cela représente une chance unique de décrocher une plus grande part du budget du Pentagone – qui représente plus de 820 milliards de dollars cette année.
« Beaucoup d’entre nous espèrent qu’une révolution arrive », a récemment déclaré Joe Lonsdale, l’un des cofondateurs de Palantir, qui investit dans des entreprises du secteur. Il espère notamment « choquer la bureaucratie. »
Plusieurs personnalités de la tech, sans expérience militaire, pourraient d’ailleurs être choisies par Donald Trump pour diriger le puissant département de la défense. Selon Politico, le président élu envisage de nommer Stephen Feinberg, un investisseur devenu milliardaire, comme numéro deux de cette administration. Les noms de Shyam Sankar, chef de la technologie chez Palantir, et Trae Stephens, cofondateur d’Anduril, circuleraient également à Mar-a-Lago.
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