Le Royaume-Uni a voté pour quitter l’Union européenne (UE) il y a huit ans, ce qui l’a poussé à réorienter ses relations commerciales vers d’autres pays. Depuis le Brexit, « le Royaume-Uni est davantage tourné vers le reste du monde ». C’est ce que constate une étude des douanes françaises publiée ce vendredi. Ainsi, entre 2018 et 2023, les importations britanniques en provenance de l’UE ont baissé de 10 %, alors que celles en provenance d’autres pays ont grimpé de 48 %.
En 2018, le premier fournisseur du Royaume-Uni était l’Allemagne, en 2023, ce n’était plus le cas. La Chine était passée première, devant les Etats-Unis, l’Allemagne ne pointant qu’en troisième position.Hausse des exportations vers le reste du monde
De même, les exportations britanniques vers l’UE ont reculé de 6 % au cours de cette période. Dans le même temps, celles vers le reste du monde ont progressé de 16 %. Sur le plan commercial, Londres s’est donc bien éloigné de Bruxelles. Et, selon les statistiques des douanes britanniques, la hausse des exportations britanniques vers le reste du monde a largement compensé la baisse des ventes vers l’Europe.
Quand on regarde l’importance de la France et de l’UE dans les échanges commerciaux britanniques, celle-ci s’est réduite ses cinq dernières années. La part des exportations du Royaume-Uni vers l’Europe est passée de 46 % des ventes totales en 2018 à 41 % l’an passé. Et celle des importations a reculé aussi, de 52 % à 40 % au cours de la même période.« Globalement, les échanges extérieurs ont perdu en intensité entre le Royaume-Uni et la France d’une part et l’Union européenne d’autre part », souligne l’étude des douanes.
Notre voisin d’outre-Manche reste le pays avec lequel l’Hexagone enregistre son excédent commercial bilatéral le plus élevé. Sur les douze derniers mois, entre novembre 2023 et octobre 2024, la France a dégagé un excédent commercial des biens de 10,5 milliards d’euros avec le Royaume-Uni. C’est environ 2 milliards d’euros de moins qu’en 2019, l’année qui a précédé le Covid.
Relations moins fortes avec la France
Avec le Brexit et le rétablissement des contrôles aux frontières, les relations commerciales se sont distendues. Ainsi, si le nombre d’entreprises tricolores qui exportent outre-Manche a grimpé, il s’agit principalement de petites unités, spécialisées dans le commerce de gros ou de détail.
Quant aux entreprises françaises important des biens en provenance du Royaume-Uni, leur nombre a baissé d’un tiers depuis 2018 alors que celui des entités achetant des produits allemands ou italiens a beaucoup progressé au cours de cette période.
Pourtant, la part des importations françaises venant de l’autre côté de la Manche est restée stable, et c’est une exception en Europe. Pour l’étude des douanes, ce phénomène s’explique par le fait que l’Hexagone est devenu une sorte de plateforme logistique de réexportations de biens britanniques en Europe.
La France importe des biens britanniques qui sont ensuite réexpédiés vers d’autres pays de l’UE. Pour des raisons de réglementation, de tels flux n’étaient auparavant pas comptabilisés.Il y a bien plus grave pour la France. La part des exportations françaises vers le Royaume-Uni a certes baissé depuis 2018, mais celle des exportations tricolores vers l’Allemagne a encore plus chuté.
En clair, si avec le Brexit les relations commerciales avec Londres sont moins fortes qu’avant, silencieusement, un phénomène mine l’industrie française au sein de l’UE : elle vend, en proportion, de moins en moins à l’Allemagne, pourtant membre de la zone euro. Ce sont les difficultés de l’économie allemande qui expliquent cette chute.
Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr
Leave A Comment