Noël peut être propice aux réconciliations familiales. Les trois branches actionnaires du groupe Bel, connu pour La Vache qui rit, Babybel ou Boursin, ont mis fin à leurs dissensions. Désormais réunies, elles vont déposer une offre publique d’achat commune simplifiée sur le holding Unibel, qui contrôle l’industriel alimentaire.
Proposée à 980 euros par action et soumise à l’examen de l’Autorité des marchés financiers, cette dernière ouvre ainsi la voie à un retrait de la cote qui « devrait intervenir au cours du premier semestre 2025 », a indiqué le 24 décembre l’AMF.
Préserver le caractère familial du groupe
Le pacte d’actionnaires réunissant les familles Fiévet, Sauvin et Dufort a été signé le 16 décembre. A elles trois, elles détiennent 98,52 % du capital et 93,54 % des droits de vote, ce qui devrait faciliter son retrait de la cote. Unibel a indiqué que la signature du pacte tirait un trait sur « l’ensemble des différends existants » avec pour objectif « de préserver le caractère familial du groupe, d’assurer la stabilité de son contrôle et de favoriser la transmission aux générations futures ».
Les dissensions, auxquelles il vient d’être mis un terme, opposaient la famille Dufort aux familles Fiévet et Sauvin, unies par un pacte d’actionnaires depuis 2013. Elles s’étaient notamment manifestées en 2022 au moment du recours en justice de la société BBDE, présidée par Bertrand Dufort, alors qu’une opération publique de retrait était menée. La Cour d’appel de Paris avait rejeté ce recours, une décision confirmée par la Cour de cassation.
Le retrait de la cote, susceptible d’intervenir au premier semestre de 2025, marquerait le point d’orgue de la stratégie mise en place par la famille pour reprendre le contrôle total de l’entreprise. En 2021, le groupe avait fait sortir de son capital son grand concurrent Lactalis en échange de la cession de la marque néerlandaise Leerdammer. Lactalis avait en effet payé son acquisition en rendant la quasi-totalité (23,16 %) de la participation qu’il avait au capital de Bel.
Entreprise à mission
Le groupe Bel, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros en 2023 et est devenu une entreprise à mission en mai dernier, a les mains libres pour poursuivre sa diversification. Propriétaire de Materne et de sa marque Pom’Potes depuis 2016, ses dernières acquisitions ont porté sur le végétal, avec la reprise en 2020 de All In Foods, spécialisée dans les alternatives végétales, qui possède la marque Nature & Moi. Et des partenariats sur les protéines alternatives sont menés avec des start-up.
Le pacte familial noué devrait aussi permettre à l’industriel d’aborder sereinement la suite, l’idée de « favoriser la transmission aux générations futures » figurant parmi les objectifs assignés. Une première étape avait été franchie avec le choix d’une gouvernance dissociée, à savoir la nomination en 2022 d’une directrice générale du groupe Bel, Cécile Béliot, tandis qu’Antoine Fiévet était renouvelé dans ses fonctions de président du Conseil d’administration.
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