C’est une nouvelle lumière crue jetée sur Trafigura. Le négociant en matières premières est au coeur d’un procès retentissant en Suisse pour une affaire de corruption en Angola. L’entreprise aurait versé des pots-de-vin pour obtenir des contrats. Un ancien haut dirigeant est sur le banc des accusés. Une nouvelle affaire qui vient s’ajouter à une longue liste de scandales et de fraudes, qui commencent à coûter cher Trafigura. Voici trois choses à savoir sur le géant du négoce.

1. Un négociant aux activités très larges
Si le procès de Trafigura fait tant parler de lui, c’est que l’entreprise est un géant du négoce des matières premières. Elle intervient dans le pétrole, le gaz, ainsi que dans de nombreuses filières métallurgiques et minières. Elle est notamment très investie dans le négoce des métaux de la transition énergétique, indispensables particulièrement pour développer l’électrification des usages.
Le groupe intervient aussi dans le secteur du transport maritime. Il possède notamment une flotte de plus de 350 navires, qui lui permet notamment de transporter ses propres productions. Il possède également des parts dans la société Lobito Atlantic Railway, une société ferroviaire qui permet de relier les bassins miniers de l’Angola à la mer. Trafigura intervient aussi dans le stockage de carbone.

2. Un géant de stature mondiale
En 2024, Trafigura indique avoir échangé une moyenne de 6,8 millions de barils de pétrole et produits pétroliers par jour, soit près de sept fois les importations françaises. L’entreprise a également traité 21,9 millions de tonnes de métaux non ferreux – cuivre, aluminium, nickel, etc. – et 102,2 millions de tonnes de minéraux en vrac, comme le fer ou le charbon. Résultat, Trafigura a généré quelque 243 milliards de dollars de revenus en 2024 et un bénéfice net de 2,8 milliards. Cela le place dans le peloton de tête des négociants indépendants, aux côtés de Vitol, Gunvor ou encore Mercuria.

3. Un groupe régulièrement dans la tourmente
Outre le procès en lien avec la corruption en Angola, Trafigura est régulièrement dans la tourmente. En mars dernier, le groupe a plaidé coupable aux Etats-Unis et versé 127 millions de dollars de pénalités après avoir été accusé de versements de pots-de-vin à la classe politique brésilienne.
Il y a quelques semaines, Trafigura a aussi été éclaboussé par une autre affaire qui pourrait lui coûter jusqu’à 1,1 milliard de dollars de perte. Le négociant accuse en effet certains de ses salariés en Mongolie de surfacturation et de dissimulation d’impayés.
En février 2023, Trafigura avait déjà été victime d’ une fraude « systématique » en négociant du nickel, pour un préjudice supérieur au demi-milliard d’euros. Le négociant s’était fait livrer des conteneurs du précieux métal de moins bonne qualité que ceux commandés, voire des conteneurs vides.

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr